jeudi 30 novembre 2017

Le jeu de la musique - Stéfanie Clermont

Quatrième de couverture :

Un garçon se suicide dans un terrain vague d'Hochelaga-Maisonneuve où souvent il passait la journée étendu au soleil et la nuit à faire des feux. Il s'est levé un matin d'août et s'est pendu à un arbre. Des amis lui survivent. Ils portent sa mémoire et continuent à vivre, à lutter, à aimer, confrontant les amours du présent à ceux du souvenir. Ils racontent les erreurs, les amis perdus, les peurs, les quelques victoires et les explosions de révolte.Il y a les enfances isolées, les hommes violents, la dépression, les années d'humiliation, d'insatisfaction à trop travailler pour trop peu. Il y a les chicanes et les ruptures, entre amis, entre femmes. Mais il y a la vie qui surgit aux endroits les plus inattendus, l'amour encore, la beauté et l'espoir. Et il y a le jeu - le jeu des histoires, le jeu de la musique, et tous ces moments où nous sommes enfin réunis. Depuis l'enfance dans l'Ontario français jusqu'aux squats punks de Californie, en passant par le Montréal des années 2010 tel que vécu par un groupe d'amis composé de militants, de marginaux, de féministes, d'étudiants et de chômeurs qui rêvent d'écrire, Le jeu de la musique est un appel, une ode à la vie et à l'amitié, adressée à celles et à ceux qui ressentent toute la violence du monde, au point parfois d'avoir envie de mourir.


Cette lecture date du mois de septembre. J'aurais pu écrire ce billet bien avant mais je ne trouvais pas les mots justes. C'est une lecture que j'ai adoré sans toutefois pouvoir exprimer clairement ce qui m'a tant plu. C'est un livre fort, aux thèmes sombres, magnifiquement écrit.

Le jeu de la musique
est un roman par nouvelles (un peu comme Autour d'elle de Sophie Bienvenu). Les personnages principaux sont surtout de jeunes femmes qui ont en commun une amitié avec Vincent, le jeune homme qui s'est suicidé dans un terrain vague d'Hochelaga-Maisonneuve. Elles viennent d'Ottawa ou de Montréal et vivent de petits boulots dans des colocations plus ou moins harmonieuses. À travers des nouvelles parfois longues et parfois très courtes, nous les observons errer dans leur vie désillusionnée.

Stéfanie Clermont aborde ou, du moins, effleure plusieurs thèmes comme la dépression, l'alcoolisme, la violence conjugale, le deuil, l'amour et l'amitié. Rien de neuf. Mais c'est par sa construction et son écriture qu'elle se distingue particulièrement. J'ai beaucoup de mal à décrire son écriture. Si j'avais à le faire, je dirais qu'elle est précise, poétique et addictive. Je m'arrêterai ici car je me rends bien compte que je ne trouve toujours pas les bons mots. Ce serait préférable de le lire. Stéfanie Clermont sait trouver les mots, elle.

Le jeu de la musique - Stéfanie Clermont
Éditions Le Quartanier 2017
344 pages

jeudi 23 novembre 2017

Faire oeuvre utile : Quand l'art répare des vies - Émilie Perreault

Quatrième de couverture :

« Ton livre m’a sauvé la vie. » C’est ainsi qu’un jour, une jeune femme de 17 ans a abordé Anaïs Barbeau-Lavalette, l’auteure de La femme qui fuit (Marchand de feuilles). Dans Faire œuvre utile, la chroniqueuse culturelle Émilie Perreault a voulu raconter, en 20 rencontres fracassantes, comment la vie d’une personne peut être complètement transformée par une œuvre d’art. Comment le texte d’une chanson de Marc Hervieux a-t-il permis à une femme sans nouvelles de son mari pris en otage au Soudan de supporter l’insupportable ? Comment le spectacle de Louis-José Houde a-t-il inspiré une spectatrice quadraplégique à lutter, jusqu’au jour où elle s’est rendue en marchant jusqu’à la scène pour remercier l’humoriste ? Comment une pièce de théâtre de Robert Lepage a-t-elle aidé une fille à dire au revoir à son père mort dans une explosion sur l’autoroute 40 ?

Avec les témoignages de : Éric-Emmanuel Schmitt, Robert Lepage, Ingrid St-Pierre, Simon Boulerice, Mariana Mazza, Marc Séguin, Anaïs Barbeau-Lavalette, Samian, Daniel Thibault, Isabelle Pelletier, Biz; Keith Kouna, Louis-José Houde, Marc Hervieux, Denis Villeneuve, Margie Gillis, Marie-Mai, André Sauvé, Les Cowboys Fringants, Jean-Michel Blais et Kim Thúy.


Ce livre n'est ni un roman ni une bande dessinée, il m'arrive de lire autre chose. Je dois avouer que c'est grâce à l'émission de télévision Tout le monde en parle que j'ai eu envie de jeter un coup d'oeil à ce livre à la mise en page atypique.

Émilie Perreault a été réellement bouleversée par une pièce de théâtre d'Éric-Emmanuel Schmitt lorsqu'elle était adolescente. Elle prétend même qu'elle a changé sa vie et orienter sa carrière. En gravitant dans le milieu artistique, elle a entendu quelques témoignages qui allaient dans le même sens : des œuvres bien précises (chansons, livres, pièce de théâtre, peinture, etc.) ont changé des vies, elles les ont réparées. Elle s'est mise à la recherche de ces histoires pour les rassembler dans ce livre. Elle prouve que les artistes sont utiles, ils peuvent sauver des vies, les changer et les améliorer.

Faire oeuvre utile est le type de livre qu'on laisse traîner dans la maison et que l'on prend dès que l'on a cinq minutes pour lire une histoire. Elles font entre quatre et huit pages chacune. J'ai bien aimé. C'est très intéressant de voir l'influence que peut avoir une oeuvre d'art dans la vie d'une personne. Ma seule déception a été de réaliser que toutes les histoires les plus "fortes" ont été racontées en détail à l'émission Tout le monde en parle à Radio-Canada. Il y avait moins de surprises malheureusement.

Faire oeuvre utile - Émilie Perreault
Éditions Cardinal 2017
192 pages

samedi 18 novembre 2017

Manikanetish - Naomi Fontaine

Quatrième de couverture :

Une enseignante de français en poste sur une réserve indienne de la Côte-Nord raconte son univers, celui de ses élèves qui cherchent à se prendre en main. Autochtone, elle tentera tout pour les sauver du désespoir, même se lancer en théâtre avec eux. Dans ces voix, regards et paysages se détachent la lutte et l’espoir.

Innue, Naomi Fontaine a publié Kuessipan en 2011, roman qui a connu un véritable succès. Manikanetish est son deuxième roman.


Manikanetish, c'est le nom d'une école de la réserve Uashat sur la Côte-Nord près de Sept-Îles. En lisant quelques articles sur ce roman, j'ai vite compris que l'héroïne, c'était Noami Fontaine elle-même. Elle a exercé son métier d'enseignante pendant quelques années à Manikanetish. Immédiatement, je me suis sentie interpellée car je suis également enseignante. Elle a certainement inventé quelques éléments en commençant par son prénom (Yammie dans le texte et non Naomi) mais d'autres semblaient totalement vrais. Je ne dirais pas que c'était gagné d'avance... mais presque.

J'ai aimé tout de suite l'écriture de Naomi Fontaine. Elle est simple et touchante. L'auteure sait parler de ses élèves avec respect, naturel et beaucoup de sensibilité. Il n'y a ni jugement ni pitié. Le quotidien sur la réserve n'est pas simple. Les mères adolescentes sont majoritaires dans la classe. Les dépendances de toutes sortes sont nombreuses. Le racisme, lorsqu'ils sortent de la réserve, est bien présent. Les idées suicidaires en guettent plus d'un. Mais, même si les sujets sont parfois difficiles, il y a de l'espoir. Il est présent même avec les choses qu'elle ne peut changer

Manikanetish est un tout petit récit intime qui a résonné fort en moi. 

Manikanetish - Naomi Fontaine
Éditions Mémoire d'encrier 2017
150 pages

samedi 4 novembre 2017

La maison hantée - Shirley Jackson

Quatrième de couverture :

Construite par un riche industriel au XIXe siècle, Hill House est une monstruosité architecturale, labyrinthique et ténébreuse, qui n'est plus habitée par ses propriétaires. 

On la dit hantée. 

Fasciné par les phénomènes paranormaux, le docteur Montague veut mener une enquête et sélectionne des sujets susceptibles de réagir au surnaturel. 

C'est ainsi qu'Eleanor arrive à Hill House avec ses compagnons. 

L'expérience peut commencer, mais derrière les murs biscornus, les fantômes de la maison veillent et les cauchemars se profilent...


Mon mois d'octobre a été plus occupé que prévu. Je croyais pouvoir lire au moins deux romans pour le Défi de l'Halloween mais finalement, j'ai eu du mal à en terminer un seul à temps ! Voici donc l'unique roman qui a été lu pour le challenge (dans un billet en retard). Il s'agit d'un classique fantastique de Shirley Jackson écrit en 1959 et adapté au cinéma plus d'une fois que l'on qualifie de chef-d'oeuvre du genre.

Dans toute la région, on raconte que Hill House est hantée. Cette demeure désormais inhabitée attire le inévitablement Dr. Montague qui effectue des travaux sur les phénomènes paranormaux. Il désire s'y rendre avec quelques convives. Tout commence donc avec les invitations du Dr. Montague envoyées à trois jeunes gens pour diverses raisons. Eleanor et Theodora auraient des facultés de médium alors que Luke sera l'héritier de la maison au cours des prochaines années. Ils répondent tous présents pour vivre une expérience à Hill House.

L'ambiance angoissante d'un huis-clos est bien rendue et le malaise est présent. Par contre, j'attendais plus de ce roman. Je m'attendais surtout à frissonner davantage. Aussi, le récit est très lent. J'apprécie la lenteur dans certains romans mais cette fois, j'aurais aimé plus de péripéties. Les personnages ne m'ont pas particulièrement intéressée non plus. Ils sont plutôt désagréables et antipathiques. 

Bref, sans être une déception, ce ne fût pas le grand moment de lecture auquel je m'attendais malheureusement. 

La maison hantée - Shirley Jackson
Éditions Rivages 2016
270 pages