Extrême Nord du Groenland, 1897. Une fois de plus, l'Américain Robert Peary n'a pas réussi à planter son drapeau au pôle Nord malgré l'aide de ceux qu'on appelle encore les Esquimaux. Mais pour l'explorateur, pas question de rentrer les mains vides. L'idée lui vient alors de ramener des souvenirs vivants, de vrais sauvages polaires en chair et en os. L'un d'entre eux, Minik, n'est encore qu'un enfant quand il embarque à destination de New York.
Leur succès dès leur arrivée est immense. L'exotisme fascine. Muséum d'histoire naturelle, dont la cave sert d'hébergement de fortune aux hommes du Nord, sera quelques années plus tard le théâtre d'un drame qui trouvera un large écho dans la presse et dans la population. Car le destin de Minik est à bien égards symptomatique des cruels bouleversements du siècle qui commence.
Il était certain que je lirais Groenland Manhattan de Chloé Cruchaudet. J'avais tellement aimé Mauvais genre, ce n'était qu'une question de temps. C'est grâce à Moka qui en a parlé récemment qu'il a remonté dans ma pile. Ces deux albums sont différents mais ils ont tous les deux une profondeur, une sensibilité et un côté historique qui me plaisent beaucoup.
Je ne connaissais pas l'histoire de Minik et de sa famille appelés les "esquimaux de New York". Le destin de Minik est touchant et révoltant à la fois. Peary et son équipe lui ont tout enlevé mais ils ne le réalisent même pas ! C'est terrible ce qu'on a pu faire au nom de la science dans toutes sortes de contexte. On pense souvent à la Deuxième Guerre mondiale mais il y a malheureusement bien d'autres histoires sordides. La bande dessinée suffit à tout comprendre mais le dossier documentaire à la fin est un complément intéressant et pertinent. Mais, pouvez-vous m'expliquer pourquoi on écrit "museum" alors que tout le bouquin est en français ? Il est aussi question de perte identitaire. Chloé Cruchaudet a aussi bien transposé ce sentiment d'être devenu un étranger même dans son propre pays.
Le dessin est différent de ce qu'on a pu admirer dans Mauvais genre mais il a son charme. D'ailleurs, j'afficherais bien la planche du panorama de New York sur mon mur, elle est magnifique ! J'ai été surprise lorsque les personnages réfléchissent, leurs pensées apparaissent dans un dessin naïf très inventif.
Groenland Manhattan est un album à lire et un coup de coeur pour moi !
Un autre album de Chloé Cruchaudet sur mon blogue : Mauvais genre
Le dessin est différent de ce qu'on a pu admirer dans Mauvais genre mais il a son charme. D'ailleurs, j'afficherais bien la planche du panorama de New York sur mon mur, elle est magnifique ! J'ai été surprise lorsque les personnages réfléchissent, leurs pensées apparaissent dans un dessin naïf très inventif.
Groenland Manhattan est un album à lire et un coup de coeur pour moi !
Un autre album de Chloé Cruchaudet sur mon blogue : Mauvais genre
Groenland Manhattan - Chloé Cruchaudet
Éditions Delcourt 2008
128 pages
Cette semaine, le récapitulatif des "BD de la semaine" se trouve chez Noukette.
11 commentaires:
depuis le temps que j'ai envie de lire cet album. Il serait temps que je fasse le nécessaire !! :) Merci pour ta chronique ;)
Après l'avis de Moka puis le tien, comment ne pas se plonger dans cette BD ? J'ai beaucoup aimé "Mauvais genre" moi aussi.
C'est un album que j'ai apprécié aussi sur tous les plans et qui aborde intelligemment la question de l'altérité.
Un coup de cœur pour moi aussi, j'en garde un excellent souvenir alors que ma lecture remonte à sa sortie en 2009 !
@ Mo : C'est ce que je me suis dis à la lecture du billet de Moka, il faut passer à l'action ;)
@ Saxaoul : Lance-toi ! ;)
@ Sabine Ariscon : Je l'ai apprécié aussi sur tous les plans, vraiment rien à reprocher !
@ Jérôme : Je suis très en retard sur ce coup-là mais mieux vaut tard que jamais.
Coup de cœur partagé !
coup de coeur pour moi aussi!
@ Noukette & la sardine : Nous sommes plusieurs à avoir été conquises!
Ahhhhhhhhhhh ! Je suis ravie que tu aies aussi aimé !
Tu soulignes bien la grande profondeur des deux titres qui n'ont rien à voir mais qui portent en eux une grande et belle sensibilité qui n'est pas à l'abri de la cruauté.
@ Moka : Impossible de ne pas l'aimer :) Merci d'en avoir remis une couche pour que je passe enfin à l'action !
Bon, ça confirme qu'il me le faut, ça!
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