C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est le seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ces ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette. (P.C.)
J'ai terminé hier ce court roman qui me fait davantage penser à une nouvelle ou même, une fable. Je m'attendais à beaucoup de ce livre, peut-être un peu trop même. Ce fût tout de même un très bon moment de lecture.
J'ai aimé l'écriture de Philippe Claudel, que je ne connaissais pas, simple et épurée. Aucun détail inutile n'est présent. Il y a peu de descriptions sur les personnages. Ils ont simplement pris les visages que mon imagination voulait bien leur attribuer. On ne mentionne pas non plus les endroits où ils se trouvent mais par déduction on arrive à bien se situer. Monsieur Linh est originaire d'un petit village d'Asie et arrive en Europe probablement. Il est en deuil de son pays. C'est la dignité que veut conserver ce vieil homme déraciné qui m'a d'abord marquée dans ce récit. Bien entendu l'amitié entre lui et M. Bark m'a touchée aussi, elle est belle et hors du commun. Ils ne parlent pas du tout la même langue mais ils arrivent à se comprendre et même, à s'aimer. C'est une très jolie histoire qui se lit d'un trait. Cependant, la fin m'a laissé perplexe sur le coup. Après réflexion, j'avoue qu'elle est géniale !