Secrets de famille, déchirures cachées, enfance gothique, anxiétés sexuelles et grande littérature... Une autobiographie familiale à l'humour sombre et à la lucidité éblouissante...
Repéré ici puis là, j'avais de grandes attentes envers Fun Home d'Alison Bechdel. Peut-être trop d'attentes. J'affirme que c'est extrêmement bien fait mais je n'ai pas accroché totalement. Après réflexion, je crois que c'est surtout dû à la "voix off" trop présente. Je préfère lorsqu'on découvre une partie de l'histoire à travers les dialogues et les dessins. J'aime deviner les sentiments du personnage principal par les expressions de son visages, ses paroles, etc. J'avais le même ressenti au cours de ma lecture de Couleur de peau : miel de Jung qui possédait aussi une "voix off". Mais, ce sont seulement mes goûts personnels. Ça n'a rien à voir avec la qualité de l'album, loin de là.
Je suis vraiment impressionnée qu'Alison Bechdel puisse prendre autant de recul pour raconter sa propre existence. La réflexion qu'elle nous offre sur sa vie (et quelle vie quand même, on a peine à y croire !) et celle de sa famille est surprenante. Il est rare d'arriver à un tel niveau de réflexion. L'auteure fait preuve de beaucoup de d'humilité, d'authenticité et de sensibilité aussi.
Alison, étant une littéraire comme son père, fait d'abondants liens entre sa vie et les oeuvres de Fitzgerald, Proust, Joyce, Wilde et compagnie. Malheureusement, n'ayant pas lu la plupart de ces fictions, je ne pouvais saisir toutes les allusions. Je crois avoir perdu beaucoup de la subtilité de l'album. Je passais parfois vite sur certaines citations ou comparaisons.
J'espère ne pas vous décourager car, malgré mes quelques réticences, je considère c'est un très bon album. C'est un monument de bande dessinée aux États-Unis apparemment. Je ne regrette absolument pas sa lecture.