lundi 28 mars 2016

Le vertige des insectes - Maude Veilleux

Quatrième de couverture :

«Les paumes de Mathilde se posèrent sur le comptoir de stratifié. La froideur de la surface réveilla la peau engourdie du bout de ses doigts. Ses pieds avaient quitté leurs enveloppes de laine pour se retrouver dans le bain. Un frémissement traversa son corps et retroussa chacun des poils de ses cuisses.»

Le décès de sa grand-mère et le départ de son amoureuse pour le Yukon replongent Mathilde au coeur de souvenirs douloureux liés à la mort. Dans l'enceinte de son appartement, elle s'enlise lentement dans la complexité d'un quotidien aux contours sombres.

Roman d'atmosphère, Le Vertige des insectes nous fait pénétrer dans un univers où illusion et divagation se collent au corps telle une seconde peau.



Mon choix s'est arrêté sur ce premier roman de Maude Veilleux pour le mois de mars défi littéraire du blog Le fil rouge.

Avant la lecture, je croyais que Le vertiges des insectes était un roman d'amour. Ce n'est pas vraiment le cas. Après quelques pages, je croyais qu'il s’agirait d'une simple histoire avec un triangle amoureux. Ce n'était pas le cas non plus. Même s'il y a bien de l'amour et la présence d'un triangle, je dirais qu'il s'agit plutôt d'un roman sur la perte et la solitude. Mathilde vit, en l'espace d'une saison, deux pertes importantes. S'il y en a une permanente (la mort de sa grand-mère), l'autre ne doit durer que six mois... si tout va bien. J'ai deviné assez rapidement que ça n'irait pas aussi bien que prévu.

Depuis ces deux événements, la vie de la jeune femme est faite d'attente et d'ennui. N'ayant plus aucun but mis à part celui de devenir mère, elle s'engouffre dans la solitude et dépérit sans même tenter de s'en sortir. Il est toujours plus facile d'aimer un personnage qui possède une joie de vivre mais il n'était pas nécessaire d'aimer Mathilde pour la comprendre. Comme lectrice, je n'ai pas seulement lu ses états d’âme, je les ai ressentis aussi. J'ai été troublée lors des moments où elle perd furtivement contact avec la réalité. Il faut que l'auteure ait du talent pour arriver à un tel résultat. Comme avec le roman L'orangeraie de Larry Tremblay lu récemment, je suis ressortie de ma lecture ébranlée.

Le vertige des insectes - Maude Veilleux
Éditions Hamac 2014
186 pages

Mars : Un roman écrit par une femme
C'était ma participation de mars au Défi littéraire 2016 du blog Le fil rouge

3 commentaires:

Suzanne a dit…

Tu as piqué ma curiosité avec ton billet. je ne connais aucunement cette auteure mais je sens que je ne tarderai pas trop à découvrir ce titre.

P.S. : Il semble que les petits ennuis lorsque je tentais de venir ici depuis un bout se sont estompés. J'en suis heureuse.

Topinambulle a dit…

Je me rappelle que j'avais beaucoup aimé le style de l'auteure, mais j'avais aussi éprouvé un certain malaise par rapport à l'ambiance. Bisous Marguerite !

Moka a dit…

J'aime ces livres qui viennent nous bousculer, qu'ils nous fasse du bien ou non.
Beau portrait de femme.