samedi 30 septembre 2017

Albertine ou La férocité des orchidées - Julie Boulanger et Amélie Paquet

Quatrième de couverture :

Trentenaire délurée et inaccomplie, Albertine Bouquet travaille comme écrivaine fantôme pour une polémiste réputée. Outre une affection incontrôlable pour les chats, Rambo et Hochelaga-Maisonneuve, elle porte un amour trouble à deux hommes aux antipodes l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’elle rencontre Charlotte, qui pourrait brouiller les cartes. 

De nouveaux projets viennent alors modifier sa trajectoire jusque-là chancelante. Plongée dans une exploration conjointe du monde de la finance et du désir féminin, Albertine tâtera d’expériences sensuelles et intellectuelles de plus en plus indissociables. 

Résolument féminin et hautement provocateur, Albertine, ou La férocité des orchidées joue avec les codes de la littérature populaire et amuse avec esprit.


Lorsque j'ai débuté Albertine ou La férocité des orchidées, je pensais seulement lire quelques pages pour avoir un aperçu mais elles s’enchaînaient sans que je m'en rende compte. L'écriture est tellement fluide, j'ai lu ce roman dans le temps de le dire même si certains éléments m'agaçaient...

Je ne sais pas trop comment décrire ce roman, il est très difficile d'y mettre une étiquette (et c'est probablement une bonne chose). L'héroïne travaille pour une vieille dame très connue dans le milieu artistique. Elle fait tout pour elle : gérer ses réseaux sociaux, planifier ses sorties, lui trouver une coiffeuse, promener son chien, etc. En parallèle, elle souhaite écrire elle qui prétend être écrivaine mais elle manque d'inspiration et de temps libre. Encore en parallèle, elle couche à gauche et à droite, avec des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, etc. Il y a plusieurs scènes de sexe avec beaucoup trop de détails... Je n'ai pu me retenir de lâcher quelques "ben voyons!". Nous sommes loin des traditionnels  romans de chick lit même si on y retrouve beaucoup de similitudes. Je ne crois pas que les auteures se prennent au sérieux et c'est très bien ainsi. C'est drôle, déjanté et totalement libre ! Le seul petit hic : je n'ai pas vraiment cru à l'histoire d'amour et à cette fin... Je n'en dis pas plus.

Albertine ou La férocité des orchidées m'a fait passer un bon moment sans être une lecture marquante. Il sera en librairie dès le 3 octobre.

Albertine ou La férocité des orchidées - Julie Boulanger et Amélie Paquet
Éditions Québec Amérique 2017
238 pages

mercredi 20 septembre 2017

Longs cheveux roux - Meags Fitzgerald

Résumé :

La jeune Meags est une enfant comme les autres, bien qu'elle sente déjà au fond d'elle-même qu'elle n'est pas exactement comme ses amies. Longs cheveux roux est un récit autobiographique intimiste sur fond de sorcellerie et de solidarité féminine, dans lequel Meags Fitzgerald revient sur ses premiers émois amoureux de même que sur la découverte et l'acceptation de sa propre bisexualité. S'inspirant de ses expériences personnelles, l'auteure propose une réflexion forte et articulée sur la différence, la place des femmes à travers l'histoire ainsi que l'influence de la culture populaire sur la construction de notre identité.

Publié en anglais en 2015, Longs cheveux roux a connu un succès critique marqué dans sa version originale.


Voici un autre album lu cet été. C'était il y a un moment déjà mais je n'en avais pas parlé ici. La bédéiste Meags Fitzgerald, qui m'était inconnue, est une canadienne anglophone qui doit avoir à peu près mon âge. Dans ce roman graphique, elle raconte son enfance dans les années 90 puis son adolescence à travers différentes anecdotes. Jeune fille curieuse et allumée, elle est fascinée par l'étrange, la magie, le fantastique, la sorcellerie puis... les longs cheveux roux ! Elle découvre également durant ces années que son orientation sexuelle est différente de la majorité de ses copains, elle est bisexuelle.

J'ai beaucoup aimé le retour en arrière offert par cet album. J'y ai retrouvé plein de références de mon enfance et mon adolescence : émissions de télévision, des livres et même des jeux de société ! Les thèmes sont abordés de belle façon (la chasse aux sorcières ou plutôt la chasse aux homosexuels est intéressante) mais ils ne le sont qu'en surface. J'aurais aimé plus de profondeur. J'ai tout de même aimé Longs cheveux roux pour ses dessins, ses thèmes et surtout, pour le plaisir nostalgique qu'il m'a procuré !
Longs cheveux roux - Meags Fitzgerald
Editions POW POW 2017

96 pages

samedi 16 septembre 2017

Routes secondaires - Andrée A. Michaud

Quatrième de couverture :

Qui est Heather Thorne, cette jeune femme frappée d’amnésie qui ne sait plus si elle existe réellement ou si elle n’est que le double d’une inconnue croisée par un jour d’octobre ? Et qui est Andrée A. Michaud, cette écrivaine qui se demande si elle n’a pas usurpé la place d’une morte et si son véritable nom n’est pas Heather, Heather Thorne ? Regardant défiler les saisons depuis les fenêtres de son bureau, l’écrivaine tentera de déterminer de quel passé trouble a surgi la jeune femme qui l’obsède et menace de l’entraîner au cœur d’une forêt où elle sera dévorée par sa propre histoire.


Routes secondaires est ma première lecture de la rentrée littéraire de l'automne 2017. Je l'ai choisie car Andrée A. Michaud est aussi l'auteure de Bondrée, un polar que j'ai adoré et que j'ai conseillé à maintes reprises.

J'ai été ravie de retrouver l'écriture d'Andrée A. Michaud qui est toujours aussi dense et sublime. Son style est unique et reconnaissable. Par contre, le récit de Routes secondaires était pour moi très confus. Le réel se mêle à l'imaginaire, le mensonge à la vérité et les personnages ne sont jamais ceux que l'on croit qu'ils sont. Tout un casse-tête ! C'est à vous de voir si vous aimez ce procédé. Pour ma part, j'ai trouvé la lecture très exigeante. Je n'ai pas été aussi emballée que lors de ma lecture de Bondrée qui avait été une révélation. Si j'avançais tout de même rapidement ma lecture, c'est grâce à l'écriture fluide qui coule doucement. Les phrases sont belles et les images fortement inspirées par la nature. Les saisons y sont vraiment bien décrites. Il y a d'intéressantes réflexions sur le processus de création et l'écriture. J'ai aimé les courtes allusions aux personnages de Bondrée ou de ses précédents romans. Les personnages sont au coeur des questionnements de l'auteure.

Au final, le talent d'Andrée A. Michaud est évident mais j'aurais aimé être un peu moins dans le flou. J'ai compris le texte d'une certaine manière mais je ne suis pas sûre que ce soit la bonne... Ça c'est si jamais il y en a une bonne.

Un autre roman de Andrée A. Michaud sur mon blogue : Bondrée

Routes secondaires - Andrée A. Michaud
Éditions Québec Amérique 2017
248 pages

vendredi 8 septembre 2017

La servante écarlate - Margaret Atwood

Quatrième de couverture :

Alors que la natalité ne cesse de baisser, Defred doit mettre au service de la république de Giléad, récemment fondée par des fanatiques religieux, son attribut le plus précieux : sa matrice. A travers le portrait de cette femme, l'auteure dresse un réquisitoire sans appel contre tous les intégrisme. Prix de la Paix des libraires allemands 2017 décerné à l'auteure.


Le roman La servante écarlate n'est pas une nouvelle parution, il a été publié pour la première fois en 1985. Il a été réédité suite au succès monstre de la série télévisée et on le voit maintenant partout ! En juin, je l'ai cherché dans bon nombre de librairies et de bouquineries en vain. C'était presque impossible de mettre la main dessus ! Il m'a fallu attendre quelques semaines me procurer cette nouvelle édition.

L'histoire est celle de Defred qui est devenue malgré elle une servante écarlate. Elle vit dans la maison d'un famille plus riche. Elle doit se vêtir de rouge chaque jour et doit porter l'enfant de son Commandant car les Épouses ne sont plus fertiles. Être capable d'enfanter est devenu une rareté à Gilead, l'Amérique cauchemardesque du futur.

Cette dystopie est glaçante avec son Mur, les Yeux, les Tantes, etc. L'atmosphère est oppressante et on ressent la lassitude et l'angoisse que vit Defred qui a connu le monde d'avant tel que nous le connaissons. Elle peut mesurer sa liberté perdue. D'ailleurs, c'est très intéressant lorsqu'elle raconte les minimes changements qui sont survenus peu à peu et qui ont finalement mené à la fin de notre ère. J'ai eu l'impression que l'auteure nous met en garde. Le récit est féministe. Cependant, je ne considère pas que les hommes connaissent un bien meilleur sort à Gilead. La majorité n'est pas véritablement libre non plus.

La fin est marquante. Elle est à l'image du reste du récit : elle est froide et ouverte. Je l'ai apprécié même si j'aurais aimé avoir quelques réponses de plus. Je n'ai pas réellement compris les Notes Historiques à la toute fin. Est-ce un ajout de l'auteure ? Existaient-elles lors de la première parution ? Devrait-on s'y fier ? Bref, si quelqu'un peut m'éclairer, j'en serais heureuse ! Je vais aller jeter un coup d'oeil à la série maintenant. J'ai lu quelque part qu'elle était supérieure au livre... Vraiment ?

La servante écarlate - Margaret Atwood
Éditions Robert Laffont 2017
521 pages