Vincent, trentenaire, un poil dépressif, estime que la société lui doit quelques dommages et intérêts, au titre de préjudice moral. Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, il s'improvise braqueur de fourgon. Son plan est malin, sa cause noble et l'amour au bout du braco. Mais en choisissant pour complice le déconcertant Gaby Rocket, Vincent n'a-t-il pas vu trop grand ?
Ma révérence a eu un véritable succès sur les blogs mais pas que là. Elle a remporté le Prix Fauve Polar SNCF au Festival de BD d'Angoulême. Je vous assure qu'elle a aussi eu du succès chez moi !
Au départ, ce qui m'a frappé, c'est la narration volontairement décousue. On suppose que Vincent, le personnage principal, ne sait pas par quel bout commencer. C'est qu'elle est spéciale son histoire ! Il nous présente rapidement son acolyte, un looser qui se croit un dur de dur, un pauvre type alcoolique et homophobe. Le duo de personnages deviendra attachant malgré tous leurs travers. J'ai pris plaisir à les voir pratiquer et réviser leur plan qui, disons-le, n'impressionne pas vraiment ! Loin de leur souhaiter du malheur, j'avais envie qu'ils réussissent mais l'espoir était faible.
Le dessin et le scénario sont très cinématographiques. Le dessin est dynamique et agréable pour l'oeil. Les visages sont très expressifs comme vous pouvez le constater dans les extraits ci-dessous. On a l'impression de regarder un dessin animé. Le scénario, humoristique par moments, tient aussi la route. Le dernier tiers de l'album a un rythme particulièrement enlevant. Bref, Ma révérence, c'est que du plaisir !
Ma révérence - Wilfrid Lupano & Rodguen
Éditions Delcourt
123 pages
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