A l’été 1984, deux jeunes punks autrichiennes de dix-sept ans, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir passer quelques semaines en Italie, sans papiers d’identité, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les vêtements qu’elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, en passant par Rome et Naples pour terminer en Sicile...
"Trop n’est pas assez" est le récit autobiographique de cette aventure, à travers les quelques bonnes rencontres et les très nombreuses galères de Ulli et Edi. Après un départ presque bucolique à travers les Alpes, leur parcours se transforme progressivement en cauchemar : les deux femmes sont confrontées à une constante violence sexuelle, des macs italiens jusqu’aux mafiosi siciliens. Elles continueront leur voyage jusqu’au bout, envers et contre tout.
Ulli Lust raconte ce trip initiatique sur le mode de la tragi-comédie, sans aucune complaisance, avec beaucoup de retenue et une bonne dose d’humour. Publié en octobre 2009 en Allemagne, Trop n’est pas assez a connu un énorme succès critique depuis sa parution.
On s'entend, les punks, c'est loin d'être mon truc ! Mais l'histoire de deux jeunes autrichiennes de 17 ans qui errent le temps d'un été en Italie, ça me plaisait d'avance parce que j'aime bien le vagabondage et j'aime beaucoup l'Italie ! Faut dire que mon séjour en Italie n'a rien à voir avec la galère d'Ulli par contre. Donc, j'ai décidé de passer outre le look d'Ulli et d'Edi et j'ai bien fait.
Ulli est un personnage que j'ai aimé accompagner dans son périple trash. Elle est une vraie anarchiste, aventurière et têtue (j'aurais rebroussé chemin bien avant) mais elle a quand même ses limites morales ce que ne semble pas posséder l'insouciante Edi. Cependant, en cavale, elle atteint vraiment le fond des bas-fonds ! Elle ne brosse pas un portrait avantageux des italiens mâles en général et avec raison car, ils la traitent très mal. Elle en vient à se considérer elle-même comme "un trou sur deux jambes avec des seins qui pendent en avant", c'est tout dire ! Ça, c'est sans parler du fricotage avec la mafia ! Donc, non, ce n'est pas toujours joyeux ! Ce n'est pas souvent joyeux même. Mais, c'est très bien fait.
J'ai trouvé ingénieux que lorsqu'un personnage parle en italien, les mots sont mal écrits. L'écriture est illisible par endroit, si bien qu'on ne distingue que quelques mots dans une phrase ou quelques syllabes. C'est très représentatif de ce que comprennent Ulli et Edi qui n'ont qu'une base en italien au début de l'histoire.
Les annexes à la fin sont pertinentes et intéressantes. Bref, c'est un gros album (il fait 450 pages) de grande qualité ! Encore une excellente BD à se mettre sous la dent !
J'avais envie d'ajouter une de mes photos personnelles du Château Sant'Angelo, à Rome, que l'on voit sur la planche à droite ci-dessus. C'est un magnifique château à visiter soit dit en passant !