samedi 21 janvier 2017

Chanson douce - Leïla Slimani

Quatrième de couverture :

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.


Ce roman a figuré dans bon nombre de bilans de fin d'année. Il ne fait pas l'unanimité mais on a amplement parlé de lui. Il a également remporté le Goncourt 2016. J'étais plus que curieuse !

Je ne vous cacherai pas que les premières pages de Chanson douce sont très dures. Nous sommes sur l'horrible scène de crime, dans la salle de bain des Massé, où les enfants ont été retrouvés sans vie. La responsable, c'est Louise, la nounou qui gît là par terre, vivante mais inconsciente. Après quelques pages, je n'étais pas fâchée que la suite soit un peu plus légère, le temps de reprendre mon souffle.

Louise, personnage mystérieux et dérangé, est évidemment le principal intérêt du roman. Cependant, c'est sa relation avec Myriam qui m'intéressait le plus. Myriam veut reprendre sa carrière d'avocate où elle l'a laissé lorsqu'elle est tombée enceinte de Mila puis d'Adam. Elle est déchirée entre son besoin de s'accomplir professionnellement et celui d'être une bonne mère. Louise, par son expérience et sa discipline, lui renvoie un modèle de femme de maison qu'elle ne peut atteindre. Il y a une certaine tension entre elles alors que pour Paul, le père, la situation est plus simple. Pas de compétition, pas de comparaison non plus. Par la bande, l'auteure aborde aussi les différentes classes sociales, la condition des femmes sans papier, la place des femmes sur le marché du travail, etc.

J'ai apprécié l'écriture rythmée et fluide de  Leïla Slimani. Je garde aussi en mémoire de belles scènes dont le voyage en Grèce de la famille accompagnée de Louise et les promenades au parc où les nounous se rencontrent. Ma petite déception concerne la fin que je n'ai pas trouvée à la hauteur du reste du roman.

Chanson douce - Leïla Slimani
Éditions Gallimard 2016
240 pages

11 commentaires:

Noukette a dit…

La fin oui... et beaucoup d'autres choses qui m'ont gênée dans ce roman... J'attendais autre chose je crois...!

Claude Lamarche a dit…

Même remarque pour la fin. Je sais que l'auteure ne voulait pas expliquer clairement le geste de Louise. Ni porter de jugement. Ni faire de morale. Seulement raconter sa vie. En ce sens, c'est réussi. Et ma foi, si on enlevait le premier chapitre, la lecture aurait-elle le même intérêt?

Moka a dit…

Je suis contente de l'avoir lu car je lis rarement les Goncourt. Pas une grande révélation à mon sens, et une fin qui manque de panache. Je vais me diriger vers son premier roman...

keisha a dit…

Bref, ce livre fait parler de lui des mois après, pas mal, non?

Marguerite a dit…

@ Noukette : Je pense l'avoir apprécié plus que toi Noukette même si ce n'est pas un coup de coeur.

@ Claude Lamarche : Tiens, je ne suis vraiment pas la seule à ne pas avoir aimé la fin ! Sans rien révéler, je dirai seulement qu'elle est trop simple et que le roman m'a semblé inachevé. Le premier chapitre par contre est très réussi. Alors ta question se pose. Ma réponse : je ne pense pas...

@ Moka : De mémoire, je ne pense pas avoir déjà lu un Goncourt avant celui-ci. Son premier m'intrigue aussi.

@ keisha : Tu as raison ! Le prix Goncourt aidant pas mal...

Karine a dit…

Je suis hyper curieuse par rapport à ce roman, même si j'ai peur d'être déçue.

Marguerite a dit…

@ Karine : Les avis sont assez différents d'un lecteur à l'autre je crois. Il n'y a qu'une manière de savoir si tu l'aimeras... :)

Marie-Claude a dit…

Tout à fait d'accord pour la fin - bâclée? Je trouve aussi que Louise est le principal intérêt du roman. Et Paul... Quel homme exécrable!

Marguerite a dit…

@ Marie-Claude Rioux : J'ai trouvé Paul sans relief, très plat comme personnage. Nous sommes d'accord pour la fin !

AMBROISIE a dit…

Je vais finir par connaitre le roman sans l'avoir lu mais en ayant lu tout plein de critique xD J'ai lu Dans le jardin de l'ogre que j'ai adoré !

Marguerite a dit…

@ Ambroisie : Effectivement, parfois on en entend trop parler. Ça crée des attentes ou de fausses idées à propos du livre et c'est dommage. J'essaie toujours de ne pas trop en dire, de simplement donner envie de découvrir un livre.