Christophe est à la maison, Shaya, sa fille de trois ans, dort dans sa chambre, Kaï, sa compagne, est sortie pour la soirée. Christophe entend des pas dans l'escalier. La porte s'ouvre. Il regarde Kaï et se rend vite compte que quelque chose ne va pas.
Kaï a été violée.
Commence alors une longue nuit de dévastation où Christophe se sentira tour à tour impuissant devant sa souffrance et exclu de son drame. Un peu comme Shéhérazade dans les Mille et une nuits, il tentera de la libérer de son cauchemar en faisant appel à des histoires de leur passé, jusqu'à ce que le couple soit obligé de faire face à ses propres démons.
J'avais hâte de découvrir ce roman depuis que j'avais lu le synopsis. Dès les premières pages, nous entrons dans l'intimité d'un couple alors qu'une catastrophe les a frappés. Kaï, la conjointe de Christophe, a été violée. Nous ne savons rien d'eux sinon qu'ils semblent s'aimer énormément. Je m'attendais à un concentré d'émotions et c'est ce que j'ai eu.
Le début est un peu long et répétitif. Christophe ne sait que faire lorsque Kaï arrive dans leur appartement. De peur de blesser sa belle pianiste, il ne lui touche pas, il ne lui parle pas. Je comprenais les hésitations de Christophe face à la détresse de Kaï mais je m'ennuyais un peu jusqu'à ce qu'il se prenne pour Shéhérazade. Il commence par raconter des histoires réelles de leur passé amoureux comme leur première rencontre. Il dévie ensuite doucement de la réalité au gré de son imagination. C'est le moyen qu'il a choisi pour se rapprocher de Kaï et lui apporter un peu de réconfort. À travers ce personnage, l'auteure dévoile tout son talent de raconteuse.
J'ai apprécié qu'on n'aborde pas le viol de façon franche. L'intérêt du roman n'est pas là de toute manière et ça n'aurait servi à rien d'ajouter de la brutalité. Le mot "viol" est déjà bien assez effrayant et il met tout de suite en contexte.
Car la nuit est longue est un beau roman sensible sur un thème de saison en ce mois de février : l'amour. Mais oubliez les fleurs, les chocolats et tout le fla-fla. Ici, nous avons affaire à l'amour avec un grand A.
Car la nuit est longue - Sophie Bérubé
Éditions David 2015
136 pages
6 commentaires:
Un sujet sensible, l'amour, bonne idée de lecture.
@ Sandrine : Tout à fait !
Ton avis est mitigé. Je vais donc passer !
@ Cristie : Mitigé pour le premier tiers sinon après j'ai bien aimé !
Hum j'hésite encore malgré que ton billet est majoritairement positif. J'ai crainte que le côté roman d'amour soit un peu trop, disons, guimauve.
@ Suzanne : Trop guimauve ? Hum, je ne crois pas. Je pense que ça pourrait te plaire.
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