mercredi 28 septembre 2016

Hiroshimoi - Véronique Grenier

Quatrième de couverture :

Entre les bordées d’écume, y avait juste ton pas-là qui clapotait. Je te voulais témoin de ma face qui contente de ses guimauves grillées, de cette pâtisserie aux poires et au chocolat qui me fondait sur la langue, qui se mangeait dans un rayon de soleil sur un coin de galerie au travers de fleurs et d’arbres et de gazouillis. La nature, en ce moment précis, s’était organisée pour nous flabbergaster. Je voulais tes lèvres sur ma peau qui refoulait de soleil.

« Stu fais », voulais-je sans cesse te texter.

Il y a parfois des ruptures qui ne peuvent pas arriver, mais qui le devraient. Parce que les cœurs se crient après sans arrêt, enterrent tout le reste, s’enterrent eux-mêmes. Ils s’emportent et se débattent et débordent, avec cette certitude qu’ils s’arrêteront le jour final, le jour ultime où, à se heurter sans arrêt, à s’exister de trop près, à s’attendre, un coup de trop les éclatera.

Hiroshimoi est un récit en fragments d’ordinaire amoureux, coincé dans une boucle, qui martèle sans fin que l’espoir, c’est la résignation.


Hiroshimoi est un tout petit livre qui se lit très vite mais qui se relit lentement. Avec de petits textes à chaque page, Véronique Grenier exprime les sentiments d'une jeune femme amoureuse d'un homme qu'elle ne peut avoir pour elle toute seule. L'ordre n'est pas chronologique, elle fait des va et vient dans le temps. L'écriture est poétique mais crue aussi. Je vous laisse deux courts passages qui représentent bien l'ensemble et que j'ai aimés.

« Elle s’endort avec toi, le soir. Voit ta gaufre le matin. Sent ton odeur au sortir de la douche et sait comment l’eau perle sur ta peau juste avant que tu t’enroules dans une serviette. Tous ces soirs et tous ces matins et toutes ces fins de semaine. Ta vie sans moi. » p.20

« Dans les voitures, des parcs, des stationnements, dessous les tables des restaurants, les rangées esseulées des librairies, les coins où les yeux ne vont pas. Je jouis si rarement dans mon lit. Et toujours sous le soleil. Je voudrais de la pénombre. » p.22

Un amour impossible, un triangle amoureux triste: bref une histoire classique mais avec des mots nouveaux. De beaux mots.

Hiroshimoi - Véronique Grenier
Éditions De Ta Mère 2016
65 pages

2 commentaires:

Moka a dit…

Oh la la ! Typiquement le genre de petit texte qui me fait envie !

Marguerite a dit…

@ Moka : Génial Moka, ça fait toujours plaisir à entendre ! J'espère que tu pourras le trouver par chez toi.