Quatrième de couverture :
"J'ai dit d'accord.
Je suis facilement d'accord sur les choses. Enfin, je l'étais avec Elle. Une fois, je lui ai donné une gifle et, une fois, je l'ai battue. Et puis, je disais d'accord. Je ne comprends même plus ce que je raconte. Il n'y a qu'à mes frères que je sais parler, surtout le cadet, Michel. On l'appelle Mickey. Il charrie du bois sur un vieux Renault. Il va trop vite, il est con comme un verre à dents. »
Lisez la suite. Ce roman vous tiendra en haleine jusqu'au bout...
À dix-sept ans, Sébastien Japrisot publie sous son vrai nom (Jean-Baptiste Rossi) son premier roman, Les mal partis. Après une période où il écrit directement pour le cinéma (Le passager de la pluie...), il revient à la littérature avec L'été meurtrier (prix des Deux-Magots 1978). Il a écrit plus de dix romans qui ont tous connu le succès.
Comme la quatrième de couverture en dit peu, je vais résumer pour ceux qui, comme moi avant la lecture, ne connaissent pas cette histoire et qui n'ont pas vu l'adaptation avec Adjani apparemment bien connue. L'été meurtrier, c'est l'histoire de Pin-Pon (on le surnomme ainsi parce qu'il est pompier à ses heures) et d'Eliane principalement mais toute une bande de personnages participent aussi à cette fresque. Éliane, dès le début, a un plan : elle veut venger sa mère d'un terrible évènement survenu plusieurs années plus tôt. On ne sait pas pourquoi ni comment elle s'y prendra mais on soupçonne rapidement que sa liaison avec Pin-Pon fait partie du plan. Elle est une fille très spéciale, aux moeurs légères mais à la personnalité forte.
Même s'il fait partie de la collection Folio policier, ce n'est pas l'intrigue policière qui m'a tenu en haleine puisqu'elle est très subtile pendant la majeure partie du roman. Ce n'est que vers la fin que le suspense est plus prenant. Ce sont les personnages originaux qui attirent l'attention. La psychologie des personnages et leurs relations entre eux sont très travaillées. J'ai trouvé par contre qu'il y avait trop de scènes sexuelles qui, finalement, n'apportaient rien au récit. Trop c'est comme pas assez, dit-on.
J'ai apprécié la façon de raconter par le biais de plusieurs personnages qui donne tour à tour leur point de vue. Lorsque certains personnages racontaient, l'écriture devenait semblable à celle de L'attrape-coeur de Salinger. C'est seulement en lisant la quatrième de couverture"[ ] Sébastien Japrisot publie sous son vrai nom Jean-Baptiste Rossi [ ]" que j'ai fait le lien, c'est lui-même, Rossi ou Japrisot (comme vous voulez), qui a traduit l'oeuvre de Salinger.
Mon intérêt a été plutôt inégal pendant la lecture mais je reconnais que Japrisot a écrit un roman complexe, intéressant et bien écrit. Le principal bémol pour moi est qu'il traine un peu en longueur.