mercredi 1 avril 2009

La formule préférée du professeur - Yoko Ogawa

Quatrième de couverture :

Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...

Je voulais découvrir cet auteur depuis un moment mais je ne savais pas par où débuter. J'ai opté pour celui-ci étant donné que j'avais lu que de bons commentaires un peu partout. Ce roman est non seulement mon premier d'Ogawa mais aussi mon tout premier contact avec la littérature japonaise.

Je l'avoue, au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'ai tout de suite apprécié la plume d'Ogawa et l'univers étrange dans lequel elle m'emmenait mais j'attendais toujours qu'il y ait une espèce d'intrigue quelque part. Tout est très lent. Une fois qu'on a mis une croix sur l'existence d'une grosse intrigue, on se laisse toutefois prendre au jeu. J'ai finalement apprécié ce rythme lent. Ici, une simple visite chez le coiffeur devient une intrigue en soi. C'est le quotidien de 3 personnages qui ne vivent rien de très extraordinaire et pourtant, tout est beau.

L'amitié originale entre le professeur à la mémoire de 80 minutes et Root, le fils de la narratrice, m'a beaucoup plu. Cette amitié ressemblait parfois à de la fascination de la part du vieil homme pour cet enfant. Cette relation rend le professeur humain. Il n'est pas qu'un amoureux des chiffres. On découvre au fil des pages ses émotions, sa sensibilité et sa dévotion envers l'enfant.

Tout est beau, même la façon de parler des mathématiques du professeur est belle. Et, c'est moi qui dit ça, moi qui n'est pas du tout une fervente de cette science ! Si j'avais eu ne serait-ce qu'un seul professeur comme celui du livre (qui n'est jamais nommé), j'aurais probablement beaucoup plus aimé les mathématiques. Son amour pour les chiffres est communicative. Ses explications sont pertinentes et captivantes. J'ai particulièrement aimé l'explication du 0, du "rien". Il y a cependant quelque chose que je n'ai pas compris à propos de la fameuse formule du professeur qui a apaisé un conflit... J'ai un peu moins aimé les nombreuses références au baseball mais elles sont nécessaires pour comprendre cette passion pour ce sport qui unie le professeur, Root et même l'aide-ménagère.

L'histoire unique de ce trio de personnages m'a certainement le goût de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Yoko Ogawa.

4 commentaires:

Schlabaya a dit…

Super, je suis ravie que cette lecture t'ait plu ! J'ai beaucoup aimé, mais je pense que je le relirai à nouveau parce qu'il est dense.
Au sujet de Yoko Ogawa, si tu veux lire d'autres romans d'elle, je te conseille ne pas commencer par les plus trash (comme par exemple "Iris Hotel" ou "Le musée du silence"). Il y en a de plus abordables : "Parfum de glace" que j'ai trouvé vraiment fascinant, toujours dans un univers très étrange, et "La petite pièce octogonale". J'en oublie, d'ailleurs. Et j'espère que tu auras envie de découvrir d'autres auteurs japonais !

Marguerite a dit…

@ Schlabaya : Pour la suite, j'avais déjà noté "La petite pièce hexagonale" et j'ajoute avec plaisir "Parfum de glace" dans ma liste ! En effet, les plus trash ne sont peut-être pas ceux avec lesquels j'ai le goût de poursuivre immédiatement mais, ils m'intriguent tout de même... Lequel des plus "trash" as-tu préféré ?

Schlabaya a dit…

J'ai bien aimé "Iris Hôtel", qui est plutôt intrigant, et pourtant il a de quoi choquer... Une adolescente, dont la mère tient un hôtel, est fascinée par un vieillard sulfureux, et ira jusqu'à se donner à lui et devenir son esclave sexuelle, sans qu'on sache vraiment le pourquoi d'un tel comportement.

Marguerite a dit…

@ Schlabaya : Il a l'air vraiment bizarre ce livre ! Je n'opterai probablement pas pour celui-là pour l'instant, il me fais un peu "peur" :P Mais, un jour pourquoi pas, tu as piqué ma curiosité !