lundi 22 août 2011

La femme en vert - Arnaldur Indridason

Quatrième de couverture :

Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d'une fête d'anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain. Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d'Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. Erlendur va tous les jours à l'hôpital rendre visite à sa fille inconsciente et, sur les conseils du médecin, lui parle, il lui raconte son enfance de petit paysan et la raison de son horreur des disparitions.

L'enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant, qui met en scène, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, une femme et ses deux enfants. Une femme victime d'un mari cruel qui la bat, menace ses enfants et la pousse à bout.

Voici à nouveau le commissaire Erlendur et ses adjoints Elinborg et Sigurdur Oli dans un récit au rythme et à l'écriture intenses et poignants, aux images fortes et aux personnages attachants et bien construits. La mémoire est comme toujours chez Indridason le pivot de ce roman haletant, qui hante longtemps ses lecteurs.

Après La cité des Jarres, j'ai voulu poursuivre la série des enquêtes d'Erlendur. Je tenais à les lire chronologiquement, ce qui m'a amené à me procurer La femme en vert sans même que j'aie lu la quatrième de couverture. Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre.

Autant le dire tout de suite, je l'ai préféré au précédent que j'avais pourtant déjà bien aimé. La femme en vert m'a semblé être un roman beaucoup plus abouti et mieux construit. Il y a moins de facilités et moins de hasard que dans la première enquête. Celle-ci m'a beaucoup plus passionnée et j'en garde plus de souvenir (je l'ai lu il y a un mois environ).

Mis à part l'enquête elle-même, Indridason s'est aussi permit d'explorer des sujets plus tabous dans ce deuxième roman. Aborder de lourds problèmes sociaux n'est pas chose facile et c'est plutôt rare de le voir dans les polars. J'ai trouvé qu'il le faisait de belle manière.

J'ai évidemment envie de poursuivre avec la suite, La voix, dont je ne connais pas non plus les grandes lignes. Encore une fois, je compte garder la surprise !

dimanche 7 août 2011

L'indésirable - Sarah Waters

Quatrième de couverture :

Hundreds Hall n’est plus que l’ombre de lui-même ; depuis longtemps les glaces ternies ont cessé de refléter ces fêtes qui animaient le manoir au temps de sa splendeur. Victime elle aussi des ravages de la Seconde Guerre mondiale et des tensions qui déchirent le tissu social de l’Angleterre, la famille Ayres, qui habite Hundreds depuis des générations, est abandonnée à son triste sort. Malgré la débâcle, la mère tente de cacher son infortune tandis que le fils, blessé au combat, peine à assurer la relève, aidé par sa soeur, Caroline, une femme vive et indépendante.

Venu un jour s’occuper d’une domestique souffrante, le docteur Faraday, qui a connu enfant la belle époque du manoir, se lie bientôt d’amitié avec la famille. Il sera avec elle témoin d’une succession d’événements de plus en plus effrayants. Se peut-il que les Ayres, hantés par les souvenirs d’une vie révolue, soient aussi tourmentés par une autre présence rôdant dans les corridors de Hundreds Hall ?

Subtil mélange de fresque familiale, de roman social et de suspense gothique, le cinquième ouvrage de Sarah Waters, finaliste au prix Booker, vient confirmer d’éclatante manière le formidable talent d’une romancière ensorcelante.


Avant de partir en voyage, je m'étais plongée dans cette très mystérieuse histoire de campagne anglaise et de maison délabrée possiblement hantée. Encore une fois, j'ai été frappée par le talent de Sarah Waters. Chaque fois que je me lance dans une de ses grosses briques, je suis éblouie par le réalisme des descriptions. Ne pas connaitre du tout l'auteure, j'aurais facilement pu croire qu'elle avait vécue l'après-guerre en Angleterre.

La campagne anglaise d'après-guerre, c'est le décor de cette nouvelle histoire. Histoire qui m'a donnée quelques frissons, je l'avoue, beaucoup plus que certains romans portant pourtant l'étiquette "Horreur". C'est cette atmosphère étrange qui secoue le lecteur et le fascine de même que les personnages. Le pauvre Rod blessé de guerre, la gentille Mrs Ayres, l'insaisissable Caroline, la jeune Betty et le docteur Faraday resteront, j'en suis certaine, longtemps dans ma mémoire. Comme dans les précédents romans que j'ai lu de Waters (Du bout des doigts et Affinités), l'aspect psychologique est très travaillé. Le côté sociologique m'a semblé plus présent ou peut-être simplement que je n'y avais pas porté beaucoup attention dans les précédents. Dans L'indésirable, c'est un aspect très important. L'auteur y explique, à travers ses personnages, le déclin de l'aristocratie anglaise et la déchéance des grandes familles comme celle des Ayres.

Vous l'aurez constaté, c'est un roman d'ambiance dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Il n'y a que la lenteur, bien qu'elle me semble voulue, qui m'a fait diminuer le rythme. J'ai eu un peu de mal à quelques rares moments mais aussitôt qu'un évènement étrange survenait, j'avais envie de poursuivre. Je pense être la seule de toute la blogosphère à lui faire un reproche mais il est si petit, ce reproche, que vous ne devez pas trop y faire attention. C'est un roman à lire absolument !