dimanche 22 février 2015

Réparer les vivants - Maylis de Kerangal

Quatrième de couverture :

«Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.» 

Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

Ce roman, je l'ai vu partout et, dernièrement, il figurait parmi plusieurs bilans de fin d'année. La majorité ont aimé mais d'autres pas du tout. C'est ce qui m'a décidé à le lire et d'en faire même une lecture commune avec Sandrine.

Maylis de Kerangal n'avait pas une plume totalement inconnue. Dans Réparer les vivants, j'ai retrouvé le style d'écriture original et bien personnel de Maylis de Kerangal que j'avais aussi aimé dans Corniche Kennedy. Une autre des particularités de ses romans est de ne pas avoir véritablement de personnage principal. C'est plutôt un événement ou un lieu qui est mis en avant et autour duquel plusieurs personnages gravitent. Dans Réparer les vivants, il s'agit du don d'organes suite au décès d'un jeune homme. Elle nous offre donc tous les points de vue face au drame que ce soit celui des parents de la jeune victime, du médecin qui a constaté sa mort, de sa petite copine, de l'infirmier responsable des dons d'organes, etc. C'est très intéressant et forcément émouvant aussi.

Les descriptions sont très précises qu'il s'agisse de médecine ou de surf. Pour en avoir déjà expérimenté ce sport à quelques reprises, je peux affirmer qu'elle s'y connait parfaitement. Par exemple, le moment où les jeunes surfeurs enfilent leur combinaison humide est tellement empreint de réalisme, on se croirait directement sur la plage avec eux !

Sans être trop didactique, je referme quand même le bouquin avec l'impression d'avoir appris quelque chose. Les processus et les méthodes des transplantations en France sont peut-être différents d'ici, au Québec, mais certaines choses ne peuvent pas vraiment différer. Saviez-vous qu'entre l'instant où le coeur est arrêté dans le corps du donneur et celui où il recommence à battre dans celui du receveur il se conserve pendant 4 heures ?

Réparer les vivants - Maylis de Kerangal
Éditions Gallimard 2014
281 pages

7 commentaires:

Jules a dit…

Un roman instructif c'est vrai! Un bon souvenir de lecture...

Sandrine a dit…

Une très belle lecture et la découverte d'un style pour moi.
Contente de partager ce moment avec toi :)

Noukette a dit…

Je suis passée complètement à côté de ce roman... Pourtant, j'en attendais beaucoup, dommage...

Marguerite a dit…

@ Jules : Je crois que ça restera un bon souvenir pou moi aussi.

@ Sandrine : Moi aussi ! Merci à toi :)

@ Noukette : Je n'ai peut-être pas eu le gros coup de coeur comme certains mais j'ai beaucoup aimé.

Camilla a dit…

Un livre émouvant que je lirai peut être :)

Moka a dit…

Un de mes coups de coeur 2014...
Un texte si beau que j'avais aussi chroniqué.

https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/08/18/reparer-les-vivants-maylis-de-kerangal/

Marguerite a dit…

@ Camilla : Pourquoi pas ? :)

@ Moka : Je me souviens d'avoir lu ton billet en diagonale. C'est un peu grâce à toi que je l'ai lu d'ailleurs.