lundi 23 juillet 2018

Le film Call me by your name

Depuis le début de l'été, j'ai vu plusieurs films. Je tiens à vous parler de Call me by your name car c'est celui que j'ai préféré d'entre tous (il n'est pas dit que je ne parlerai pas des autres à un moment donné) et qu'il est l'adaptation d'un roman de l'auteur André Aciman.

Nous nous retrouvons dans les années 80 en Italie. Comme chaque été, Elio passe ses vacances dans une grande villa avec sa famille. Il partage son temps entre la musique, la lecture et la baignade avec sa copine et ses amis. Son père est professeur et il a pris l'habitude de recevoir un ou une étudiant(e) pendant les semaines d'été dans sa résidence pour travailler. C'est de cette façon que l'étudiant américain, Oliver, se retrouve chez eux. Le grand étudiant  ne laissera pas Elio indifférent. 

D'abord, Call me by your name, c'est l'été, les vacances, la chaleur, la canicule. Rien que pour ça, il vaut la peine. Les paysages et les décors sont magnifiques. Le rythme du film est lent comme le temps qui passe lentement lorsqu'on est jeune, en vacances et que notre programme n'est pas très chargé. Ça rappelle des souvenirs (dans des endroits beaucoup moins beaux que ceux-ci par contre). Le rythme permet d'admirer la beauté des images et d'apprécier le voyage. La musique qui accompagne le film est superbe aussi.

Puis, Call me by your name, c'est aussi la découverte du désir, de la passion et de l'amour. Le personnage d'Elio est brillamment joué par Timothée Chalamet. Il est naturel et touchant. Les autres personnages sont intéressants aussi : Oliver, le père professeur, etc. Impossible d'être insensible aux 2-3 dernières scènes. 

Un film magnifique qui pourrait ensoleiller les prochaines journées d'été qui s'annoncent très pluvieuses !

vendredi 13 juillet 2018

A comme aujourd'hui - David Levithan

Quatrième de couverture :

Chaque matin, A se réveille dans un corps différent, et ne dispose d’aucun moyen de savoir où, et « qui » sera son hôte. Une seule chose est sûre : il n’empruntera cette identité que le temps d’une journée. Aussi incroyable que cela paraisse, A a accepté cet état de fait, et a même établi plusieurs règles qui régissent son existence singulière : ne pas s’attacher ; ne pas se faire remarquer ; ne jamais s’immiscer dans la vie de l’autre. 

Des préceptes qui resteront les siens jusqu’à ce qu’il se réveille dans le corps de Justin, 16 ans, et qu’il fasse la connaissance de Rhiannon, sa petite amie. Dès lors, plus question de subir sans intervenir. Car A vient enfin de croiser quelqu’un qu’il ne peut laisser derrière lui, ce jour-là, le suivant, jour après jour...

Une romance captivante, qui tente de décrypter ce sentiment complexe qu’est l’amour, à travers le destin de ces deux héros que tout semble vouloir séparer. Ou comment parvenir à aimer lorsque l’on est condamné à ne vivre qu’au présent...


Voici un autre roman pour ados ou young adult qui a connu du succès et qui a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2018. Je l'ai lu récemment dans ma passe "ados" !

Le point de départ est original. C'est d'ailleurs ça qui m'a donné envie de le lire. Tous les jours, A. se réveille dans le corps d'une nouvelle personne. Son "hôte d'un jour" peut être n'importe qui mais il a toujours son âge, soit 16 ans, et il habite toujours aux États-Unis (même si cette règle n'est jamais écrite noir sur blanc). Il peut être un garçon, une fille, hétérosexuel(le), homosexuel(le), en pleine santé, malade, sportif, musicien, etc. Un jour, alors qu'il est un ado plutôt ordinaire prénommé Justin, il tombe amoureux de sa petite amie Rhiannon. Alors qu'habituellement il se contente de vivre la vie de son hôte sans faire de vague, son existence changera drastiquement. Les jours suivants, son but sera de la retrouver.

Les hôtes ont des vies très différentes les unes des autres et c'est ce qui m'a vraiment tenue en haleine. L'histoire d'amour a été reléguée au deuxième plan. J'avais hâte à chaque début de chapitre de découvrir où il serait parachuté : dans une famille ultra religieuse, dans le corps d'un garçon obèse ou d'un garçon dépendant de la drogue, dans celui d'une jeune fille dépressive ou encore d'une fille trop extrêmement jolie. 

Cette histoire est une ode à la tolérance et à l'ouverture d'esprit en plus d'être un véritable page-turner ! D'être dans la peau d'une autre personne, ça rend obligatoirement plus empathique. Cette lecture fait réfléchir autant qu'elle amuse. Je la recommanderais sans hésiter aux jeunes et aux moins jeunes. Il me reste à voir le film intitulé Every day maintenant. J'ai quelques doutes mais j'espère qu'il sera à la hauteur...


Un autre roman de David Levithan sur mon blogue : Une nuit à New York

A comme aujourd'hui - David Levithan
Éditions Gallimard 2013
384 pages

vendredi 6 juillet 2018

Everything sucks ! (saison 1)

Ça y est ! C'est aujourd'hui, 6 juillet, que je tombe en vacances !!! Dernièrement, le temps m'a manqué pour tenir ce blogue à jour. J'ai envie de vous parler de plein de livres, de séries et de films que j'ai lus et vus. Je commence avec cette petite série disponible sur Netflix que j'ai dévorée en quelques jours. Il faut dire qu'elle est courte (10 épisodes d'environ 25 minutes chacun). C'est une série estivale parfaite pour les nostalgiques des années 90 !

Après Stranger Things, 13 reasons whyThe End of the f***ing world, je vous présente encore une série avec des ados ! Celle-ci est beaucoup plus légère par contre. C'est principalement l'histoire du club de vidéo d'une high school qui doit travailler avec le club de théâtre sur un projet de film. Le hic, c'est que les deux clubs sont pratiquement des rivaux habituellement. L'avancement du projet ne se fera donc pas sans heurts ! La série touche aussi plusieurs autres sujets qui touchent les ados mais aussi les adultes. Les personnages des parents sont touchants dans leur maladresse. Il y a plein de mignonnes histoires d'amour aussi.

Le scénario tient la route et certains moments sont drôles mais je ne vous cacherai pas que c'est le côté nostalgique qui m'a surtout plu. Impossible de ne pas sourire en entendant le fameux bruit que faisaient les gros ordinateurs lorsqu'on tentait (le succès n'était jamais garanti) de se connecter à Internet. C'était interminable !

Si les cassettes VHS, les balles Akis et les tamagochis vous manquent aussi, cette série est pour vous ! D'ailleurs, les affiches ci-dessous m'ont vraiment fait sourire !

 

dimanche 6 mai 2018

Le chute de Sparte - Biz

Quatrième de couverture :

Steeve, grand lecteur, féroce critique de la société, raconte sa dernière année au secondaire marquée par la mort du quart-arrière des Spartiates, l'équipe de football de l'école Gaston-Miron. La chute de Sparte ressemble à son auteur : drôle, cultivé, aux opinions féroces, aux désirs vifs, et dont la passion pour l'Histoire confère au récit une profondeur insoupçonnée. Son narrateur rejoint, par son esprit agile et caustique, ces grandes figures adolescentes à l'esprit torturé qui s'apprêtent à quitter l'enfance pour une aventure adulte pas piquée des vers...


Si j'ai lu ce roman, c'est parce que je suis tombée par hasard sur la bande-annonce de l'adaptation qui sortira dans nos cinémas en juin prochain. J'avais noté tous les romans de Biz, auteur et chanteur du groupe Loco Locass, sans jamais en ouvrir un. C'est maintenant chose faite.

Malgré son titre qui réfère à l'Histoire, La chute de sparte est un roman contemporain. Steeve est un ado bien ordinaire pour qui le passage au secondaire n'a rien d'évident. Ni très populaire, ni solitaire, il est de ceux qui passent inaperçus la plupart du temps. Ce qu'il préfère, c'est la lecture mais ça, il ne le dit pas. Vous savez sans doute que c'est honteux d'aimer lire au secondaire ! Nous le suivons pendant sa dernière année alors qu'il doit faire des choix importants pour son avenir.

Malheureusement, je n'ai jamais pu oublier complètement l'adulte, ou plutôt Biz, en lisant les pensées du narrateur. Le niveau de langage est peu crédible pour un adolescent. L'auteur continu à passer ses messages comme dans ses chansons. On reconnait son discours sur l'avenir du Québec, sur l'immigration, etc. Évidemment, ce n'est pas le seul auteur à le faire mais il me semble que dans plusieurs cas, c'est fait avec subtilité. Le ton moralisateur ne m'a pas particulièrement plu non plus.

Malgré tout, je l'ai lu très rapidement. Le rythme est bon. La fin, que j'avais vu venir, m'a tout de même convaincue. Bref, je vais sans doute relire Biz mais avec un narrateur adulte cette fois.


Le chute de Sparte - Biz
Éditions Leméac 2011
165 pages

lundi 16 avril 2018

Noms fictifs - Olivier Sylvestre

Quatrième de couverture :

Après dix années passées dans l'antre de la bête, un intervenant nous ouvre la porte de son centre de répit pour toxicomanes, avec sa sonnette stridente et sa vitre pare-balles, sa lasagne, ses larmes et ses espoirs fous, malgré tout. Au contact de multiples vies marquées par la rue, la consommation, l'abandon, Olivier nous entraîne dans leur univers déconstruit. Chronique fabriquée, mémoires imaginaires, impossibles chevauchées dans les rues de Montréal, ces récits sont ceux d'un intervenant à tout jamais transformé par les moments surréalistes qu'il a partagés avec ces êtres plus grands que nature, pendant un petit vingt-quatre-quarante-huit heures. Et de toutes les fois où il a reconnu une part de lui-même en eux.


Mes dernières semaines ont été très chargées. Je n'ai pas lu autant qu'à l'habitude. J'ai cependant lu des livres qui en valaient vraiment la peine comme Noms fictifs d'Olivier Sylvestre. Je ne suis pas étonnée qu'il soit finaliste au Prix des Libraires 2018.

Noms fictifs, c'est le témoignage des rencontres quotidiennes d'un intervenant avec les usagers d'un centre de répit en toxicomanie. Chaque court chapitre est consacré à une personne en particulier. Même si l'intervenant se prénomme Olivier comme l'auteur, nous ne savons pas qu'elle est la part de vérité dans ce livre. Je me suis posée la question : est-ce seulement les noms qui sont fictifs ? Après lecture, je dirais que la notion de véridique importe peu car c'est tellement réaliste !

J'ai aimé la façon dont le narrateur parle des hommes et des femmes qu'il reçoit. Il nous offre des portraits très humains et très touchants. On ressent tout le respect qu'il leur porte alors que certains sont plutôt désagréables et que d'autres le terrorisent carrément. Il est authentique, il avoue ses faiblesses et sa vulnérabilité face à certaines situations. J'ai particulièrement apprécié le passage où il se questionne et hésite à utiliser les personnages colorés mais "poqués" qui défilent devant lui dans son manuscrit. Il y a matière à une belle réflexion éthique.

Noms fictifs est un livre au style étonnant, aux propos durs mais justes qu'il faut absolument lire !

Noms fictifs - Olivier Sylvestre
Éditions Hamac 2017
314 pages

mercredi 14 mars 2018

Fugueuse (saison 1)

La série dont je veux vous parler aujourd'hui n'est pas une adaptation  d'un livre mais je tiens à en parler quand même. Et comme le dit mon libellé : "Y'a pas que la lecture !" Fugueuse, c'est ma série québécoise de l'année sans aucun doute. Si vous habitez au Québec, il est  impossible que vous n'en ayez pas entendu parler.

Fanny termine sa dernière année du secondaire. Elle a une famille présente, un chum qui l'aime, de bonnes amies et plusieurs projets d'avenir. Malgré tout, plusieurs événements, certains anodins et d'autres moins, viendront chambouler son existence. Elle fait d'abord la rencontre de Natacha, une femme plus âgée qu'elle qui a "su la comprendre". C'est elle qui la pousse ensuite subtilement vers Damien un rappeur de Montréal. Fanny tombe rapidement sous le charme du rappeur qui l’entraînera, à coups de belles paroles et de promesses, dans un réseau de prostitution. 

Fugueuse aborde avec un aplomb remarquable un sujet difficile et dont on parle rarement. Dans mon milieu de travail, j'ai surpris des discussions franchement intéressantes à propos de la série. Les adolescents et adolescentes en avaient long à dire, j'en ai discuté avec eux. Rares sont les séries québécoises qui les interpellent autant. Je crois que même les créateurs n'avaient pas soupçonné la portée sociale que leur série pourrait avoir. J'ai aussi l'impression qu'elle pourrait faire bouger certaines choses...

Au-delà du côté social, Fugueuse est aussi une série extrêmement prenante. En tant que téléspectateurs, nous ne sommes pas épargnés. L'horreur est là, directement devant nous. Les émotions vont crescendo au fil des épisodes jusqu'à une finale puissante et troublante. Le jeu des acteurs est excellent. Quant à Ludivine Reding, l'interprète de Fanny, elle livre une performance extraordinaire. Plus son personnage s’enfonce, plus elle est impressionnante. 

Fugueuse est une série bouleversante mais absolument nécessaire.

mardi 6 mars 2018

La série The End of the f***ing world (saison 1)

Les derniers mois, j'ai regardé beaucoup de séries québécoises et d'ailleurs. J'ai envie de vous parler de celles que j'ai préférées. Je commence donc par cet OVNI, une série britannique disponible sur Netflix, qui est l'adaptation d'un roman graphique de Charles Forsman. Si comme moi vous ne l'avez pas lu, voici le pitch (de mon cru):

James se sent différent des autres adolescents. Il aime les sensations fortes et croit qu'il est un psychopathe. Dans le passé, il a déjà tué quelques animaux ce qui lui a procuré un certain plaisir. Il pense qu'il doit passer à un autre stade et il a choisi sa victime. Ce sera Alyssa, la nouvelle élève rebelle de son école. En tentant de se rapprocher, il se retrouvera en cavale avec elle...

Son projet nous paraît horrible au départ mais rassurez-vous, James n'est pas exactement comme il le croit. Tout passe super bien avec beaucoup d'humour noir et des scènes mémorables. La série va là où on ne s'y attend pas du tout. Le ton est complètement décalé et très drôle. Les personnages principaux sont bien interprétés aussi.

Ce n'est absolument pas une série pour les enfants mais les adolescents l'aimeront sans doute tout comme les adultes. Les épisodes sont courts (entre 22 et 25 minutes) et lorsqu'ils se terminent, nous n'avons qu'une envie : en regarder un autre ! C'est différent de tout ce que je regarde habituellement mais j'ai beaucoup aimé !

jeudi 1 mars 2018

Ristigouche - Éric Plamondon

Quatrième de couverture :

Le doute est comme une vague dans la mer. Il y a un mois, sa mère est morte. Quelqu’un lui a dit que, pour être un vrai pêcheur, il fallait avoir pêché au moins une fois dans sa vie un saumon. C’est pour ça qu’il est parti sur la rivière Ristigouche. Pour ça, et parce qu’il y a un mois, sa mère est morte. Le doute est comme une vague dans la mer.


Après Taqawan, j'ai voulu continuer ma découverte de l'univers d'Éric Plamondon. J'étais maintenant en terrain connu aux abords de la rivière Ristigouche !

Ristigouche est une novella (qu'on pourrait qualifier aussi de longue nouvelle) qui a été écrite avant Taqawan. Je les ai lus dans le désordre mais peu importe. J'ai l'impression que c'est même grâce à elle qu'il a écrit son roman, comme s'il n'avait pas fini de raconter l'histoire de la région de la Baie des Chaleurs et de ses habitants. Les similitudes sont nombreuses : le style d'écriture d'abord, puis les thèmes. L'auteur raconte plusieurs histoires différentes en même temps ce qui rend le récit complexe mais il demeure fluide. Il est question du deuil d'une mère, d'amérindiens, de pêche au saumon et de bélugas.

Si, comme moi, vous avez aimez Taqawan, vous aimerez Ristigouche. Et vice versa.

Ristigouche - Éric Plamondon
Éditions Le Quartanier 2013
56 pages

vendredi 23 février 2018

Taqawan - Éric Plamondon

Quatrième de couverture :

Il avait démissionné, une jeune Mi’gmaq se trouvait sous sa protection, deux hommes étaient morts et une partie du Québec voulait qu’on en finisse une fois pour toutes avec les Indiens.


Cette histoire commence en Gaspésie, le 11 juin 1981. Cette histoire commence il y a des millénaires, avant les Vikings, avant les Basques, avant Cartier. Cette histoire commence avec les Mi’gmaq. Pour eux, c’est la fin des terres, Gespeg. Pour d’autres, c’est le début d’un nouveau monde.

Alors que trois cents policiers de la Sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour saisir les filets des pêcheurs mi’gmaq, un agent de la faune change de camp, une adolescente affronte ceux qui ont humilié son père, un vieil ermite sort du bois, une jeune enseignante s’apprête à retourner dans son pays – pendant que le saumon devenu taqawan, au retour de son long périple en mer, remonte la rivière jusqu’au lieu de sa naissance.

Taqawan est une histoire de pêche et d’affrontements. Une histoire de crimes et d’accointances, d’injustice et de droits bafoués. Taqawan est une histoire de rencontres et de recommencements, de survie et de résistance.


Taqawan est mon premier roman d'Éric Plamondon. L'auteur a connu beaucoup de succès avec sa trilogie 1984 et, plus récemment, avec sa dernière parution Donnacona. J'ai débuté par Taqawan car j'aimais le fait qu'il soit basé sur des faits historiques. Les événements se sont déroulés dans la Baie des Chaleurs en 1981. N'étant même pas née à l'époque, je me doutais que j'allais apprendre une foule de choses et ce fût bien le cas !

Dès les premières pages, nous entrons dans le vif du sujet : les policiers débarquent sur la réserve de Restigouche. Ils veulent saisir les filets des pêcheurs autochtones et retirer leur droit acquis pour pêcher le saumon ce qu'ils font pourtant depuis la nuit des temps. Ils s'imposent sur leur territoire, bloquent un pont, frappent et humilient des hommes devant femmes et enfants. Bref, c'est la guerre du saumon. Pendant ce temps, nous suivons quelques personnages qui tentent de continuer à vivre (ou à survivre) : Yves Leclerc un agent de la faune, Caroline une française venue au Québec pour enseigner, Océanne une adolescente autochtone et William un autochtone solitaire.

Éric Plamondon a une écriture précise. Les chapitres n'ont pas besoin d'être longs pour que le message passe. Ils sont courts et tous très différents les uns des autres mais ils sont bourrés d'informations intéressantes, de faits historiques (qu'on ne nous apprend malheureusement pas à l'école) et de détails instructifs sur la nature, les animaux, la survie, etc. En plus de ce côté informatif, il y a beaucoup d'action. Je ne m'attendais vraiment pas à un tel condensé de péripéties ! La fin, digne d'un film d'action, m'a paru peu plausible mais elle ne m'a pas déplu.

Taqawan est un petit roman engagé à la forme originale qui se lit d'un trait.

Taqawan - Éric Plamondon
Éditions Le Quartanier 2017
224 pages

samedi 17 février 2018

Spinning -Tillie Walden

Résumé :


A douze ans, Tillie pratique le patinage artistique à un haut niveau. Sa vie est rythmée par des entraînements, tôt le matin et le soir après l'école. La plupart de ses week-ends sont consacrés à la compétition. En grandissant, cette vie devient de plus en plus pesante. Et il est si difficile pour elle d'assumer ouvertement son homosexualité dans une discipline sportive véritablement conservatrice. Au fil des épreuves qu'elle traverse à la maison, à l'école ou sur la patinoire, se dessine le portrait d'une jeune adolescente qui affirme son identité et crie sa liberté.

Ces derniers temps, je ne lis pas beaucoup et je publie encore moins ici. Très occupée, je manque de temps et d'énergie alors je ne lis que des bandes dessinées... ou presque. Ça se lit tellement bien, c'est comme des vacances pour le cerveau ! Aujourd’hui, j'ai choisis de vous parler d'un bon gros roman graphique lu récemment qui est drôlement de circonstance avec les Jeux olympiques qui battent leur plein à Pyeongchang.

Spinning est l'histoire vraie de son auteure américaine Tillie Walden à une période difficile de sa vie : l'adolescence. Elle est une jeune fille solitaire qui patine depuis son plus jeune âge. Alors que plusieurs changements surviennent dans sa vie, dont un déménagement et la découverte de son homosexualité, elle se questionne sur les raisons qui la poussent à continuer un sport qui ne lui procure plus de plaisir.

Ils sont rares les livres qui abordent la vie de jeunes athlètes et c'est ce qui m'a d'abord attirée. Je travaille avec de jeunes athlètes et j'ai moi-même pratiqué le même sport à un bon niveau pendant dix ans. Il y a inévitablement des moments plus sombres et des questionnements et l'auteure les exprime parfaitement bien. Les horaires hyper chargés, les sacrifices quotidiens, l'éloignement de la famille, la fatigue et la lassitude, ça fait aussi partie de la carrière sportive et c'est beaucoup moins glorieux que les médailles remportées à la télévision ! Pour Tillie, le patinage artistique est devenu une corvée mais elle continue parce qu'elle a atteint un excellent niveau et parce que c'est une partie intégrante de sa personne maintenant. Elle EST une patineuse artistique. 

Deux autres thèmes m'ont touchée : la solitude et la découverte de l'homosexualité. Tillie aime les moments seuls à l'hôtel mais elle vit tellement d'isolement, et même un peu d'intimidation, c'en est triste. Elle a peu d'amis et sa famille n'est jamais présente lors des compétitions. Le moment où elle explique qu'elle adorait son ancienne entraîneure est bouleversant. On comprend en lisant entre les lignes qu'elle était la figure maternelle qui lui manquait à la maison. Bien entendu, son homosexualité la fera sentir encore plus à part des autres. Elle vivra quand même un premier amour.

Bref, Spinning n'est pas un roman graphique toujours joyeux mais il est intime, vrai et extrêmement bien fait. Et sachant que Tillie Walden avait à peine 21 ans lors de sa création, c'est une jeune auteure à suivre sans faute !
Spinning -Tillie Walden
Éditions Gallimard 2017
400 pages

samedi 3 février 2018

Anne (avec un e) la série (saison 1)

Cette chère Anne Shirley de la maison aux pignons verts... Elle en aura inspirée des créateurs ! L'héroïne fictive de la série de romans de Lucy Maud Montgomery a eu droit à une toute nouvelle série télévisée l'année dernière. Elle a d'abord été diffusée sur CBC et ARTV puis elle a été rendue disponible sur Netflix à l'international. Et elle a été très bien accueillie partout !

Vous connaissez probablement l'histoire, qui est un classique de la littérature canadienne anglophone, de cette petite orpheline bavarde et à l'imagination débordante. Contre toute attente, elle a atterrie dans la famille de Matthew et Marilla Cuthbert alors que ce n'est pas elle qu'ils attendaient. Tous deux vieillissants, ils avaient demandé d'adopter un garçon qui pourrait les aider avec les travaux de la ferme. Mais, le jour "J", c'est plutôt une petite fille que Matthew a vu descendre du train...

Je ne pouvais absolument pas passer à côté car je suis fan depuis ma lecture de la série il y a plus de dix ans maintenant. C'est une des premières séries "plus adultes" que j'ai lu. J'ai beaucoup aimé retrouver les personnages qui m'ont marquée : Anne, Marilla, Matthew, Diana, Gilbert et tous les autres. La série est assez fidèle au premier roman. Cependant, ce n'est pas une obligation de connaître Anne, la maison aux pignons verts. J'ai regardé la saison avec une personne qui ignorait tout de l'histoire et elle a adoré aussi ! Les paysages de l'Ile-du-Prince-Edouard, cette île si chère à Anne, sont absolument magnifiques de même que les costumes d'époque.

Anne est une série à l'image de la petite rouquine : absolument charmante ! Une deuxième saison est prévue au courant de l'année 2018. J'en suis bien heureuse !

samedi 20 janvier 2018

Hypothermie - Arnaldur Indridason

Quatrième de couverture :

C’est l’automne. Maria, une femme d’une cinquantaine d’années, est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac du Thingvellir par Karen, sa meilleure amie. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite de Karen qui lui affirme que ce n’était pas « le genre » de Maria de se suicider. Elle lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria est allée consulter afin d’entrer en contact avec sa mère décédée deux ans plus tôt, qui lui avait promis de lui envoyer un signe de l’au-delà. Aussi dubitatif que réticent, Erlendur lui promet d’écouter l’enregistrement tout en lui répétant que ni l’enquête ni l’autopsie n’ont décelé le moindre élément suspect. L’audition de la cassette le convainc cependant de reprendre l’investigation à l’insu de tous. Il découvre que l’époux de Maria a eu un passé agité, qu’il a une liaison avec l’une de ses anciennes amours, qu’il est endetté et que Maria possédait une vraie fortune. Une intrigue parallèle nous raconte l’histoire d’un jeune couple disparu lors d’une promenade sur le lac. Et nous avons enfin des informations sur la nature des relations d’Erlendur avec son ex-épouse, Halldora.


Lire un roman d'Indridason pendant les vacances des Fêtes, c'est maintenant un classique chez moi ! Je l'ai fait encore cette année avec le 6ème roman mettant en scène l'inspecteur Erlendur.

Dans Hypothermie, notre vieux Erlendur enquête sur le suicide mystérieux d'une femme dans son  chalet de campagne en Islande. C'est la meilleure amie de cette femme qui le met sur la piste d'une affaire qui n'avait pas l'air d'être être une. Puis, l'enquête avance et il y est question de croyances surnaturelles, de fantômes, de médiums et d'expériences interdites (qui m'ont fait penser au film Flatliners). L'enquête est passionnante malgré qu'il n'y ait pas de l'action à chaque page. Si vous aimez habituellement les enquêtes proposées par Indridason, vous devriez aimer celle-là également. Moi, j'ai beaucoup aimé.

J'ai un seul petit agacement (et c'est le même que dans Hiver arctique, son roman précédent) qui concerne l'histoire du jeune frère d'Erlendur qui a perdu la vie. Il se sent encore coupable de l'avoir perdu de vue dans la tempête. Cette histoire est lassante et n'avance pas d'un pouce depuis le tout premier roman. J'espère qu'il découvrira un jour ce qu'il est véritablement arrivé à son frère et qu'il pourra ainsi faire son deuil et nous laisser tranquille avec ça !

Bref, j'ai passé encore un très bon temps des Fêtes avec mon cher Erlendur !

D'autres romans d'Arnaldur Indridason sur mon blogue : La cité des jarres, La femme en vert, La voix, L'homme du lac, Betty et Hiver arctique

Hypothermie - Arnaldur Indridason
Éditions Métailié 2010
304 pages

mercredi 10 janvier 2018

Paper Girls (T.2) - Brian K Vaughan, Cliff Chiang, Matt Wilson & Jared K. Fletcher

Résumé :

Depuis ce curieux soir d'Halloween, de grands oiseaux tueurs ont envahi le ciel de Stony Stream. Sur leur dos, les "ancêtres" capturent un à un les habitants et pourchassent les jeunes voyageurs temporels qui tentent de leur résister. Un conflit de générations au coeur duquel Mac, Erin, KJ et Tiffany se retrouvent projetées non plus en 1988... mais en 2016 !


En octobre, j'ai lu le tome 1 de cette série de comics de science-fiction. On l'avait comparé à la série télévisée Stranger Things alors je ne pouvais pas passer à côté. Je suis une fan ! Si j'ai lu récemment le deuxième, c'est parce que j'avais plutôt aimé le premier même si tout me semblait un peu compliqué et que je n'avais pas tout saisi.

Paper Girls est l'histoire de quatre jeunes livreuses de journaux américaines : Mac, Erin, KJ et Tiffany. Elles découvrent par hasard une machine qui ne semble pas provenir de la Terre le lendemain de la fête de l'Halloween. Par la suite, les découvertes étranges se succèdent et une des quatre jeunes filles disparaît...

ATTENTION petits spoilers du tome 1
Le premier tome se terminait sur un cliffhanger assez fort alors qu'un personnage rencontre son double. Je ne veux pas en dire trop mais le procédé m'a fait penser au scénario de la bande dessinée Luisa ici et là de Carole Maurel. Ceux qui l'ont lu comprendront. La suite est intéressante aussi même si je n'ai pas tout compris encore une fois. On m'a encore perdue avec des éléments de science-fiction complexes. Mais, j'ai aimé la petite enquête que mènent les filles et qui entoure la disparition de l'une des leurs. J'ai aimé également l'humour qui est très présent et toutes les allusions aux années 80.

Paper Girls n'est pas une série sans défaut mais je continuerai car le plaisir est tout de même présent ! J'espère que le troisième viendra avec un peu plus de réponses.
Paper Girls (T.2) - Brian K Vaughan, Cliff Chiang, Matt Wilson & Jared K. Fletcher
Édition 2017
136 pages

samedi 6 janvier 2018

Un film pour se faire peur : A cure for wellness

Pendant les vacances, j'ai regardé ce film, bien emmitouflée, après une brève balade dehors par une journée de -26°C. A cure for wellness est offert sur Netflix depuis quelques semaines. Un coup d'oeil à la bande-annonce m'a donné le goût de le voir, elle est superbe ! Mais "superbe" dans le sens malaisante aussi... Regardez-là, vous verrez bien !

M. Lockhart est un jeune cadre dans une entreprise américaine. Il est envoyé par ses supérieurs dans une station thermale unique en Suisse pour y retrouver le PDG de l'entreprise, M. Pembroke, qui y est allé et qui n'en est jamais revenu. Déjà à ce point, on sait que quelque chose cloche. Pourquoi M. Pembroke n'est-il jamais revenu ? Est-il au moins vivant ? Que se passe-t'il réellement là-bas ?

La station thermale dans les Alpes suisses est un endroit idyllique. Les images sont extraordinairement belles et pourtant, elles donnent froid dans le dos. J'ai adoré la photographie de ce film. En fait, j'ai un faible pour ces films à l'esthétisme particulièrement léché. Et que dire de la musique ? Elle est parfaite pour nous effrayer ! Le scénario plein de mystère est intéressant aussi. Le suspense est présent du début à la fin. Je n'ai pas vu passer les 2 heures 26 minutes ! Cependant, la fin m'a un peu déçue, je dois l'admettre. Elle est tordue mais pas dans le sens que j'espérais... Quelques questions demeurent aussi sans réponse.

A cure for wellness est un bon film à voir ne serait-ce que pour son esthétisme incroyable et son atmosphère horrifique !


jeudi 4 janvier 2018

Homo Sapienne - Niviaq Korneliussen

Quatrième de couverture :

Révélant une voix exceptionnelle, Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes dans la ville de Nuuk, capitale du Groenland. Ils vivent des changements profonds et racontent ce qui, jusqu’à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu’elle aime les femmes, Ivik comprend qu’elle est un homme, Arnaq et Inuk pardonnent et Sara choisit de vivre. Sur «l’île de la colère», où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.

Niviaq Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée. Elle parle du désir universel d’être soi, socialement, intimement, confiante que les cœurs et les corps sauront être vrais.

Née en 1990, Niviaq Korneliussen a grandi à Nanortalik, au sud du Groenland. Homo sapienne marque un tournant dans l’histoire littéraire groenlandaise en rejoignant un lectorat en dehors de la terre natale. Selon The New Yorker, l’écrivaine inuite s’affirme avec ce premier livre comme la «nouvelle étoile du Nord».


Niviaq Korneliussen est la première auteure groenlandaise que je lis. À en croire la préface, ils ne sont pas nombreux à être lus en dehors du Groenland non plus. Sa façon moderne d'écrire et ses thèmes se distinguent de ses prédécesseurs. C'est probablement ce qui explique son grand succès en partie.

Homo Sapienne est divisé en cinq parties distinctes et chacune d'elle porte la voix d'un personnage. Cependant, nous recroisons les personnages dans les parties des autres. Ils habitent tous la ville de Nuuk. Comme sa population est limitée, les personnages se connaissent tous ou, du moins, sont reliés entre eux d'une quelconque façon. Fia, Arnaq, Ivik, Inuk et Sara sont jeunes, amoureux et épris de liberté mais aussi, résignés. Ils forment une génération qui se cherche. Ils se cherchent une identité propre, une identité sexuelle et/ou de genre et une identité en tant que Groenlandais. En attendant, ils fêtent, ils boivent et ils couchent ensemble !

J'ai beaucoup aimé que les voix soient différentes les unes des autres. L'écriture est aussi fluide et crue. Elle est parsemée de phrases anglaises ainsi que de termes d'une langue Inuit du Groenland (toujours traduits évidemment). Ce mélange représente parfaitement cette génération qui s'ouvre sur le monde avec l'anglais mais qui conserve aussi la langue de leurs ancêtres. Je comprends tout à fait que ce roman ait fait tout un tabac là-bas. Toute une génération s'est retrouvée dans ce roman. Et même si je n'ai rien d'une Groenlandaise, j'ai adoré aussi !

Homo Sapienne - Niviaq Korneliussen
Éditions La Peuplade 2017
232 pages

mardi 2 janvier 2018

Stranger Things la suite (saison 2)

Je fais partie des gens qui ont dévoré la première saison de Stranger Things offerte sur Netflix. Je vous en avais parlé l'année dernière ici. J'avais eu un gros coup de coeur pour cette ambiance, ces personnages géniaux (surtout Eleven) et le flashback dans les années 80. J'attendais donc avec impatience la sortie de la deuxième saison. J'avais hâte mais j'avais aussi un peu peur d'être déçue. 

Dès que j'ai revu le générique, une excitation s'est fait sentir. Quel beau générique digne des eighties ! Les références aux films et romans d'épouvante des années 80 sont toujours bien présentes. J'ai donc enfilé les trois premiers épisodes. Mais passé le plaisir de retrouver les personnages, j'étais malheureusement nettement moins emballée par ce début de saison. L'esthétisme était toujours au rendez-vous mais le scénario n'était pas aussi entraînant. 

Vers le milieu, deux ou trois épisodes s'élevaient un peu au-dessus des autres pour mon plus grand plaisir. Puis, un épisode est venu assombrir le tout soit le septième, celui consacré à la soeur d'Eleven. Heureusement, les deux derniers valent vraiment le coup. Le dernier épisode, d'une durée exceptionnelle d'une heure, est le meilleur de tous ! Dès qu'il se termine avec la scène du Snow Ball que j'ai vu comme une référence à Carrie, on regrette que ce soit fini. Alors pour les producteurs et les réalisateurs, c'est mission accomplie, nous avons envie de voir une suite ! Et ils nous l'ont promis. Plein de questions n'ont pas trouvé leurs réponses dans cette saison.

Au final, mon appréciation de cette deuxième saison a été en montagnes russe, remplie de hauts et de bas. Mais peu importe, je regarderai la troisième saison, c'est certain !