jeudi 19 mars 2015

Mommy... un peu en retard !

J'ai vu tous les films de Xavier Dolan au cinéma depuis Les amours imaginaires. Je suis une inconditionnelle de Dolan. Encore dernièrement, lors d'une soirée en famille, je l'ai défendu dans un grand débat ! C'était un intéressant débat puisque les arguments étaient de valeur de part et d'autre. J'aime aussi beaucoup les muses de Dolan et ça aide à apprécier les oeuvres. Anne Dorval et Suzanne Clément sont deux de mes actrices québécoises préférées. 

Alors, si j'ai vu Mommy au cinéma en septembre dernier, pourquoi est-ce que j'en parle seulement maintenant ? Parce que les mots ne me venaient pas sur le coup et que je ne voulais pas les forcer. Ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé par contre. Loin de là ! J'ai revu le film dernièrement et j'ai été aussi secouée par ce drame. Le jeu d'acteur du principal trio est impressionnant. On n'a pas fini de voir le jeune Antoine Olivier Pilon au grand écran ! Je l'avais remarqué dans la télé-série Mémoires vives mais le rôle de Clovis était loin d'être aussi exigeant que celui de Steve dans Mommy. Les personnages sont atypiques, intenses et intéressants. Cela donne des scènes très différentes les unes des autres. Elles sont parfois belles et émouvantes et, ensuite, très violentes. Dolan sait jouer avec les émotions et c'est pourquoi il excelle comme réalisateur. Ça ne s'apprend pas ça.

Je n'ai qu'un seule petite réserve: j'ai trouvé le tout un peu trop criard. Le fils et sa mère ne semblent pas pouvoir se comprendre autrement qu'en hurlant. Par chance, il y a Kyla, interprétée par Suzanne Clément, qui a perdu la faculté de parler normalement et qui apporte un peu de calme dans ce boucan ! 

mercredi 11 mars 2015

Abélard (T.1 La danse des petits papiers) - Dillies & Hautière

Résumé :

Pour séduire la jolie Épilie, Abélard ne voit qu'une solution: lui décrocher la lune ! Direction l'Amérique, le pays qui a inventé les machines volantes. Armé de son banjo et de son chapeau à proverbes, il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes, puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bon bout de chemin... 

Avec ce road-movie animalier où l'absurde fait la part belle à la poésie, Régis Hautière et Renaud Dillies nous offre un petit bijou.


Après la rencontre de l'autre canard de Dillies, Rice de Betty Blues, j'ai enfin fait la connaissance du petit Abélard. J'avais chez moi la suite mais j'ai volontairement pris une pause après ce premier tome. J'avais envie de faire durer un peu le plaisir !

Abélard est un très naïf et tout mignon petit canard. Il vit depuis toujours dans son paisible marais. Chaque jour de sa vie, il côtoie les mêmes personnes, les autres habitants du marais. Musicien à ses heures, il possède aussi un chapeau magique qui lui transmet quotidiennement de très beaux messages. Ces messages, comme les interrogations d'Abélard, nous incitent à ralentir la lecture pour réfléchir. On joue avec les mots, les proverbes et les métaphores imagées pour nous proposer des pistes de réflexion sur nos relations interpersonnelles, la tolérance, la liberté, l'amour, le bonheur. Les dessins sont tout aussi poétiques que l'écriture.

Lorsque des citadins viennent en vacances de l'autre côté de son marais, Abélard est intrigué. Et quand une jeune femme au nom d'Épilie lui adresse la parole, il tombe en amour. C'est pour elle qu'il décidera de partir avec son minuscule baluchon sur le dos. Malheureusement, les gens, à l'extérieur de son marais, n'ont pas sa bonté et son innocence. Mais, si nous nous fions à la citation "On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va", notre petit canard musicien ira loin malgré tout. Mon voyage avec lui sur la route n'est donc pas terminé et j'en suis particulièrement heureuse !

Abélard (T.1 La danse des petits papiers) - Dillies & Hautière
Éditions Dargaud 2011
64 pages

dimanche 8 mars 2015

La déesse des mouches à feu - Geneviève Pettersen

Quatrième de couverture :

La déesse des mouches à feu, c’est Catherine, quatorze ans, l’adolescence allée chez le diable. C’est l’année noire de toutes les premières fois. C’est 1996 à Chicoutimi-Nord, le punk rock, le fantôme de Kurt Cobain et les cheveux de Mia Wallace. Des petites crisses qui trippent sur Christiane F. et des gars beaux comme dans les films en noir et blanc. Le flânage au terminus et les batailles de skateux contre pouilleux en arrière du centre d’achats. L’hiver au campe dans le fin fond du bois, les plombs aux couteaux, le PCP vert et les baises floues au milieu des sacs de couchage. C’est aussi les parents à bout de souffle et les amants qui se font la guerre. Un jeep qui s’écrase dans un chêne centenaire, les eaux du déluge qui emportent la moitié d’une ville et des oiseaux perdus qu’on essaie de tuer en criant.

La dédicace du début donne tout de suite le ton de ce roman "Aux petites crisses. Et à Anne-Marie, en particulier". Il n'en faut pas plus pour comprendre que nous aurons affaire à des petites crisses, des vraies, et que nous en verrons de toutes les couleurs !

Avec ce roman, j'ai redécouvert les adolescents dans toute leur splendeur. Pas ceux que je côtoie maintenant chaque jour mais plutôt ceux des années 1990. Catherine, le personnage principal, aurait quelques années de plus que moi si elle existait vraiment mais plusieurs de nos références culturelles étaient les mêmes. Les skateux avaient aussi leur espadrilles Airwalk dans mon temps. Nous écoutions Green Day dans nos discman et regardions Madame Doubtfire à la télévision sauf que nous n'avions pas de difficulté à suivre le film. Nous n'étions pas buzzés comme Catherine ! Celle-là, elle veut vivre à cent mille à l'heure et ne refuse aucune nouvelle expérience. Elle n'a pas la langue dans sa poche non plus. Parfois, la petite rebelle de Chicoutimi se montre étonnamment sensible, parfois totalement égoïste et détestable ! On bascule inévitablement dans le trash avec elle. 

L'écriture est très orale. Les dialogues sonnent justes. Les expressions saguenéennes fusent de partout. Mais certaines expressions devaient être universelles pour les jeunes de toutes les régions car j'en ai retrouvé qu'on utilisait aussi. Je les avais oublié mais j'ai ri lorsque j'ai lu "je me suis trouvée quotiente", "un petit cul racing" ou encore "les coches" (raccourci pour "les cochons" qui sont en réalité des policiers). Des expressions qui ont de la classe en somme... 

Avec la langue colorée, le thème de l'adolescence bien exploité et le dépaysement rural, La déesse des mouches à feu est un des bons romans québécois que j'ai lu dans les dernières années.

La déesse des mouches à feu - Geneviève Pettersen
Éditions Le Quartanier 2014
208 pages



mercredi 4 mars 2015

Un océan d'amour - Lupano & Panaccione

Résumé :

Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c'est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C'est le début d'un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes.

Depuis quelques semaines, on pourrait croire que je me suis imposée une thématique Mer ou Bretagne pour la BD de la semaine avec Les petites maréesTout seul et maintenant avec Un océan d'amour. Pourtant, ce n'est qu'un pur hasard. Ou peut-être que cette destination m'attire vraiment, même inconsciemment...

Un océan d'amour est atypique puisqu'elle est complètement muette. Il n'y a aucun dialogue, aucun mot hormis les noms des bateaux sur les coques et pourtant, c'est tout à fait compréhensible. Les visages des personnages sont très expressifs et les dessins sont précis. On dit bien qu'une image vaut mille mots après tout, non ?

Malgré l'absence de texte, le scénario de Lupano est très riche en rebondissements et le découpage est ultra dynamique. Aucun des personnages principaux n'a de répit dans cette histoire et le lecteur non plus ! Les situations sont parfois tirées par les cheveux pour le plus grand plaisir du lecteur. Le petit marin frêle et sa femme rondelette feront tout pour se retrouver malgré qu'ils n'aient pas beaucoup de contrôle sur les événements. Ils forment un couple que l'on pourrait qualifier de mal assorti mais on ne doute jamais sur leur amour l'un pour l'autre. En plus des aventures cocasses, ce petit côté tendre m'a plu.

Par le biais de cette histoire, on dénonce aussi des problèmes environnementaux. Nous n'avons qu'à penser à l'énorme chalutier du début qui ne semble pas se soucier des quotas de pêche ou, encore, au cargo avec ses fuites de pétrole. Il y a aussi la mouette qui arrive prisonnière d'anneaux de plastique qui sert pour les emballages de canettes et, plus tard, la "mer de déchets" à laquelle se heurte le bateau du petit marin. Le dessin s'étend alors sur deux pages ce qui donne de l'ampleur à cette horrible masse.

Cette jolie BD est intelligente, drôle et remplie de tendresse. Que pourrait-on vouloir de plus ? À lire absolument !



Un océan d'amour - Lupano & Panaccione
Éditions Delcourt 2014
222 pages 

Cette semaine, le récapitulatif des "BD de la semaine" se fait chez Jacques.

dimanche 1 mars 2015

Bonnes vacances à ceux qui relâchent !!!

Au mois de février, j'enviais les blogueuses européennes qui disaient avoir deux semaines de vacances. C'est à notre tour maintenant d'en avoir une petite ! C'est la semaine de relâche scolaire pour les enfants et pour nous, les enseignants. Profitons-en puisque le printemps ne s'annonce pas de tout repos ! 

Je n'ai pas prévu partir très loin. Je visite ma famille à la campagne, j'en profite pour faire des sports d'hiver. Dans mes bagages, il y a quelques bandes dessinées et deux romans. J'irai probablement faire du ski aussi mais je ne m'éloignerai pas beaucoup de la blogosphère. 



Bonnes vacances !