mercredi 15 septembre 2010

L'annulaire - Yoko Ogawa

Quatrième de couverture :

A la suite d'un léger accident de travail, la narratrice de ce récit a quitté son usine et trouvé un emploi d'assistante et réceptionniste auprès de M. Deshimaru, directeur d'un laboratoire de spécimen. Dans ce lieu étrange, ancien foyer de jeunes filles pratiquement désert, elle reçoit la clientèle avant que M. Deshimaru, en véritable maître de taxidermie, recueille, analyse et enferme à jamais les blessures et les souvenirs de ceux qui désirent échapper à leur mémoire. Sans vraiment comprendre ce qui se joue sous ses yeux, la jeune fille tombe peu à peu sous la coupe de cet homme...

Avec ce récit - assurément l'un de ses plus fascinants -, Yôko Ogawa pénètre davantage encore dans le territoire de l'envoûtement et de l'étrange, et révèle, au coeur du suspense, l'empreinte d'une douleur qui va jusqu'au fétichisme.

Yoko Ogawa est une auteure qu'on apprend à aimer je crois. Après cette lecture, qui est la troisième oeuvre d'elle que je lis, j'ai une admiration grandissante pour elle. J'ai aimé La formule préférée du professeur et Parfum de glace mais L'annulaire est celle que j'ai préférée d'entre les trois malgré qu'il soit très court. Certaines scènes y sont très fortes et j'ai l'impression qu'elles me marqueront pour un certain temps.

Dans ce récit encore, elle explore l'étrange et fait ressortir de ces scènes des détails très particuliers. Son regard est unique. Cela fait d'elle, une auteure au style qui ne ressemble à personne. À chaque fois, je me dis que j'ai probablement passé à côté de certaines significations symboliques pour comprendre l'histoire à cent pour cent mais, je ne m'en fais plus. Si je persiste à lire Ogawa, c'est pour l'ambiance parfois oppressante, parfois mystérieuse et parfois simplement décalée qu'on ne retrouve pas ailleurs.

lundi 6 septembre 2010

L'inconnu du nord - Anna Jansson

Quatrième de couverture :

L'île de Gotland passe pour l'un des plus beaux sites sauvages de Suède. Visby, son chef-lieu, est une cité calme où chacun se connaît et se respecte. Forêts, plages et collines y sont autant de refuges pour les hommes et les oiseaux. L'inspecteur Maria Wern y mène l'existence d'une femme d'aujourd'hui, entre deux enfants qu'elle adore et un ex-mari souvent absent. Jusqu'au jour où l'île bascule dans la terreur En lisière de forêt, un campeur a été retrouvé égorgé tandis qu'à quelques kilomètres au sud se déclenche une épidémie de fièvre foudroyante. Les malades meurent les uns après les autres, au même rythme que les assassinats, qui se multiplient. Mais tout cela est-il vraiment une coïncidence ? Aidée du seul médecin qui lutte encore, Maria Wern veut tenir bon et aller au bout de son enquête. A ses risques et périls...

Je ne connais pas la littérature scandinave, je n'ai pas encore lu de leurs polars pourtant nombreux dans les rayons sauf Millenium qui m'a permis de faire une petite intrusion en Suède. Lorsque s'est présentée une occasion de recevoir un polar d'Anna Jansson, je l'ai saisi. Malheureusement, je suis très loin d'avoir éprouvé le même coup de coeur que pour la série de Larsson.

L'inconnu du nord n'est pas un polar comme je m'y attendais. Le suspense est souvent plat et l'intrigue est floue plus souvent qu'autrement. Je me suis très longtemps demandé quel était le lien entre le meurtre du campeur au début et cette vaste épidémie de grippe aviaire. Les personnages ne sont pas intéressants mis à part Maria Wern qui, elle, m'a bien plu. À chaque page, je m'attendais à ce qu'il y arrive quelque chose d'un peu tordu pour que la sauce prenne puis j'ai fini par perdre espoir. Quand je le déposais, je n'avais pas toujours envie de le reprendre.

Malgré tout, j'ai aimé le souci du détail de Jansson en ce qui concerne la partie médicale de l'histoire. La lutte que mènent les personnages contre l'horrible épidémie semble très réaliste. Ce sont finalement les situations extrêmes auxquelles font face les personnages (comme le jeune fils de Maria qui est tenu prisonnier dans une école avec d'autres enfants contaminés par la grippe pour éviter de la propager) qui donnent le plus froid dans le dos. Je me suis demandé comment notre société aurait réagi dans un pareil cas.

En conclusion, le traitement de la tragédie de l'épidémie m'a plu. C'est plutôt le côté "polar" qui m'a déçue. C'est que je m'attendais à une histoire au rythme haletant. Dommage.