mardi 17 décembre 2019

Les abysses - Biz

Quatrième de couverture :

On peut être au cœur de la forêt et sentir néanmoins s’ouvrir sous ses pieds des profondeurs abyssales. On peut être sur la terre ferme et néanmoins se noyer… 

Catherine se noie. Son père, son unique parent à qui elle tient plus que tout au monde, son « père-mère », son ami, son confident… son père est enfermé dans une cellule de la prison à sécurité maximale de Port-Cartier. 

Michel Métivier, surnommé le « boucher de Baie-Comeau », ne doit pas en sortir avant une dizaine d’années. En attendant, sur les murs aveugles de son cachot, il dessine aux marqueurs fluo des créatures pélagiques, fantômes phosphorescents auxquels il consacre maintenant ses journées après avoir passé sa vie à empailler des animaux terrestres, ses trophées de chasse. 

La réalité d’un milieu carcéral fédéral n’est pas de tout repos, et le danger couve parmi les autres détenus : criminels, maniaques, psychopathes, assassins… 

De son côté, Catherine est en liberté mais vit dans une autre forme de prison. Crispée autour d’un secret qui ne sera révélé au lecteur qu’à la dernière ligne du roman, elle se coupe de tout : de son chum, de ses études, de ses plaisirs, d’elle-même. Entre ses rencontres avec la psy du cégep, ses visites à son père et ses piètres tentatives pour démontrer un semblant de normalité, elle perd pied, coule et se demande de plus en plus à quoi sert de lutter.

Le livre propose une structure en trois parties qui établit d’abord un présent tendu et mystérieux, puis qui remonte dans le temps pour donner accès à un récit de débâcle, tout en évitant soigneusement de dévoiler le cœur même du drame qui secoue Michel et Catherine ; la troisième partie, brève, percutante, montre en détail la scène qui a fait… tout chavirer.

Roman policier ? Oui. Roman psychologique aussi, et roman noir, ou plutôt roman en nuances de gris foncé. Roman habile : assurément.


Chaque livre que Biz publie fait beaucoup parler de lui. Il y a toujours un certain engouement autour de ses parutions. Personnalité d'abord connue grâce à son groupe de musique Loco Locass, il est devenu un auteur prolifique avec ses sept (je crois) romans. Les abysses était le premier roman pour adultes de lui que je lisais. J'ai lu il y a quelques années La chute de Sparte qui s'adresse plutôt aux adolescents et j'ai vu son adaptation au cinéma.

À la lecture de La chute de Sparte, j'avais reproché à l'auteur d'avoir "sentie" sa voix à plusieurs reprises. Je n'avais jamais totalement cru au narrateur adolescent. Ici, j'ai oublié Biz. J'ai pu embarquer dans l'histoire beaucoup plus facilement. S'il y a aussi certaines critiques sociales dans ce roman, elles sont plus subtiles et parfaitement intégrées au récit. 

Nous sommes transportés sur la Côte-Nord alors que Catherine vit des moments difficiles. Son père est emprisonné à la prison de Port-Cartier. Il a été accusé du meurtre d'un chasseur américain venu passer ses vacances près de leur chalet. Malgré tout, Catherine tente de poursuivre sa vie d'étudiante au cégep du mieux qu'elle peut avec, à ses cotés, son copain et son amie de longue date.

Malgré une fin prévisible, j'ai lu ce livre à toute vitesse. Évidemment, je voulais savoir si j'avais vu juste. Le rythme est prenant et l'enquête aussi. La relation père-fille est aussi intéressante bien qu'elle aurait pu être exploitée davantage. 

Bref, je ne me suis pas ennuyée une seconde avec ce roman même si la fin se devine longtemps d'avance. Je lirai assurément d'autres romans de cet auteur.

Un autre livre de Biz sur mon blogue : La chute de Sparte

Les abysses - Biz
Éditions Leméac 2019
144 pages

vendredi 15 novembre 2019

La mitaine perdue (Au beau débarras T.1) - Simon Boulerice & Lucie Crovatto

Résumé :

Ce jour-là, on gèle au Beau Débarras. Le chauffage est cassé et une précieuse mitaine a été perdue par le jeune Abdou. Sa maman y avait brodé avec amour un cœur en satin.

Danser pour se réchauffer, fouiller dans les mitaines retrouvées, faire la différence entre une moufle et une mitaine ou aiguiser ses talents d’artiste : toutes les solutions sont bonnes pour raviver la chaleur et le réconfort.

Personne ne sera laissé pour compte dans ce lieu où tout prend vie!


Au beau débarras, c'est la nouvelle série jeunesse du prolifique auteur Simon Boulerice. Il a collaboré avec l'illustratrice Lucie Crovatto pour concocter un album d'une grande beauté. Un bel objet soigné d'une couverture à l'autre !

Fidèle à ses habitudes, Simon Boulerice propose une histoire dans un univers fantaisiste. Le centre Au beau débarras est un endroit presque magique avec des objets qui bougent et des personnages haut en couleurs. Ils nous sont présentés dans une double page au tout début du livre. J'ai bien l'impression qu'ils seront présents dans la suite de la série. Par le biais de ses personnages, l'auteur continue de prôner la diversité et de combattre les stéréotypes de genre. L'un d'eux, Serge-Sophie, est un personnage non-binaire. C'est assez rare pour qu'on le souligne.

Chaque chapitre débute avec une horloge différente. J'aime beaucoup l'idée, les parents peuvent faire pratiquer la lecture de l'heure (une connaissance qui se perd avec tous les gadgets donnant l'heure numérique). J'ai aussi aimé les petites leçons de français de Madame Bouche-Cancan mais je ne saurais dire précisément à quel public ce livre s'adresse. Le niveau de langage me semble assez avancé.

Même si en tant qu'adulte on la voit bien venir, la fin est parfaite. Elle est très réaliste. Je me vois bien dire "Ne fais pas comme Abdou, cherche un peu mieux" lorsqu'un enfant aura perdu quelque chose.

Finalement, je suivrai la série avec intérêt même si les univers très fantaisistes ne m'attirent pas énormément. Je la lirai pour les personnages différents, pour le vocabulaire (j'espère le retour de Madame Bouche-Cancan) et pour les illustrations douces et magnifiques.

D'autres livres de Simon Boulerice sur mon blogue : Le dernier qui sort éteint la lumière, L'enfant mascara, Les garçons courent plus vite et Javotte

La mitaine perdue (Au beau débarras T.1) - Simon Boulerice & Lucie Crovatto
Éditions Québec Amérique 2019
48 pages

mardi 12 novembre 2019

Sur les traces de Cédrika Provencher - Stéphan Parent

Quatrième de couverture :

À l'été 2007, un drame survient secouant tout le Québec : une fillette de neuf ans de la région de Trois-Rivières est portée disparue. L'inquiétante nouvelle de la disparition de Cédrika Provencher fait les manchettes et alimente les médias des années durant, d'autant plus que le mystère entourant l'événement reste entier. Alors que le temps avance et que l'enquête piétine, Stéphan Parent, scénariste s'intéressant particulièrement aux cas d'enlèvements d'enfants, planche sur un nouveau projet. Le documentaire qu'il prépare se veut un outil pour prendre le relais là où les forces de l'ordre ont failli, et projeter sur grand écran des renseignements et indices susceptibles d'aider à retrouver la petite. Alors qu'il est contraint d'interrompre la réalisation de son long-métrage, Stéphan Parent ne peut se résoudre à garder sous silence les informations inédites qu'il a colligées au fil de ses démarches. Ce témoignage lève le voile sur ce qui n'a jamais été révélé au grand public.


Sur les traces de Cédrika Provencher devait, à la base, être un documentaire réalisé par Stéphan Parent sur la disparition de la fillette en 2007. Suite à de nouvelles découvertes et à la demande de la famille, il est contraint d'abandonner son projet après plusieurs heures de travail. Refusant tout de même de demeurer silencieux, il décide d'écrire à propos de ses propres démarches de recherches. Au cours de celles-ci, il a obtenues bon nombre de confidences qu'il juge pertinentes. De là est né ce livre qui est un témoignage de son enquête personnelle.

Il est difficile de parler d'un livre comme celui-ci qui aborde un sujet très sensible. Cependant, il est très intéressant mais choquant aussi. La disparition de Cédrika est une affaire qui m'a ébranlée et touchée d'autant plus qu'elle s'est déroulée près de chez moi. De savoir, des années plus tard, que des témoins importants n'ont pas été rencontrés par les policiers ou encore, que certains témoignages pertinents ont été écartés prématurément, c'est très fâchant. Certaines révélations sont d'ailleurs étonnantes. Stéphan Parent a redonné la parole à certains d'entre eux à travers ce livre.

Au final, je suis du même avis que Stéphan Parent : il faut continuer d'en parler pour un jour espérer connaître la vérité. Le coupable court toujours et tout ce qu'il désire, lui, c'est le silence. Il faut continuer de faire bouger les choses et refuser que cette affaire devienne un cold case. Ce livre est là pour ne pas oublier.

Sur les traces de Cédrika Provencher - Stéphane Parent
Éditions JCL 2019
248 pages

mardi 5 novembre 2019

Dans un rayon de soleil - Tillie Walden

Résumé :

Aux confins de l'espace, Mia s'engage sur un vaisseau dont l'équipage restaure des structures architecturales du passé. Alors qu'elle semble y trouver une nouvellle famille, ses souvenirs refont surface: cinq ans auparavant, elle a rencontré Grace au pensionnat et en est tombée éperdument amoureuse...


Tillie Walden. Le nom de cette bédéiste américaine ne vous est peut-être pas familier pour le moment mais je crois qu'il le deviendra dans les prochaines années. Plusieurs de ses bandes dessinées ont été traduites en français récemment et elles gagnent à être connues. Pour ma part, je l'ai découverte avec Spinning, une autobiographie qui mêlait adolescence, isolement, sport de haut niveau (patinage artistique) et découverte de l'homosexualité. C'est grâce à Spinning que j'ai osé me plonger dans l'album Dans un rayon de soleil. La science-fiction ne m'attire pas spécialement. Pourtant, j'ai beaucoup aimé.

Tout au long de l'histoire, nous naviguons entre le passé et le présent. Le présent, c'est Mia qui commence un nouveau boulot. Elle se joint à quatre autres collègues qui, à bord d'un vaisseau, vont restaurer de vieilles structures délabrées dans l'espace. Le passé, c'est lorsqu'elle était au pensionnat. Loin d'être une élève modèle, elle rencontre Grace alors qu'elle est convoquée en retenue. Grace changera sa vie. Elle en tombera éperdument amoureuse.

À l'instar de Spinning, cet album a un nombre impressionnant de pages. Il est vraiment lourd et très peu pratique pour la lecture. Cependant, il s'agit du seul reproche que je pourrais lui faire. Bien que l'univers soit très éloigné de ce que j'ai l'habitude de lire, j'ai embarqué dans cette histoire rapidement. Lorsque le présent se mêle au passé, c'est encore meilleur ! Les personnages sont intéressants et très loin des stéréotypes habituels. D'ailleurs, l'un d'eux, Ellie, est une personne non-binaire. On le mentionne dès les premières pages. Toutes les autres collègues de Mia sont des femmes car, étonnamment, il n'y a aucun homme dans cet univers. Rien n'est expliqué ni même souligné. Tout semble très naturel pour elles. Au départ, j'avais un peu de mal à les distinguer les unes des autres mais tout s'est vite réglé après quelques pages. J'ai beaucoup aimé les illustrations et les couleurs qui varient selon l'époque ou les émotions.

Je vous conseille tous cette belle grosse BD atypique. Et si jamais la science-fiction, le féminisme et les histoires d'amour, ça vous parle, c'est encore mieux !

Un autre album de Tillie Walden sur mon blogue : Spinning
Dans un rayon de soleil - Tillie Walden
Éditions Gallimard 2019
544 pages

jeudi 31 octobre 2019

Shining, le film par Stanley Kubrick

C'est aujourd'hui que le Challenge Halloween se conclut pour moi et ce, même si l'Halloween est reportée à demain presque partout au Québec (du jamais vu!). Pour ce dernier billet, je vous parle un film qui n'a besoin d'aucune présentation. Je l'ai regardé la fin de semaine dernière, je devais bien être une des seules personnes à ne jamais l'avoir vu. Comme vous le savez, j'ai lu le livre ce mois-ci et j'ai écrit un billet ici. Je ne résumerai donc pas l'histoire une seconde fois. Je vais plutôt comparer les deux oeuvres qui sont totalement différentes. 

Je le dis d'emblée : j'ai préféré le roman de Stephen King à l'adaptation de Stanley Kubrick. Je m'explique. J'aurais probablement beaucoup aimé le film si je n'avais pas lu d'abord le livre. Cependant, la descente aux enfers des personnages est beaucoup plus crédible dans le roman. Nous arrivons à comprendre les motivations qui poussent Jack, le père de famille, à vouloir rester dans l'hôtel alors que c'est nébuleux dans le film. Il est aussi décrit de façon beaucoup plus humaine par Stephen King. Il sombre plus lentement dans la folie. De son côté, la Wendy du livre me semblait moins insignifiante que celle du film. Cette dernière est complètement insouciante lorsqu'elle apprend qu'elle vivra à l'écart du reste du monde pendant tout l'hiver alors que dans le livre, elle s'y résigne mais n'hésite pas à communiquer ses réticences. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Ce personnage est très peu exploité dans le film et c'est dommage.

Il n'y a pas que les personnages qui diffèrent, les scènes ne sont pas identiques non plus. Plusieurs ont été modifiées mais ça ne m'a pas gênée. Les décors quant à eux sont fidèles aux descriptions mis à part les buis en forme d'animaux remplacés par un immense labyrinthe. Je n'étais pas déçue qu'ils aient disparus dans l'adaptation. Ce sont les passages que j'ai le moins apprécié dans le livre, je l'ai d'ailleurs mentionné dans mon précédent billet. L'hôtel est parfait avec son look art-déco, ses tapis aux motifs psychédéliques et son grand hall muni d'incroyables lustres et d'un immense foyer. L'ambiance est très bien rendue.

Et maintenant, que dire de la fin ? Elle a été complètement réécrite pour l'adaptation. Rien n'est comme dans le livre, même pas le nombre de survivants ! Si certains lecteurs ont été choqués, ce ne fût pas mon cas. J'ai aimé être surprise une deuxième fois. Je ne saurais dire laquelle je préfère, les deux ont leurs propres qualités.

Bref, comme c'est le cas la plupart des cas, j'ai préféré le livre. Par contre, je ne me suis pas du tout ennuyée pendant le film qui dure plus de 2 heures 20 minutes. C'est un excellent film qui n'est pas un classique pour rien !

vendredi 25 octobre 2019

Shining - Stephen King

Quatrième de couverture :

Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Palace passe pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté…
L’hiver, l’hôtel est fermé.
Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l’habite un gardien.
Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance: c’est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d’échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny.
Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l’on croit disparus.
Ce qu’il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Palace, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel?


Mes deux dernières semaines ont été consacrées à la lecture d'un classique de Stephen King : Shining. C'est l'un de ses premiers romans et assurément l'un des plus connus également. Il a fait l'objet d'une célèbre adaptation par Stanley Kubrick mais, comme je ne l'ai jamais visionnée, je ne connaissais que les grandes lignes de l'histoire : une famille dans un grand hôtel hanté, un garçon médium et un père qui tranquillement perd la boule… 

Dès les premiers chapitres, je savais que ce roman me plairait. Il possède toutes les qualités de King que j'aime. La psychologie des personnages est travaillée et les liens entre eux sont étoffés. Les plus intéressants sont évidemment Danny et son père Jack Torrance. Danny c'est l'enfant de cinq ans qui possède un Don qui lui permet de voir le passé. Jack est un ancien professeur à l'université qui a été mis à pied suite à une altercation avec un de ses étudiants. Violent, il est aussi alcoolique. Sa femme Wendy a d'ailleurs menacé de le quitter après un épisode de violence envers son propre fils. Elle lui a donné une dernière chance puisqu'il a juré de ne plus jamais boire. L'équilibre familial est précaire cependant. Wendy est suspicieuse et le surveille sans cesse guettant la rechute. 

Ces trois personnages évoluent donc dans l'Overlook, ce grand hôtel dans les montagnes du Colorado, qui devient presque un personnage lui-même. La neige abondante bloquant tous les accès, ils y sont prisonniers pour tout l'hiver. L'atmosphère déjà bien lourde à leur arrivée devient invivable lorsque les phénomènes paranormaux se déclarent. Le lecteur est aussi prisonnier de ce huis-clos oppressant. Le récit est lent mais c'est parfait pour bien saisir la descente aux enfers des personnages. Le dosage de l'horreur psychologique et du paranormal est très bien. Il n'y a que les buissons vivants qui ne m'ont pas trop convaincue. Puis, j'ai une question qui me trotte dans la tête depuis la fin de ma lecture concernant la fin du livre. Sans rien dévoiler mais je peux seulement dire que je me questionne à propos de l'histoire de Grady le précédent gardien… Il me semble y avoir une certaine incohérence.

Bref, Shining est un roman culte qui, je crois, me laissera des souvenirs pour longtemps.

D'autres livres de Stephen King sur mon blogue : Jessie, Carrie, Misery, Salem, Rage et L'Outsider.

Shining - Stephen King
Éditions J'ai lu 1981
576 pages

dimanche 13 octobre 2019

Ça, chapitre 1 & chapitre 2


Chapitre un

Il y a quelques semaines, Netflix Canada a ajouté Ça : chapitre un à sa banque de films ce qui m'a donné envie de le revoir. 

Ce chapitre raconte la première partie de l'histoire du Loser's Club, ces jeunes adolescents qu'on intimide à l'école. Pour la plupart d'entre eux, la situation familiale n'est guère plus réjouissante. Mais, tout débute véritablement lorsque Georgie disparaît, enlevé (dévoré?) par un clown dans une bouche d'égout. C'est LA scène mythique. Puis Bill, le frère aîné de Georgie, et ses amis losers seront témoins d'événements surnaturels et effrayants. Ensemble, ils feront des recherches et essaieront de découvrir la vérité sur cette entité qui revient tous les 27 ans sous différentes apparences pour s'en prendre aux enfants de la ville de Derry.

Il s'agit d'un bien court résumé pour un film de 2 heures 15 minutes (et d'un roman de plus de 1 000 pages). Cependant, je préfère ne pas trop en dire pour ceux qui ne connaîtraient pas déjà l'histoire.

J'ai beaucoup aimé ce film et ce, pour plusieurs raisons. Les jeunes acteurs sont excellents et la chimie entre eux opère dès les premières scènes. Le dosage entre l'horreur et les moments plus légers est parfait. Il y a même de l'humour à certains moments. Puis, ça donne le goût d'être un enfant dans les années 80. Quelle liberté ils ont avec leur vélo ! Les lecteurs de King se souviendront que l'action se déroule dans les années 50 dans le roman. Bien qu'il y ait quelques différences avec le roman, rien n'est dérangeant. L'ambiance des eighties colle parfaitement bien au récit.



Chapitre deux

Je suis allée voir le deuxième chapitre au cinéma récemment. La scène d'ouverture avec le québécois Xavier Dolan est prometteuse. Ensuite, revoir les protagonistes du premier film 27 ans plus tard est vraiment intéressant. Que sont devenus Bill, Beverly, Ben, Stan, Richie, Mike et Eddie ? Cette première partie est sans faute pour moi. Les acteurs sont bons en plus d'avoir une ressemblance évidente avec les jeunes acteurs du premier chapitre. Mais, malheureusement, la chimie entre eux n'opère pas ou du moins, pas autant que lorsque les membres du Loser's Club étaient jeunes. À partir de la réunion du groupe au restaurant, j'ai commencé à décrocher et rien ne s'est arrangé avec la fin.

Les effets spéciaux trop nombreux. Dans le premier film, on suggérait beaucoup plus qu'on ne montrait les différentes formes que prenait l'entité. À trop les voir, ils ne nous effraient plus du tout. Et que dire de la fin ? Elle était visuellement beaucoup trop intense pour moi. Je n'ai pas du tout appréciée.

À noter tout de même : le caméo de Stephen King est une réussite. Quelle surprise de voir qu'il a un petit rôle dans le film ! Il en profite même pour se moquer des critiques qui lui répètent depuis bon nombre d'années que ses fins de romans ne sont pas toujours à la hauteur. 


Pour résumer, j'ai adoré le premier chapitre. Cependant, j'ai beaucoup de réserves pour le deuxième. Je dois spécifier que j'ai vu le premier film en version originale anglaise alors qu'au cinéma, le deuxième était traduit en français. Les Club des Ratés, ça ne m'a pas convaincue et le clown Grippe-Sou ça fait définitivement moins peur que Pennywise, non ?

mardi 8 octobre 2019

L'Outsider - Stephen King



Quatrième de couverture :

Parfois, le mal prend le visage du bien.

Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.
Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.
Et si c’était vrai ?


Stephen King est un auteur que j'apprécie beaucoup et ce, depuis mon adolescence. Ses premières publications m'attirent davantage mais j'ai voulu jeter un oeil à ce qu'il écrivait présentement. J'ai opté pour L'Outsider paru cette année en français.

L'histoire débute comme un polar traditionnel. Un meurtre sordide, un vieux policier, une jeune victime, un tueur potentiel, un procureur, une enquête : tous les éléments habituels sont là. Puis vient l'alibi béton du présumé coupable qui change tout. À partir de là, l'enquête bascule. Puisque c'est Stephen King, il y a bien entendu un soupçon de surnaturel. Sans trop en révéler, il emprunte quelques éléments à la mythologie mexicaine. Je ne connaissais pas du tout ce folklore mais j'ai été suffisamment intriguée pour faire quelques petites recherches sur Internet par la suite.

Au fil des pages, les morts se succèdent au même rythme que les découvertes. Autour du policier et du procureur, se forme une équipe qui tentera d'éclaircir le mystère et de combattre le mal qui s'abat sur Flintcity, une ville imaginaire située dans le sud des États-Unis. Certains personnages seront familiers à ceux qui ont lus Mr. Mercedes ce qui n'était pas mon cas. 

Cependant, la fin m'a semblé fin trop rapide et un peu trop facile. N'est-ce pas d'ailleurs ce qu'on reproche souvent à Stephen King, de bâcler la fin de ses romans ? Il se moque justement de ces critiques dans son caméo du nouveau film It (je vous en parlerai très, très bientôt).

J'ai été captivée du début à la fin de ma lecture mais, après coup, je réalise qu'il ne figurera pas parmi mes King préférés.

D'autres livres de Stephen King sur mon blogue : Jessie, Carrie, Misery, Salem et Rage.

L'Outsider - Stephen King
Éditions Albin Michel 2019
576 pages


jeudi 3 octobre 2019

Les réservoirs de l'abîme - Stéphane Choquette

Quatrième de couverture :

Janvier 1998. Crise du verglas. Panne généralisée. Nicolas, 14 ans, est confiné dans sa maison avec sa grand-mère malade. Tous les voisins ont déserté le quartier, mais la grand-mère de Nicolas refuse d’aller dans un refuge. Dans cette ville fantôme aux allures apocalyptiques, un homme erre de maison en maison affublé d’un masque à gaz, et des événements inquiétants se multiplient : vols de génératrices, disparitions d’animaux… et enlèvements d’enfants. Nicolas parviendra-t-il à trouver de bonnes âmes pour lui venir en aide?

Une aventure de survie trépidante qui nous fait frissonner aussi bien de froid que de peur.

Tous les québécois de plus de trente ans se souviennent du mois de janvier 1998 et de la fameuse Crise du verglas : pannes d'électricité généralisées et… journées de congé d'école, jeux de société à la chandelle avec la famille, feu de bois dans le foyer. Si la Crise du verglas me rappelle de bons souvenirs, c'est loin d'être le cas du héros de ce roman. Nicolas Picard n'a que 14 ans en janvier 1998 mais il doit composer avec le froid, la noirceur, les déplacements quasi impossibles, les réserves de bois qui s'épuisent et sa grand-mère malade qui semble dépérir à chaque jour. Et puis, il y a ces voleurs qui rôdent, ces animaux qui disparaissent et cet enfant qui manque à l'appel.

Rien n'est facile pour Nicolas. Heureusement, il fait rapidement la rencontre de Sophie et de son père, qui seront ses alliés pendant l'épreuve. J'ai trouvé le personnage de Sophie un peu agaçant au départ mais ça n'a rien gâché. Puis, vers le milieu du roman, tout bascule. Un personnage étonnant et inquiétant fait son apparition et l'histoire prend un tout autre sens. L'action débute véritablement à ce moment. 

Évidemment, face à une telle catastrophe, la vie telle qu'on la connait disparaît peu à peu. Les comportements des gens changent également et c'est fort intéressant. Si certains demeurent altruistes malgré tout, d'autres n'ont plus aucun scrupule et ne pensent qu'à eux et leur bien-être.

Ce roman est parfait pour s'initier aux histoires d'épouvante. Sans être extrêmement effrayant, il donnera certainement quelques frissons aux jeunes lecteurs. Je le conseillerais à partir de 12 ans.

Les réservoirs de l'abîme - Stéphane Choquette
Éditions Québec Amérique 2019
272 pages

mardi 1 octobre 2019

Octobre, c'est l'Halloween !

L'octobre, c'est le moment parfait pour lire sous une couverture chaude, pour regarder des films lors des journées pluvieuses et pour se faire peur un peu ! Je fais donc un retour et je participe au Challenge d'Halloween de Lou et Hilde qui fête cette année ses 10 ans.

Le programme du challenge est très chargé mais facultatif. Nous pouvons publier tout ce que nous voulons qui a un lien avec l'Halloween, le mystère, la peur, etc. Je ne participerai pas à toutes les propositions mais je présenterai des livres et des films (entre autres) qui donnent des frissons tout le mois jusqu'au 31 octobre prochain.

lundi 30 septembre 2019

Les louves : une équipe de soccer au théâtre

Source : espacego.com

Du sport au théâtre, c'est étonnant ! Une distribution 100% féminine, ça l'est aussi. C'est sur une scène tapissée de gazon synthétique qu'une bande de jeunes femmes entrent au pas de course. Elles sont neuf, ont 16-17 ans et forment l'équipe de soccer des Louves. Nous les accompagnons le temps de leurs échauffements d'avant-match tout au long d'une saison. Elles rêvent presque toutes de se faire recruter, au terme de la saison, par une université américaine.

Dès l'entrée des adolescentes sur le terrain, les sujets de discussion fusent de partout. Légèrement chaotique au départ, le rythme ralenti un peu par la suite. Les joueuses discutent autant de menstruation que des Khmers rouges et ce, dans un langage vif et cru mais très réaliste. Elles sacrent et utilisent un "franglais" assumé tout à fait crédible pour des filles de cet âge. Fanny Britt a certainement fait un gros travail pour adapter la langue car la pièce Les Louves est la traduction de la pièce The Wolves écrite par l'américaine Sarah DeLappe qui a eu un énorme succès aux États-Unis. 

C'est donc tout en s'échauffant (réellement) de façon très synchronisée et en discutant que les membres de l'équipe se révèlent. Nous arrivons à saisir qui elles sont individuellement. Subtilement, on aborde les troubles alimentaires, l'hypersexualisation, l'anxiété de performance, l'homosexualité, la scolarisation à la maison, l'inégalité qui existe entre les hommes et les femmes dans le sport, etc. On explore la dualité du collectif et de l'individualité qui règne dans toutes les équipes. Les Louves forment un tout mais elles ne sont pas toujours tendres les unes envers les autres. Les frictions sont omniprésentes mais elles ne durent pas car, bien elles aient des personnalités et des opinions différentes, elles ont un but commun.  Les adolescentes qui verront la pièce se reconnaîtront sans doute. D'ailleurs, j'ai rarement vu autant de jeunes filles dans un public de théâtre.

Les Louves est une pièce dynamique et résolument féministe. Elle est présentée jusqu'au 6 octobre au Théâtre Espace Go de Montréal mais toutes les représentations sont complètes. C'est dire le succès qu'elle remporte !

Source : espacego.com
Les Louves (2019)
Texte : Sarah DeLappe (traduit par Fanny Britt)
Mise en scène : Solène Paré

vendredi 27 septembre 2019

Cultiver l'émerveillement - Catherine L'écuyer

Résumé :

Qui n’aimerait pas que son enfant soit avide d’apprendre et persévérant; qu’il soit capable d’introspection, de contemplation, de concentration; qu’il se montre chaque jour reconnaissant, ne tenant rien pour acquis?

Pourtant, notre époque ne cesse de l’éloigner de ces aspirations, de le détourner de la nature, du jeu libre, du silence… Dans notre monde à bout de souffle, les enfants glissent dès le plus jeune âge dans un milieu contaminé par les bruits, les écrans, les rythmes effrénés. À peine hauts comme trois pommes, ils doivent déjà faire face à des attentes élevées, à une scolarisation précoce, à des journées surchargées. C’est ainsi que sont étouffées la curiosité naturelle et la quiétude qui devraient normalement bercer l’enfance.

Cultiver l’émerveillement, c’est offrir à nos enfants un terreau fertile où ils pourront découvrir tranquillement les mystères et les beautés du monde. Un enfant émerveillé devient un adulte émerveillé, pour qui jamais ne s’éteint la soif d’apprendre.


Parents, éducateurs/éducatrices, enseignant(e)s, ce livre est pour vous ! Je m'éloigne un peu de mon créneau habituel pour vous présenter un essai qui m'a immédiatement intéressée.

Les enfants ont le pouvoir - presque magique - de pouvoir s'émerveiller devant n'importe quoi. Une branche qui flotte dans un lac, une fourmi qui travaille, un escargot qui avance lentement, etc. Ce sont des petites choses que nous ne remarquons plus. Ils sont de nature curieuse. Aristote a déjà dit "Tous les humains ont, par nature, le désir de savoir." Malheureusement, on observe que certains perdent ce désir de savoir, de découvrir et ce, de plus en plus jeune. Il en résulte des enfants et des adolescents blasés, qui s'ennuient et qui cherchent des moyens (parfois déviants) de se stimuler. Ils veulent par-dessus tout se divertir. Il y a des liens évidents à faire avec le TDAH (trouble du déficit d'attention avec/sans hyperactivité). Mais pourquoi en sommes-nous là ?

Catherine L'écuyer est docteure en sciences de l'éducation et en psychologie. Chercheuse, consultante et conférencière, elle est également mère de quatre enfants. Dans ce livre, elle s'intéresse à ce qui a changé dans la vie des enfants : surstimulation, surutilisation des écrans, horaires surchargés par les activités structurées et diminution du jeu libre. Elle propose sa vision d'une enfance saine et des moyens d'offrir un environnement et un emploi du temps propices à l'émerveillement. Elle cite plusieurs pédagogues connus, des philosophes, des chercheurs et même, des auteurs de littérature.

Que peut-on faire comme parent pour cultiver cet émerveillement ? Que peuvent faire les institutions ? Il faut définitivement offrir moins de divertissement et de stimulations externes. Au contraire, il faut plus de simplicité, de moments en famille et en plein air. Les études démontrent que les jeunes enfants apprennent davantage en interagissant avec un adulte significatif et en vivant des expériences sensorielles. Ce livre nous propose plusieurs pistes de réflexions et suggestions. Il y aurait tant à dire !

Dans les pays scandinaves et en Allemagne par exemple, les garderies et les écoles en plein air existent depuis longtemps. Au Québec, il y a aussi de plus en plus d'initiatives prises en ce sens. Pour les petits, j'ai récemment lu des articles concernant un CPE directement situé sur une ferme et des garderies qui offrent plusieurs heures dans la forêt par jour aux petits. L'émission Format familial y a consacré un segment dans cet épisode. Dans le milieu scolaire primaire, on entend beaucoup parler d'aménagement de cour d'école nature ou de cour d'école verte et de classes extérieures. Au secondaire, les projets sont plus rares mais on parle aussi d'apprentissage par le plein air, par exemple cette école de Montréal qui amène un groupe d'élèves dans un shack chaque année, pour 10 jours, où il n'y ni électricité ni réseau de cellulaire.

Comme enseignante et future maman, je me suis sentie très concernée par cette lecture. Je parie que ce sera le cas de plusieurs d'entre vous aussi.

Cultiver l'émerveillement - Catherine L'écuyer
Éditions Québec Amérique 2019
192 pages

mardi 24 septembre 2019

N'essuie jamais de larmes sans gants - Jonas Gardell

Quatrième de couverture :


Rasmus fuit son village et l’étouffant nid familial pour se jeter à corps perdu dans sa nouvelle vie à Stockholm, où brille l’espoir d’être enfin lui-même. Benjamin, lui, est déchiré entre le chemin tracé d’avance par son appartenance aux Témoins de Jéhovah et son simple désir d’aimer quelqu’un qui l’aimera en retour. C’est Paul, mère poule pour les gais égarés, qui les réunit par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l’abîme. Que l’un d’eux tombera sous la lame d’une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida.

Magistral hymne à la vie et à la tolérance vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires et adapté à la télévision, N’essuie jamais de larmes sans gants documente parfois crûment une époque incandescente et trouble dans une prose sans compromis. Un témoignage aussi déchirant que nécessaire, pour ne pas oublier le chemin parcouru et pour continuer d’avancer, ensemble.


Un an loin d'ici. Je n'écrirai pas un billet pour chaque lecture que j'ai fait depuis plus d'un an mais seulement à propos de mes lectures les plus marquantes. N'essuie jamais de larmes sans gants n'a été rien de moins que ma lecture coup de cœur de l'année 2018 toutes catégories confondues.

À la base, l'auteur suédois a publié cette histoire en trois livres. Ils sont tous réunis dans cette brique qui fait plus de 800 pages. Dès les premières pages, le ton est donné et les émotions prennent le dessus. L'histoire de Rasmus, jeune adulte qui a quitté la campagne pour la métropole, et de Benjamin, jeune homme témoin de Jéhovah, est aussi belle que triste. Dans leur milieu respectif, leur homosexualité est loin d'être acceptée. Avec Paul, Seppo, Lars-Ake, Reine et Bengt, rencontrés au début du roman, ils peuvent être eux-mêmes et vivent enfin la vie qu'ils désirent. Ils forment désormais une nouvelle famille. Avec eux, la vie est belle. Malheureusement, plusieurs d'entre eux seront touchés par ce qu'on appelle alors le "cancer gay" qui est en fait le Sida. Nous sommes au début des années 80 et l'homosexualité vient tout juste d'être retirée du registre des maladies mentales.

Aux États-Unis, le Sida a frappé plus tôt. D'ailleurs, j'avais lu L'immeuble Christodora de Tim Murphy qui aborde le même sujet dans la ville de New York. Naïfs, les suédois ne croyaient pas que la maladie les rejoindrait dans le nord de l'Europe. Les personnages de Jonas Gardell sont donc étonnés lors de l'éclosion de la maladie. L'histoire de Rasmus et Benjamin est fictive mais l'auteur s'est grandement inspiré de sa propre vie et de celles des gens de son entourage. Par contre, l'auteur, qui affirme s'être documenté pendant des années, a aussi pris soin d'intégrer des passages plus informatifs qui nous font comprendre la pensée ambiante à cette époque.

Un an plus tard, j'en garde encore de très vifs souvenirs...

La toute première scène avec les deux infirmières et le jeune homme qui pleure.
Le coup de foudre de Rasmus et Benjamin au réveillon de Noël.
Leur magnifique promenade dans la tempête de neige.
Les séances très crues de sexe dans les toilettes publiques ou dans les saunas.
Le coming-out de Rasmus à ses parents.
La façon de traiter les cadavres des personnes souffrant du Sida.
Etc.

Un roman puissant, dur et bouleversant mais absolument nécessaire.

N'essuie jamais de larmes sans gants - Jonas Gardell
Éditions Alto 2018
832 pages

vendredi 20 septembre 2019

J'aime Hydro - Christine Beaulieu

Quatrième de couverture :

Hydro-Québec a longtemps symbolisé les plus grands rêves des Québécois, leur prise de pouvoir et leur affranchissement. Mais, plus de 70 ans après la création de cette société d’État, sommes-nous toujours «maitres chez nous»? Envoyée au front par Annabel Soutar et sa compagnie Porte Parole, Christine Beaulieu se fait l’interprète du citoyen dans un feuilleton politique palpitant. Théâtre documentaire exposant les facettes opposées d’un enjeu de société essentiel, «J’aime Hydro» lance une épineuse et passionnante discussion: qu’est devenue la relation entre Hydro-Québec et les Québécois?

J'aime Hydro est une pièce de théâtre documentaire qui se produit un peu partout dans les salles du Québec depuis 2017. Une brève recherche m'a appris que la tournée se poursuivra au moins jusqu'en 2020. Je n'ai pas vu la pièce mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier ce texte qui nous est offert dans un très beau livre parsemé de jolies illustrations de Mathilde Corbeil (comme la couverture) et de photos.

Du théâtre documentaire, ça ne me disait pas grand chose… Mais, j'avais tellement lu de bonnes critiques que j'ai voulu aller voir par moi-même. Le livre se lit comme un documentaire mais c'est beaucoup plus dynamique. Christine Beaulieu a retranscrit des dialogues qu'elle a eus avec plusieurs personnes aux opinions et aux croyances divergentes : Roy Dupuis un défenseur des rivières québécoise, le président-directeur général, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, des travailleurs d'Hydro-Québec, des membres de la communauté Innue, un maire d'une ville environnante, etc.

Tout ça peut paraître très didactique et compliqué mais, au contraire, c'est très accessible même pour les néophytes comme moi. Je n'avais que des connaissances de base mais c'était suffisant car Christine Beaulieu vulgarise et rend le texte très simple et même humoristique par moment ! Elle affirme avoir partie de zéro elle aussi. Il n'y a donc pas de raison de ne pas lire ce texte qui vous questionnera et qui vous fera sans doute réfléchir. Parce que, après tout, Hydro-Québec, ça nous concerne tous.

J'aime Hydro - Christine Beaulieu
Éditions Atelier 10 - 2017
253 pages

mercredi 18 septembre 2019

Le dernier qui sort éteint la lumière - Simon Boulerice

Quatrième de couverture :

On dit que les familles heureuses n’ont pas d’histoire et pourtant…
Arnold et Alia sont jumeaux et vivent avec leurs deux pères qui s’aiment. Tandis qu’Arnold préfère ne pas être remarqué et dessine discrètement des superhéros musclés, Alia parle haut et fort de sa famille particulière. À l’approche de leur treizième anniversaire, leurs pères entreprennent d’écrire 13 lettres qui dévoileront lequel des deux est le père biologique. Au fil des aléas du quotidien, de leurs déductions concernant leur génétique et des émissions de télévision qu’ils ne veulent pas manquer, les jumeaux découvrent que l’histoire d’amour réelle de leur famille vaut bien celles qu’ils écoutent compulsivement à la télé.

J'ai lu ce roman jeunesse il y a quelques mois. Malgré le temps qui a passé, j'en ai gardé un souvenir très clair.

Arnold et Alia sont jumeaux et ils ont deux pères. Pour l'anniversaire de leurs 13 ans, les pères décident de leur écrire 13 lettres. À la fin, ils promettent qu'ils sauront enfin lequel est leur père biologique.

Au début, je m'attendais à du suspense concernant le père biologique. Bien non… Ce n'est pas le suspense qui est mis à l'avant-plan mais bien l'histoire d'amour de leurs pères puis le contexte dans lequel leur projet d'avoir des enfants est né. Les lettres s'intéressent donc à la relation des parents alors que les moments au présent concernent plutôt les adolescents qui ont une vie ordinaire comme tous les ados. Ils vont à l'école secondaire, ils ont des amis, ils regardent beaucoup la télévision et ils ont des passion (le dessin pour Arnold).

Les familles homoparentales sont rares dans la littérature en général. Je ne nierai pas que j'ai un intérêt bien personnel pour ce type de représentation car nous serons bientôt deux mamans. Les questionnements et les malaises des adolescents m'interpellaient donc particulièrement. J'ai apprécié que les jumeaux ne réagissent pas de la même manière. Alia parle sans gêne de sa famille atypique alors qu'Arnold, bien qu'il aime ses parents, est parfois mal à l'aise devant ses pairs. D'ailleurs, la sortie au mini-putt de la famille est très révélatrice.

Le dernier qui sort éteint la lumière est un roman assurément feel-good avec un sujet absolument nécessaire. Merci Simon Boulerice de nous offrir de la diversité !

D'autres livres de Simon Boulerice sur mon blogue : L'enfant mascara, Les garçons courent plus vite et Javotte

Le dernier qui sort éteint la lumière - Simon Boulerice
Éditions Québec Amérique 2017
216 pages

mardi 17 septembre 2019

De retour !

Je sais, il y a plus d'un an que je n'ai rien publié ici. Malheureusement, j'ai manqué de temps durant la dernière année. Mon emploi du temps n'avait ni queue ni tête parfois. Quand j'avais un peu de temps libre, j'en profitais pour lire. Je ne pouvais plus continuer d'alimenter cet espace. Mais, la situation a changé. Je suis en retrait préventif depuis quelques jours car je suis enceinte. Une grand aventure commence ! Ayant plus de temps pour moi pour les cinq prochains mois, j'ai envie de revenir m'amuser ici et de partager mes belles découvertes.

Revenez très bientôt !!!