Avec Simon Boulerice, un test de course de vingt mètres devient un exercice poétique bouleversant.
Lourdeur du corps et lourdeur du coeur sont unis dans un même chagrin. Impossible de les fuir, il faut courir jusqu'à la case survie.
Je suis poreux
la transpiration me calfeutre de détresse
mon corps est à bout
de cette course à vide
Sous cette couverture remplie de lignes de couleurs, qui rappellent celles d'un gymnase, on retrouve de la poésie. Mais c'est le sujet qui étonne : le fameux test Bip Bip ! Un adolescent passe le test Léger-Boucher (qui sert à mesurer la vitesse maximale d'aérobie) avec ses pairs sous l’œil aguerri de son enseignant d'éducation physique. Il nous livre ses pensées pendant et après l'effort sous forme de poèmes. Mis bout à bout, ils dévoilent une histoire pas si légère que ça avec des sujets comme l'estime de soi, le rapport au corps, l'intimidation, l'homosexualité, etc.
J'ai découvert Simon Boulerice avec un roman l'hiver dernier: Javotte. Quand j'ai su de quoi il en retournait avec Les garçons courent plus vite, je voulais absolument le lire. Il faut dire que je suis enseignante en éducation physique (l'avais-je déjà mentionné ici? je ne sais plus) et j'ai fait passer ce test à plusieurs reprises. J'étais très curieuse. Il est la bête noire de certains élèves, j'en suis consciente, mais il est pertinent pour prendre conscience de sa condition physique. Et puis on a tous des bêtes noires à l'école, non ? Pour moi, jouer la comédie devant les autres était un véritable martyre !
Simon Boulerice prouve que la poésie est accessible et qu'on peut l'utiliser pour aborder n'importe quel sujet. Même si je n'étais pas le public cible de ce court recueil, il m'a donné le goût d'en lire plus.
Éditions La courte Échelle 2015
46 pages
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