dimanche 14 décembre 2014

Ne me dis pas que tu as peur - Giuseppe Catozella

Quatrième de couverture :

Saamiya a la course dans le sang. Enfant, elle promet à son père qu'elle remportera un jour une médaille olympique. Elle s'entraîne dans les ruelles poussiéreuses de Mogadiscio avec Ali, son meilleur ami, qui lui apprend à se laisser porter par le vent. Les victoires arrivent et se succèdent, mais elles attirent aussi sur elle l'attention des fondamentalistes, dont l'étau se resserre sur le pays. Or, Saamiya est une guerrière : à 17 ans, elle réussit à se qualifier pour le jeux Olympiques de Pékin et devient le symbole des femmes brimées par la charia. Menacée, obligée de courir sous une burqa, elle finit par se rendre à l'évidence : pour défendre ses chances aux J.O. de Londres, il lui faut s'entraîner librement. Commence alors un long et terrible voyage vers l'Europe : 8 000 km de l'Éthiopie au Soudan à travers le désert, puis à la Lybie et, de là, aux côtes italiennes.

Pour tirer de l'oubli cette histoire qui a bouleversé le monde entier, en 2012, Giuseppe Catozella choisit de se mettre dans la peau de la jeune athlète somalienne. C'est Saamiya qui, d'une voix douce mais ferme, raconte son combat pour la liberté, mais aussi le destin des innombrables migrants qui tentent chaque jour, dans l'indifférence générale, de rallier l'Occident au péril de leur vie.


L'histoire de Saamiya a, apparemment, bouleversé le monde en entier en 2012. Pourtant, je n'en avais jamais entendu un mot et ce n'est pas parce que je ne suis pas les Jeux Olympiques ! Aux deux ans, je passe pratiquement deux semaines sur mon divan à regarder sans pause les différentes disciplines. J'adore les J.O. J'adore ce qu'ils représentent. Mais l'histoire de Saamiya m'a échappé comme elle a probablement échappé à plusieurs personnes par chez moi. Je suis donc heureuse de l'avoir découverte avec ce livre.

Au commencement, la petite Saamiya n'a que 8 ans mais elle a déjà une passion pour la course. C'est le seul sport qu'elle peut pratiquer avec si peu de moyens dans un pays en guerre. Je ne connaissais pas du tout la situation en Somalie. Les Somaliens sont divisés en clans et se font même la guerre entre eux. Saamiya a la chance d'être une "Abgal" et non une "Darod" comme son ami Ali. Les Abgal, on les laisse habituellement tranquilles alors qu'on persécute régulièrement les Darod qui sont au bas de la société. Le problème de Saamiya, pour les Somaliens, c'est qu'elle court comme les garçons et, surtout, sans voile. Une fille qui court "presque nue" accompagné d'un Darod, dans les rues de Mogadiscio, ça ne passe pas inaperçu malheureusement.

Le destin de Saamiya est infiniment triste et nous connaissons déjà la fin avant d'entreprendre la lecture. Par contre, nous découvrons la force de caractère de cette jeune femme et sa passion pour la course. Je ne connaissais pas non plus les horribles conditions du fameux Voyage de ces gens qui tentent de fuir l'Afrique vers l'Europe. Ce livre est un bel hommage qui m'a touché et informé. Pour ces raisons, je ne peux que le conseiller.

Ne me dis pas que tu as peur - Giuseppe Catozella
Éditions du Seuil 2014
288 pages

6 commentaires:

Suzanne a dit…

J'aime ce genre de lecture dans laquelle tu apprends qu'il existe aussi l'ailleurs pas que notre petit monde. De telles découvertes valent la peine. Je retiens ce titre avec intérêt.

Marguerite a dit…

@ Suzanne : Ça sert aussi à ça la lecture, tu as raison :)

saxaoul a dit…

Je n'ai jamais entendu parler de cette histoire. Pourtant je suis aussi les JO !

Marguerite a dit…

@ saxaoul : Le mieux c'est de la découvrir avec ce livre ;)

Mo a dit…

Force de caractère et contexte socio-politique en Somalie sont également abordés dans la BD. En revanche, par souci de concision et de clarté, Reinhard Kleist (l'auteur de l'album) a passé sous silence Ali, guerre de clans...
Je n'avais pas entendu parler de ce drame pourtant, géographiquement, vu le retentissement, je n'aurai pas du y échapper.
Après avoir lu l'album, j'avais envie de me renseigner sur le roman. Ta chronique tombe à point nommé ;)

Marguerite a dit…

@ Mo : C'est certain que le livre est plus détaillé et complet que la BD mais la elle me tente pour d'autres raisons. J'avais beaucoup aimé cette lecture même si elle est dure. Je suis ravie que tu sois tentée Mo :)