Le père de l'auteur, Vladek, juif polonais, rescapé d'Auschwitz, raconte sa vie de 1930 à 1944, date de sa déportation. Ce récit est rapporté sous la forme d'une bande dessinée dont les personnages ont une tête d'animal : les juifs sont des souris, les nazis des chats, les Polonais des porcs et les Américains des chiens.
Maus, je l'ai repéré dès que j'ai commencé à lire des bandes dessinées. Partout, on la cite comme l'une des plus grandes références (ou même, LA référence). Je ne regrette pas d'avoir acheté cette belle édition sortie pour l'anniversaire des 25 ans de Maus.
Quand on ouvre un monument du genre, on s'attend à une claque. Et, ce n'est pas parce qu'on s'y attend que la claque est moins grosse ! Je ne dirai probablement rien de nouveau, rien qui ne s'est jamais dit sur cette bande dessinée mais je dois faire un billet sur pour souligner ma découverte de cette histoire.
Les personnages sont un point fort de Maus selon moi. Ils sont inspirants tout en étant sensibles et humains (malgré leurs têtes d'animaux). Difficile à croire qu'on peut s'attacher autant à de petites souris! Un passage où l'un d'entre eux offre une cuillère et une ceinture de cuir à un ami est particulièrement touchant. Je crois qu'il me marquera pour longtemps. Rien n'est laissé au hasard quant aux animaux choisis pour les représenter, il y a toujours une signification. Les souris sont des juifs, les chats sont des nazis, les cochons sont des polonais, les chiens sont des américains, les grenouilles sont des français, les élans sont des suédois et les gitans épris de liberté, des papillons.
J'ai aimé aussi la relation filiale chaotique entre Artie et Vladek. Leurs rencontres nous montrent comment cet homme blessé dans le passé peut avoir repris le dessus dans son existence. Mais, contrairement à plusieurs survivants de la guerre dépeints dans d'autres oeuvres, on ne le considère pas comme un héros. Art Spiegelman souligne même son caractère de façon peu élogieuse parfois. Malgré ses défauts, on ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour lui. Sa façon de parler et surtout de construire ses phrases le rendent unique aussi.
Les dessins ne me plaisaient pas particulièrement à première vue mais je les appréciais de plus en plus au fur et à mesure que la lecture avançait.
Cette BD est bouleversante, intelligente et pertinente. Elle prouve que le 9ème art est un excellent moyen de transmettre des émotions et de faire revivre le passé avec des témoignages. Je pourrais continuer à énumérer ses qualités mais franchement, le mieux, c'est de lire ce chef d'oeuvre.
12 commentaires:
Des albums qui attendent gentiment dans ma pal. Je ne sais pas pourquoi j'hésite à me lancer. Peur d'être déçu ou peur d'être englouti par un chef d'oeuvre trop grand pour moi ? Je me suis promis de m'y mettre en 2014. Une bonne résolution que j'espère bien tenir.
Je ne l'ai toujours pas lu. C'est grave !
Un titre incontournable.
@ Jérôme : Ça me surprendrait que tu sois déçu mais je te comprends, j'ai eu ce livre dans ma PAL pendant près d'un an avant de l'ouvrir vraiment.
@ Cristie : Oui, très grave ! :) Je blague, évidemment...
@ Moka : Tout à fait d'accord !
Chef-d’œuvre incontournable, je suis bien d'accord !!
@ Noukette : Absolument :)
Une histoire bouleversante à lire vraiment.
Hep je profite de ce mot pour te souhaiter un très beau No¸el gentille dame.
@ Suzanne : Vraiment, un incontournable !
Je viens tout juste de passer chez toi te souhaiter un joyeux noël :)
Si je l'ose, je te propose de lire MetaMaus, même auteur, qui explique bien ce qui est autour de cette BD. C'est copieux, mais enrichissant.
@keisha : Je file regarder de quoi il s'agit mais déjà, ça m'intéresse ! Merci pour la suggestion !
Je ne l'ai pas encore lu, mais j'aimerais bien le découvrir un jour :)
@ Topinambulle : Il le faut, il le faut !! :)
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