On dit que la mer commence là où les eaux tranquilles du fleuve Saint-Laurent se font bousculer par les grandes vagues du large. Ce n’est sûrement pas un hasard si c’est cette région du Québec, le Bas-Saint-Laurent, qu’a choisie Dominique Demers pour camper les personnages de Là où la mer commence, nouvelle version de La Belle et la Bête. Car Maybel, la plus jolie fille du village, a toute la fureur de vivre de ces eaux indomptables que la mer transporte. Fille d’un gardien de phare fasciné par les étoiles, elle porte en elle le deuil d’une mère trop tôt disparue, ce qui la rend suspecte aux yeux des villageois. Mais ses yeux lavande et sa curiosité la rendent irrésistible…
Le jeune William, défiguré dans un accident de chasse, vit loin des grands courants, caché sur le domaine de son père, un riche propriétaire terrien qui l’isole du monde pour le protéger. La Bête, comme on l’appelle, traîne son mal de vivre à l’abri des regards de l’homme, mais en parfaite communion avec la nature, dans une sorte d’équilibre fragile que la Belle viendra bousculer.
Nous sommes dans le Québec des cartes postales, près du Bic, là où la beauté sauvage de la nature fournit un terreau propice aux légendes. C’est dans ce paysage peuplé de criques, de caps inquiétants et d’îles paradisiaques que le lecteur se laisse transporter, dans une histoire d’amour qui se lit d’un souffle et qui confirme le talent de Dominique Demers.
J'ai lu ce livre il y a quelques années. Je l'avais alors choisi, à la bibliothèque, un peu au hasard. En fait, je connaissais l'auteur, Dominique Demers grâce à Marie-Tempête, donc j'ai tenté le coup avec celui-ci dont je n'avais jamais entendu parler. L'histoire est très différente bien entendu, mais l'écriture belle et poétique, qui fait souvent référence aux thèmes de la nature, est bien semblable à Marie-Tempête quoique un peu moins "jeunesse".
J'avais quelques craintes avant de commencer la lecture de ce roman puisque je considère que reprendre les balises d'un conte populaire, c'est prendre un grand risque. Plusieurs auteurs l'ont fait, certains y parviennent avec brio, certains moins. Dominique Demers est de ceux qui ont réussis ce défi. Dans mon cas, j'ai oublié un peu les références de La Belle et la Bête et je me suis laissée emporter dans cette grande histoire d'amour. Le héros, un jeune homme dévisagé portant un masque, William, n'est pas un de ces héros charmant, beau comme un dieu que toutes les lectrices s'arracheraient. Il est, certes, attachant malgré qu'il est difficile d'approche, ayant vécu seul pendant de nombreuses années. Le livre nous fait alors questionner sur l'importance de la beauté physique, sujet qui sera encore longtemps d'actualité, je crois.
J'ai lu ce livre très rapidement. J'ai été agréablement surprise, moi qui n'avais pas vraiment d'attentes. Ce livre est tout près de se retrouver dans mes coups de coeur...
2 commentaires:
Tiens, je ne connaissais pas du tout! J'avoue que j'ai un faible pour les histoires revisitées... Pourquoi pas!
@ Karine : C'est vrai que ce livre a passé inaperçu. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, j'ai bien aimé et je n'ai lu que de bons commentaires. Si tu aimes l'écriture de Dominique Demers et les contes revisités, tu devrais aimer aussi...
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