vendredi 23 février 2018

Taqawan - Éric Plamondon

Quatrième de couverture :

Il avait démissionné, une jeune Mi’gmaq se trouvait sous sa protection, deux hommes étaient morts et une partie du Québec voulait qu’on en finisse une fois pour toutes avec les Indiens.


Cette histoire commence en Gaspésie, le 11 juin 1981. Cette histoire commence il y a des millénaires, avant les Vikings, avant les Basques, avant Cartier. Cette histoire commence avec les Mi’gmaq. Pour eux, c’est la fin des terres, Gespeg. Pour d’autres, c’est le début d’un nouveau monde.

Alors que trois cents policiers de la Sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour saisir les filets des pêcheurs mi’gmaq, un agent de la faune change de camp, une adolescente affronte ceux qui ont humilié son père, un vieil ermite sort du bois, une jeune enseignante s’apprête à retourner dans son pays – pendant que le saumon devenu taqawan, au retour de son long périple en mer, remonte la rivière jusqu’au lieu de sa naissance.

Taqawan est une histoire de pêche et d’affrontements. Une histoire de crimes et d’accointances, d’injustice et de droits bafoués. Taqawan est une histoire de rencontres et de recommencements, de survie et de résistance.


Taqawan est mon premier roman d'Éric Plamondon. L'auteur a connu beaucoup de succès avec sa trilogie 1984 et, plus récemment, avec sa dernière parution Donnacona. J'ai débuté par Taqawan car j'aimais le fait qu'il soit basé sur des faits historiques. Les événements se sont déroulés dans la Baie des Chaleurs en 1981. N'étant même pas née à l'époque, je me doutais que j'allais apprendre une foule de choses et ce fût bien le cas !

Dès les premières pages, nous entrons dans le vif du sujet : les policiers débarquent sur la réserve de Restigouche. Ils veulent saisir les filets des pêcheurs autochtones et retirer leur droit acquis pour pêcher le saumon ce qu'ils font pourtant depuis la nuit des temps. Ils s'imposent sur leur territoire, bloquent un pont, frappent et humilient des hommes devant femmes et enfants. Bref, c'est la guerre du saumon. Pendant ce temps, nous suivons quelques personnages qui tentent de continuer à vivre (ou à survivre) : Yves Leclerc un agent de la faune, Caroline une française venue au Québec pour enseigner, Océanne une adolescente autochtone et William un autochtone solitaire.

Éric Plamondon a une écriture précise. Les chapitres n'ont pas besoin d'être longs pour que le message passe. Ils sont courts et tous très différents les uns des autres mais ils sont bourrés d'informations intéressantes, de faits historiques (qu'on ne nous apprend malheureusement pas à l'école) et de détails instructifs sur la nature, les animaux, la survie, etc. En plus de ce côté informatif, il y a beaucoup d'action. Je ne m'attendais vraiment pas à un tel condensé de péripéties ! La fin, digne d'un film d'action, m'a paru peu plausible mais elle ne m'a pas déplu.

Taqawan est un petit roman engagé à la forme originale qui se lit d'un trait.

Taqawan - Éric Plamondon
Éditions Le Quartanier 2017
224 pages

samedi 17 février 2018

Spinning -Tillie Walden

Résumé :


A douze ans, Tillie pratique le patinage artistique à un haut niveau. Sa vie est rythmée par des entraînements, tôt le matin et le soir après l'école. La plupart de ses week-ends sont consacrés à la compétition. En grandissant, cette vie devient de plus en plus pesante. Et il est si difficile pour elle d'assumer ouvertement son homosexualité dans une discipline sportive véritablement conservatrice. Au fil des épreuves qu'elle traverse à la maison, à l'école ou sur la patinoire, se dessine le portrait d'une jeune adolescente qui affirme son identité et crie sa liberté.

Ces derniers temps, je ne lis pas beaucoup et je publie encore moins ici. Très occupée, je manque de temps et d'énergie alors je ne lis que des bandes dessinées... ou presque. Ça se lit tellement bien, c'est comme des vacances pour le cerveau ! Aujourd’hui, j'ai choisis de vous parler d'un bon gros roman graphique lu récemment qui est drôlement de circonstance avec les Jeux olympiques qui battent leur plein à Pyeongchang.

Spinning est l'histoire vraie de son auteure américaine Tillie Walden à une période difficile de sa vie : l'adolescence. Elle est une jeune fille solitaire qui patine depuis son plus jeune âge. Alors que plusieurs changements surviennent dans sa vie, dont un déménagement et la découverte de son homosexualité, elle se questionne sur les raisons qui la poussent à continuer un sport qui ne lui procure plus de plaisir.

Ils sont rares les livres qui abordent la vie de jeunes athlètes et c'est ce qui m'a d'abord attirée. Je travaille avec de jeunes athlètes et j'ai moi-même pratiqué le même sport à un bon niveau pendant dix ans. Il y a inévitablement des moments plus sombres et des questionnements et l'auteure les exprime parfaitement bien. Les horaires hyper chargés, les sacrifices quotidiens, l'éloignement de la famille, la fatigue et la lassitude, ça fait aussi partie de la carrière sportive et c'est beaucoup moins glorieux que les médailles remportées à la télévision ! Pour Tillie, le patinage artistique est devenu une corvée mais elle continue parce qu'elle a atteint un excellent niveau et parce que c'est une partie intégrante de sa personne maintenant. Elle EST une patineuse artistique. 

Deux autres thèmes m'ont touchée : la solitude et la découverte de l'homosexualité. Tillie aime les moments seuls à l'hôtel mais elle vit tellement d'isolement, et même un peu d'intimidation, c'en est triste. Elle a peu d'amis et sa famille n'est jamais présente lors des compétitions. Le moment où elle explique qu'elle adorait son ancienne entraîneure est bouleversant. On comprend en lisant entre les lignes qu'elle était la figure maternelle qui lui manquait à la maison. Bien entendu, son homosexualité la fera sentir encore plus à part des autres. Elle vivra quand même un premier amour.

Bref, Spinning n'est pas un roman graphique toujours joyeux mais il est intime, vrai et extrêmement bien fait. Et sachant que Tillie Walden avait à peine 21 ans lors de sa création, c'est une jeune auteure à suivre sans faute !
Spinning -Tillie Walden
Éditions Gallimard 2017
400 pages

samedi 3 février 2018

Anne (avec un e) la série (saison 1)

Cette chère Anne Shirley de la maison aux pignons verts... Elle en aura inspirée des créateurs ! L'héroïne fictive de la série de romans de Lucy Maud Montgomery a eu droit à une toute nouvelle série télévisée l'année dernière. Elle a d'abord été diffusée sur CBC et ARTV puis elle a été rendue disponible sur Netflix à l'international. Et elle a été très bien accueillie partout !

Vous connaissez probablement l'histoire, qui est un classique de la littérature canadienne anglophone, de cette petite orpheline bavarde et à l'imagination débordante. Contre toute attente, elle a atterrie dans la famille de Matthew et Marilla Cuthbert alors que ce n'est pas elle qu'ils attendaient. Tous deux vieillissants, ils avaient demandé d'adopter un garçon qui pourrait les aider avec les travaux de la ferme. Mais, le jour "J", c'est plutôt une petite fille que Matthew a vu descendre du train...

Je ne pouvais absolument pas passer à côté car je suis fan depuis ma lecture de la série il y a plus de dix ans maintenant. C'est une des premières séries "plus adultes" que j'ai lu. J'ai beaucoup aimé retrouver les personnages qui m'ont marquée : Anne, Marilla, Matthew, Diana, Gilbert et tous les autres. La série est assez fidèle au premier roman. Cependant, ce n'est pas une obligation de connaître Anne, la maison aux pignons verts. J'ai regardé la saison avec une personne qui ignorait tout de l'histoire et elle a adoré aussi ! Les paysages de l'Ile-du-Prince-Edouard, cette île si chère à Anne, sont absolument magnifiques de même que les costumes d'époque.

Anne est une série à l'image de la petite rouquine : absolument charmante ! Une deuxième saison est prévue au courant de l'année 2018. J'en suis bien heureuse !