mercredi 28 mai 2014

Le souffle court - Delphine Le Lay & Alexis Horellou

Résumé :

L’histoire s’ouvre sur le quotidien d’une jeune femme, Maëlle. A trente ans elle est célibataire et travaille dans un café.

Un soir où le bar est presque vide, un habitué vient se mettre au comptoir. Il s’appelle Olivier. Maëlle le connaît pour l’avoir servi régulièrement depuis quelques semaines. Ils discutent de la musique qu’elle a choisie pour la soirée, et sympathisent. Ils se revoient au bar, plusieurs fois par semaine. Leur relation évolue au fil des rencontres, et Maëlle commence à penser qu’Olivier pourrait bien être « l’élu ».

J'ai prudemment choisi ce résumé parmi ceux que trouvés sur Internet parce que les autres en révèle beaucoup trop ! J'ai trouvé cet album à la bibliothèque sans rien connaitre de l'histoire et je voudrais qu'il en soit ainsi pour vous aussi. Je n'aurais pas eu autant d'intérêt si j'en avais su plus...

Au premier coup d'oeil, le joli crayonné imparfait m'a plu. Les teintes de gris, le noir et le blanc servent parfaitement ce récit mélancolique et intrigant. J'ai aimé également les détails des gestes simples du quotidien que l'on voit en gros plan (une main qui appuie sur un interrupteur, la préparation du café le matin, etc.)

L'histoire est celle de Maëlle et d'Olivier, deux personnages qui se rencontrent dans le bar où travaille Maëlle. Le scénario est simple. Dans la première moitié, tout se déroule de la façon dont cette dernière vit la relation.  C'est, à ce moment, le mystère entourant le personnage masculin qui nous tient en haleine. Qui est-il ? Que veut-il ? Ensuite, le point de vue alterne et nous découvrons la vie d'Olivier. Cette construction est originale mais je crois que ce procédé aurait pu être plus poussé, plus exploité.

Au final, j'ai passé un bon moment avec ce one-shot mais il ne restera probablement pas gravé dans ma mémoire.



Pour voir les billets des participants de la "BD du mercredi", c'est chez Mango !

vendredi 23 mai 2014

BD QC

Je m'adresse surtout à mes visiteurs du Québec aujourd'hui qui aiment les bandes dessinées. La chaîne ARTV diffuse depuis un peu plus d'un mois une émission, le dimanche à 19h, sur les bandes dessinées de chez nous. J'ai malheureusement manqué les premiers épisodes mais ceux que j'ai pu voir m'ont vraiment plu.

BD QC est animé par Sophie Cadieux. On en apprend beaucoup sur les dessinateurs/auteurs (comme Michel Rabagliati, Delaf et Dubuc, Guy Delisle, Zviane, Julie Rocheleau et plusieurs autres)  et le processus de création. Vous pouvez visiter le site officiel  de l'émission où il y a, entre autres, des extraits à visionner.


mercredi 21 mai 2014

Un couple d'enfer (Les nombrils T.5) - Delaf & Dubuc

Résumé (ATTENTION SPOILERS DES AUTRES TOMES) :

Karine a pris une grande décision : elle allait CHANGER.
Et d'abord de look : le pantalon rose et les barrettes dans les cheveux font place au look gothique et au noir hyper classe.
Ensuite de caractère : Karine décide d'apprendre à dire non. Il y aura évidemment des rechutes mais elle peut compter sur Albin, son nouveau petit ami, pour l'aider à tenir ses bonnes résolutions et à prendre confiance en elle.

À l'école, tout le monde trouve la nouvelle Karine, sexy et sûre d'elle, beaucoup mieux que l'ancienne. Tout le monde sauf trois personnes : Dan, son ex, qui ne reconnaît par la fille qu'il a aimée ; Jenny et Vicky, ses deux meilleures amies qui craignent, à raison, de voir leur esclave et faire-valoir favori se détacher d'elles.

Jenny, Vicky et Dan vont donc enquêter sur Albin, persuadé qu'il n'est pas un petit ami recommandable pour Karine et qu'il cache des secrets inavouables. Leurs découvertes vont leur glacer le sang ! Mais qui ment, qui prétend être ce qu'il n'est pas et qui veut vraiment le bien de Karine ? La réponse vous attend (peut-être) au bout de cet épisode haletant rempli de coups de théâtre.

J'ai récemment lu le cinquième tome des Nombrils. Je suis très en retard sur ce coup-là, je sais ! Le sixième tome est sorti depuis plus de 6 mois ! Mieux vaut tard que jamais dit-on.

Je le redis encore une fois : j'adore les nombrils ! Je suppose que plusieurs se demandent pourquoi j'aime une série de bandes dessinées aux couleurs flashy qui semble plutôt destinée aux adolescentes. Je pourrais tenter d'élaborer sur la question comme je l'ai fait dans les billets précédents sur les autres tomes mais le mieux c'est encore d'y jeter un coup d'oeil !

Les trois premiers tomes, bien que plaisants, tournaient un peu en rond. Les changements amorcés dans le quatrième tome se poursuivent dans celui-ci. Vicky goûte un peu à sa médecine et ça fait plaisir à voir. Je rêvais tellement du moment où Karine aurait sa revanche ! Les auteurs semblent aussi se concentrer davantage sur  la progression de l'histoire que sur les gags à chaque page. Cet album prend même des allures de thriller vers la moitié ! Décidément, la série ne fait que s'améliorer au fil des tomes.




Pour voir les billets des participants de la "BD du mercredi", c'est chez Mango !

samedi 17 mai 2014

Un autre Dolan : Tom à la ferme

Je ne m'en cache pas, j'adore le cinéma québécois ! Je trouve qu'il se fait de très bons films chez nous. Je parle rarement cinéma ici mais j'avais bien envie d'écrire un petit billet sur le nouveau film de Xavier Dolan. Je ne m'attarderai pas sur le jeune réalisateur qui déclenche des débats partout où il passe mais plutôt sur cette oeuvre qui se distingue de ce qu'il a fait auparavant sans trop s'en éloigner (je sais, c'est paradoxal).

Tom à la ferme est un drame et un thriller psychologique adapté d'un texte de pièce de théâtre du même nom. Déjà, ça change des autres Dolan. Et, dans Tom à la ferme, il n'y a pas une abondance de chansons rétro ni de personnages en paillettes. Des agriculteurs en paillettes, ça n'aurait pas fonctionné. Par contre, psychologiquement, le film est aussi consistant que ses prédécesseurs. 

Tom est un jeune publicitaire de Montréal en deuil. Son amoureux est décédé dernièrement. Il décide d'aller à ses funérailles en campagne et de rencontrer sa belle-famille que son "chum" n'a jamais voulu lui présenter (et pour cause!). Tout démarre à son arrivée à la ferme donc.

Le suspense est présent du début à la fin et, à certains moments, la malaise nous gagne. La scène dans la grange où le beau-frère demande de danser est marquante. La violence et les sentiments malsains prennent beaucoup de place. On se sent perdu, comme le personnage, dans cette maison austère à l'atmosphère étouffante. La tête du spectateur fonctionne au quart de tour avec toutes ces questions qui nous viennent à l'esprit et cette histoire qui ne nous offre aucun répit.

J'ai envie de m’intéresser au texte de la pièce maintenant. Je suis curieuse de comprendre davantage le travail d'adaptation.

mercredi 14 mai 2014

Les ignorants - Étienne Davodeau

Résumé :

Par un beau temps d’hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L’un a le geste et la parole assurés. L’autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », et s’étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ». 

Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées. Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s’est interrogé sur la biodynamie.

Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s’est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s’est penché sur la planche à dessin d’Étienne... 

Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu’on ne pourrait l’envisager de prime abord…


Je croyais véritablement adorer cet album. Vous savez déjà que j'aime beaucoup les bandes dessinées et je vous dévoile aujourd'hui que j'aime beaucoup le vin aussi.  Lors de mes voyages en France, j'ai visité un vignoble et j'ai adoré l'expérience. Je croyais alors que je me dirigeais directement vers un coup de coeur avec Les ignorants. Tout le monde semble avoir aimé. Même la bibliothécaire scannant le livre m'a dit "c'est tellement bon Les ignorants, je voudrais le relire". Malheureusement, avec moi, ça n'a pas fonctionné. La magie n'a pas opérée. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi sans vous décourager car, de toute manière, je crois être la seule pour qui ce livre s'est avéré pénible.

D'abord, le noir et blanc est très apaisant et agréable. J'ai aimé le trait pour les paysages tout en détails, les vignes et les champs. L'ensemble est magnifique. Pour les personnages, cependant, je n'ai pas été convaincue. Les visages des personnages ne me semblaient pas constants. Ça a été mon premier petit bémol.

Mon deuxième était l'abondance de détails dans la production du vin. Les étapes sont hyper détaillées et je m'y suis un peu perdue. C'est trop didactique, trop d'informations. Je crois que finalement j'aime bien déguster du vin mais tout ce qui vient avant ne m'intéresse que moyennement. Mais les passionnés adoreront, c'est certain.  Et les bandes dessinées dans tout ça ? On n'en parle pas assez à mon goût.

Bref, je ne nierai pas la qualité ni l'intelligence de l'album mais malheureusement, le plaisir n'y était pas.


Pour voir ce qu'ont lu les autres participants de la BD du mercredi, filez chez Mango !

lundi 12 mai 2014

Le pain de l'étranger - Henri Troyat

Quatrième de couverture :

Il semble que rien, désormais, ne puisse plus troubler la paix dans laquelle s'est replié Pierre Jouanest depuis la mort de sa femme - une paix mélancolique, égoïste et confortable tout à la fois. Chaque jour, il est à son cabinet parisien, chaque soir il retrouve sa maison de Milly-la-Forêt.

C'est là pourtant, non loin de ce lieu clos, qu'un accident arrache leur mère à deux enfants, le fils et la fille du jardinier Miguel. Pierre les connaissait à peine...

Ils sont fragiles, touchants, et entre eux et l'homme vieillissant naît une mystérieuse entente. Qu'est-ce qui tait donc battre le coeur de Pierre? Une pitié ambiguë? La soif d'une paternité qui lui a été refusée? Et si, en toute bonne conscience, il tissait ainsi les liens d'un drame inéluctable?


Henri Troyat est un auteur que mon oncle avec qui j'aime beaucoup discuter "livres et films" affectionne particulièrement. Il a lu une grande partie de sa bibliographie. Devant son enthousiasme, je ne pouvais que m'y plonger moi aussi. 

Le pain de l'étranger est un court roman d'un peu plus de deux cent pages. La mise en place du contexte me plaisait bien. J'ai tout de suite été intéressée par le destin de ce riche veuf vivant en banlieue de Paris dans un grand domaine. Outre Pierre, d'autres personnes habitent le domaine : la domestique et son mari le jardinier, leurs deux enfants, la voisine sympathique et les animaux. Cependant, un événement vient vite troubler la tranquillité des habitants du domaine. Rien n'est plus pareil ensuite même si tous tentent de continuer de vivre le plus normalement possible. L'écriture est simple mais agréable. J'ai relevé de jolies métaphores aussi notamment avec ce fameux mur que Miguel, le jardinier du domaine, construit tout au long de l'histoire.

L'histoire se déroule tranquillement, si bien que je me demandais si elle allait finir de la même façon, c'est-à-dire tout doucement et avec plein de bons sentiments. Je me suis trompée sur toute la ligne. La fin secoue, vraiment. Quelle chute ! Je ne l'avais pas vu venir. Je ne sais pas si c'est une habitude de Troyat de terminer ses romans ainsi mais je le saurai prochainement car j'en ai encore deux qui m'attendent bien patiemment. Vous devinerez que j'ai très hâte d'en parler avec mon oncle !