dimanche 27 juin 2010

Paul à Québec - Michel Rabagliati


Résumé :

L'achat d'une première maison et la mort d'un proche sont au coeur de ce nouvel opus. D'Ahuntsic à Saint-Nicolas, en passant par le célèbre Madrid de l'autoroute 20, l'auteur nous propose, cette fois-ci, de découvrir sa famille : ce sont les derniers mois de Roland, le père de Lucie et beau-père de Paul. Autour de Roland, rongé par le cancer, la famille se soude...

À mon grand regret, j'ai terminé le dernier Paul disponible jusqu'à maintenant. Habituellement, je dévorais ses albums mais je l'ai vraiment dégusté celui-là. Je voulais qu'il dure longtemps comme un délicieux bonbon que l'on ne veut surtout pas croquer.

J'ai à nouveau eu un gros coup de coeur avec cet album très touchant. Le ton est plus dramatique que dans les autres. Rabagliati a osé aborder des thèmes difficiles comme la maladie et la mort. Un mandat certes difficile mais excessivement bien réussi. Rabagliati est un maître ! Mon grand-père est aussi décédé d'un cancer et Paul à Québec a certainement ravivé beaucoup de souvenirs. Mais comme c'est tellement bien fait que ce n'est pas désagréable.

Malgré tout, Rabagliati réussit à nous faire rire à quelques reprises avec des passages plus légers. Celui où les trois soeurs fument un joint est hilarant. J'ai trouvé génial qu'un moment comme celui-là entrecoupe des passages difficiles car la vie est ainsi faite. De plus, l'histoire de Roland est triste mais elle soude de façon incroyable une famille. Malgré le malheur évident qui leur tombent dessus, les personnages ont conscience des petits bonheurs qui sont encore à leur portée. Les parties de Scrabble avec Roland, les discussions en famille, les grandes marches à l'extérieur en font partie. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc dans la vie. C'est aussi vrai dans les histoires de Paul.

Bref, Rabagliati a conservé sa touche qui a fait de sa série un véritable coup de coeur pour moi. Il me manquera ce Paul. Je l'ai adopté comme plusieurs. J'attends maintenant avec impatience la sortie du septième tome.


vendredi 25 juin 2010

Sénécal à nouveau à l'écran : Les sept jours du talion

J'ai visionné récemment l'adaptation du livre de Patrick Sénécal Les sept jours du talion. Je n'irai pas par quatre chemins : j'ai été grandement déçue. Le roman, commenté ici, est bien meilleur.

D'abord, il est dommage que l'astucieux plan de Hamel pour capturer Lemaire et se cacher passe complètement inaperçu. Les pages où il mettait en branle toutes ses manigances étaient vraiment captivantes. On voit aussi très peu l'enquête de Mercure. La majeure partie du côté "policier" du roman qui m'avait tenu en haleine a disparu. Le film est surtout centré sur Hamel et l'assassin de sa fille dont j'étais personnellement lassée de voir l'entière nudité.

Je me souviens également que le roman m'avait porté à réfléchir à la question de la "vengeance légitime" mais le film n'a pas atteint cet objectif dans mon cas. Les diverses opinions des personnages ne sont pas suffisamment exprimées pour que l'on s'accroche à de bons arguments. On ne saisit pas non plus tout ce qui se passe dans la tête de Bruno Hamel. Tout y est plus explicite dans le roman.

Le choix d'un film sans musique par contre m'a paru convenable. Selon moi, ce n'est pas une obligation que de mettre de la musique pour imiter le cinéma hollywoodien. Claude Legault et Rémy Girard sont bons dans leur rôle respectif mais le scénario est trop différent du livre, surtout à la fin (aucun coup de feu ?). Je n'ai pas compris pourquoi la fin a été ainsi modifiée, elle qui avait à l'origine beaucoup plus de suspense. Et quelle fin abrupte !

Finalement, je me suis ennuyée. C'est dommage car j'aime le cinéma québécois en général. Le conseil que j'ai envie de vous donner ? Lire le roman ! Et si c'est un film que vous cherchez, sur un sujet similaire, Contre-enquête avec Jean Dujardin est franchement mieux.

samedi 19 juin 2010

Seul dans le noir - Paul Auster

Quatrième de couverture :

"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."

Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad...

Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire.
En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.

Quand un auteur a une large bibliographie, je ne sais jamais par où commencer craignant ne pas débuter par un roman représentatif de son oeuvre. Dernièrement, je pense que je suis mal tombée alors que je voulais découvrir Dany Laferrière. De Paul Auster, je comptais lire d'abord Brooklyn Follies mais le destin en a décidé autrement. Je ne sais pas si Seul dans le noir est représentatif mais j'ai vraiment aimé, c'est l'important !

Seul dans le noir, c'est l'histoire d'August Brill. La principale force de ce roman, c'est justement ce personnage qui devient presque réel, comme s'il avait écrit sa propre biographie, une biographie où les émotions et les souvenirs se succèdent dans l'ordre ou le désordre. Les errances de son imagination sont également fascinantes. Tout comme Paul Auster, Brill sait raconter.

Grâce aux chevauchements entre la fiction et la réalité d'August Brill, nous avons droit à deux, ou même trois, histoires en une. Mais, comme tout est mené de main de maître. Il ne faut que deux ou trois phrases pour nous imprégner de chacune des ambiances. Je n'ai jamais décroché, que ce soit lorsque Brill décortique les vieux films qu'il visionne avec sa petite fille ou lorsqu'il lui raconte sa grande histoire d'amour.

Une excellente découverte donc et je veux relire Auster bientôt, mais je ne sais pas plus vers quel roman me lancer maintenant. Son nouveau, Invisible, me tente beaucoup de même que son populaire Brooklyn Follies.


Défi 100 ans de littérature américaine : 4/5

dimanche 13 juin 2010

Les liens de l'amitié (Les nombrils T.3) - Delaf & Dubuc

Résumé :

Jenny, Vicky (les deux pestes top canons) et Karine (la gentille grande bringue) sont de retour ! Au menu de ce troisième album : des coups bas, quelques beaux gars, de la trahison en veux-tu en voilà, bref de l'amour haine et tout le tralala, des oh et des ah et puis aussi un scoop final à en rester baba ! Pas de doute, avec les Nombrils, on ne s'ennuie pas !

Après deux tomes remarquables et remarqués, Delaf et Dubuc reviennent avec leurs trois héroïnes super décapantes. À travers leur série hilarante et très méchante, les deux auteurs québécois nous dressent un portrait au vitriol d'une certaine adolescence où tous les coups sont permis. Une série au graphisme moderne et efficace, aux couleurs pétantes et au ton résolument acide où l'on ne prend pas de pincettes pour parler des préoccupations des ados. De plus, en véritables architectes du gag, Delaf et Dubuc nous livrent des histoires piquantes qui, lorsqu'elles sont lues dans la continuité d'un album, révèlent encore plus la richesse de l'univers et l'intelligence avec laquelle les différents éléments sont amenés. La lecture de ce troisième tome ne laissera aucun lecteur indifférent !


Je me suis offert un agréable moment de rires et de folies avec ce troisième volet des désormais célèbres Nombrils ! Mon appréciation de ces bandes dessinées hautes en couleur peut se résumer en une seule phrase : plus la série avance, plus je l'aime.

Vicky et Jenny sont toujours aussi méchantes mais un nouveau personnage (aperçu pour la première fois dans Sale temps pour les moches), Mélanie, semble être plus futée qu'elles. Karine obtient un peu d'indépendance vis-à-vis de ses "amies" ce que j'ai apprécié, mais tout n'est pas encore gagné pour elle. D'ailleurs, la fin triste donne envie de se jeter immédiatement sur le tome suivant (que je n'ai pas en ma possession pour le moment, snif ! ). Les gags de ce volet sont plus variés et on les sent plus travaillés. Que pourrais-je ajouter au résumé ci-haut déjà bien complet ? Si la tendance se maintient, le quatrième devrait être excellent. Peut-être le meilleur de la série ? Affaire à suivre...

mardi 8 juin 2010

La mélodie des jours - Lorraine Fouchet

Quatrième de couverture :

Se croire seule pour traverser une épreuve, et découvrir qu'on ne l'est pas...
L'histoire de Lucie est une belle histoire d'amour et d'amitié, d'entraide et de solidarité.

Aujourd'hui, on guérit du cancer du sein s'il est pris à temps. C'est ce qu'on dit à Lucie, et c'est vrai. Sauf que... Si on est maman célibataire d'une fillette de onze ans qu'on tient à protéger, et si on se retrouve seule dans une nouvelle ville où on ne connaît personne, où trouve-t-on le soutien pour traverser vaillante l'espace incertain qui sépare le diagnostic de la fin du traitement ? Pour dépasser la peur, pour supporter la radiothérapie, pour remonter en piste ?

Parce qu'elle n'a personne à qui se confier, Lucie demande de l'aide sur le Site des Voisins. Tout de suite, des internautes lui répondent et Lucie découvre à travers ce réseau de proximité une solidarité insoupçonnée. Au fil des jours, ces amitiés virtuelles deviennent réelles, prennent de plus en plus de place dans sa vie. Et puis il y a Charlie, son préféré, le seul qu'elle n'a jamais vu. Charlie et ses messages provocants et drôles, Charlie et ces musiques qu'il lui envoie chaque jour via son iPhone. Autant de messages d'amour, autant de petits cailloux blancs sur le chemin de la guérison...

C'est Schlabaya qui m'a gentiment proposé de lire ce tout nouveau roman de Lorraine Fouchet. D'elle, j'avais déjà lu Le chant de la dune, une agréable histoire d'amour et d'aventure se déroulant dans le désert de l'Aïr. Mais, j'avoue avoir préféré celui-ci, et de loin.

La mélodie des jours est avant tout une histoire optimiste sur un cancer aujourd'hui très répandu, le cancer du sein. J'avais un peu peur de ce thème au départ qui aurait pu facilement verser dans le mélodrame. Il n'en est rien. Le lecteur vit avec Lucie toutes les étapes, de la découverte du cancer jusqu'au nombreux traitements, de façon franche mais sans apitoiement.

La mélodie des jours c'est aussi une ribambelle de personnages forts sympathiques qui se rencontrent principalement sur le Site des Voisins, un site où la solidarité n'a pas de limite. Cependant, je me suis demandé si finalement il n'y avait qu'eux sur le fameux site, il y a en tout cas beaucoup de coïncidences. Peut-être un peu trop, j'ai eu peine à y croire à certains moments.

C'est un roman résolument moderne où la technologie occupe une grande place. Le lecteur ne perd aucunement ses repères. À part le Site des Voisins, Lucie utilise son Iphone pour naviguer sur la toile pendant son hospitalisation et sa fille Léa est une pro de la Wii.

Finalement, l'auteur a ajouté à tout ça quelques secrets de famille bien gardés et une jolie histoire d'amour pour une dose de plaisir supplémentaire. Enfin, vous aurez compris que j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui pourrait facilement être catégorisée "lecture doudou". En bonus, elle m'a fait revivre des souvenirs de mon voyage dans le sud de la France. J'ai eu l'impression d'entendre une cigale chanter, de sentir le soleil sur ma peau, de voir ces magnifiques plateaux de fromages et de sentir l'odeur du chocolat.

Merci à Schlabaya d'avoir fait voyager son exemplaire, dédicacé en plus, jusque chez moi !

dimanche 6 juin 2010

Les hommes (Magasin général T.3) - Loisel & Tripp

Résumé :

"Dans un panier, 'y a des pommes... Des belles pommes toutes rouges...
Pis un beau jour, un ver tombe dans le panier...
Le ver attaque la plus belle des pommes, il commence à la gruger...
Il rentre dedans, il gruge, il gruge...
À un moment donné, le ver a fait son chemin jusqu'au coeur de la pomme...
Pis la pomme commence à s'gâter...
Ça fait qu'c'est là qu'on est rendu : à c'te heure, la pomme est pourrit !
... Pis dans pas longtemps, c'est tout le panier qui va l'être... "

Une comédie truculente dans la campagne québécoise des années 20, distillée par Régis Loisel (La Quête de l'oiseau du temps, Peter Pan) et Jean-Louis Tripp (Jacques Gallard, Paroles d'Anges). Réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, Loisel et Tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel.
Je poursuis, lentement mais surement, ma découverte de la série Magasin Général avec ce troisième tome. Je me répète un peu mais les dessins sont encore époustouflants. Je ne me tanne pas de regarder les petits détails dans les paysages, les vêtements des personnages puis les effets d'ombre et de lumière. Malgré ces petites merveilles, j'ai eu du mal à embarqué dans ce tome à l'intrigue très lente. Je constate que le rythme de la série en général est très lent. Ça ne m'avait pas agacé dans le précédent puisque l'histoire me plaisait davantage. Là, j'ai patiemment attendu un événement qui n'est jamais venu. J'avais aussi vu venir la révélation de la fin et malheureusement, ça a un peu gâché mon plaisir. J'aurais aimé être surprise, me tromper.

Une petite déception (je dis bien "petite") mais j'ai quand même bien envie de savoir ce qu'il adviendra des habitants de Notre-Dame-des-Lacs. Ma découverte ne s'arrêtera pas là. Qui sait, je n'ai peut-être pas encore lu le meilleur des six !

mercredi 2 juin 2010

Tag : comment choisis-tu tes livres ?

Je n'ai pas été taggée mais je me suis sentie interpellé par Kikine et sa façon de nous parler directement : "Et toi, dis-moi, je suis très curieuse et j'aimerai savoir, moi aussi, comment tu choisis tes lectures ? " J'ai réfléchis à cette question et je me suis dis pourquoi ne pas y répondre sur mon blog ? Avant tout, je dois dire qu'il y a deux époques importantes dans ma vie de lectrice. Il y a avant ma découverte des blogs et le après.

Avant, j'y allais beaucoup au "feeling". Je notais parfois des suggestions d'amis ou des titres suggérés dans une chronique littéraire, mais la plupart du temps je n'avais pas de titre en tête avant d'arriver à la bibliothèque ou à la librairie. Je flânais devant les présentoirs, lisais quelques quatrièmes de couverture, me fiais beaucoup à l'auteur et quelques fois même à la couverture.

Tout a changé depuis le printemps 2008 précisément. Maintenant, j'ai une liste d'un cinquantaine de titres au moins. Quand je vais à la bibliothèque, j'en ai toujours 3-4 en tête. C'est la même chose en librairie. Tout ça à cause des blogs ! Quelle découverte quand même ! Il m'arrive de temps en temps de choisir un livre dont je n'ai pas entendu parlé mais c'est plutôt rare. Je trouve ça dommage un peu d'avoir perdu cette spontanéité.

Je me fis donc énormément aux avis des bloggeurs, mais comme avant aussi, je choisis souvent les auteurs que je connais et que j'ai aimés. Normal non ? Les chroniques littéraires m'influencent encore parfois de même que mes amis. En fait, ce serait plus simple de dire que tout m'influence ! Et vous, comment choisissez-vous vos lectures ?