Montréal, comme partout ailleurs, les couples se font et se défont. Les individus s’attirent, se repoussent, dans une perpétuelle valse des corps. Dans cette même ville s’entrecroisent des destins à la fois différents et semblables, liés par ce sentiment indescriptible : l’amour. Cette inconnue à laquelle même la science ne peut donner d’explication, ce concept qui nourrit l’imaginaire des artistes depuis toujours, est au cœur du nouveau roman graphique de Julie Maroh.
À travers vingt et une nouvelles de bande dessinée, sur 300 pages, l’auteure retrace les différentes étapes d’une relation amoureuse : les premiers flirts, les rendez-vous manqués, la vie sous le même toit, la rupture... Interrogeant les émotions, convoquant les sens, elle décrit les parcours de personnages criants de vérité. Loin des supposées « normes » de genre et des stéréotypes physiques ou raciaux, leurs corps, dans leur diversité, sont les nôtres. Avec eux, nous partageons l’excitation, les doutes, la tristesse, la joie, la honte, la colère. Comme eux, nous aimons.
Corps sonores est un ouvrage à la fois universel et résolument contemporain dans ce qu’il donne à voir de la réalité humaine.
Julie Maroh, ce nom vous dit certainement quelque chose. C'est elle qui est derrière Le bleu est une couleur chaude, une BD pour laquelle j'avais eu un coup de coeur. Elle a été adaptée aussi sous le titre de La vie d'Adèle. Corps sonores, le deuxième album d'elle que je lis est composé de courtes (et de très courtes) histoires qui ont en commun le thème de l'amour et le lieu, c'est-à-dire la ville de Montréal. D'ailleurs, cet extrait est juste et magnifique :
"Tout commence un 1er juillet puisqu'à Montréal tout change chaque 1er juillet: c'est la journée typique des déménagements. Les corps chargent et déchargent des véhicules en résonnant d'émotions, Espoir, nostalgie, peur, doute, excitation.... Dans ce chaos organisé et sous la chaleur accablante, tout le monde offre les cadavres de son ancienne vie sur les pelouses des allées et emporte le reste, vers la vie à venir."
J'ai aimé retrouver des décors montréalais : les tam-tams du Mont-Royal, la Ronde, etc. Cependant les "traductions" d'expressions québécoises à répétition m'ont agacé alors que d'autres trop "françaises" pour être dites par des québécois m'ont fait grincer des dents. Le langage n'est pas au point et même sans le savoir, on devine facilement que c'est écrit par une française.
J'ai été surprise que l'auteure considère le polyamour est bien accepté au Canada. Nous sommes une société plus ouverte que bien d'autres à propos de la diversité sexuelle mais le message envoyé me paraît bien loin de la réalité. Je n'ai jamais entendu parler de polyamour vécu au quotidien... Alors dire qu'il est bien accepté et ce depuis des années, ça me semble exagéré malheureusement.
Comme dans tous les recueils d'histoires ou de nouvelles, certaines nous touchent plus que d'autres évidemment. Ce fût le cas ici aussi. L'épilogue est l'une de celle que j'ai préférée. L'album est un peu inégal mais il vaut quand même le détour.
Un autre album de Julie Maroh sur mon blogue : Le bleu est une couleur chaude
Comme dans tous les recueils d'histoires ou de nouvelles, certaines nous touchent plus que d'autres évidemment. Ce fût le cas ici aussi. L'épilogue est l'une de celle que j'ai préférée. L'album est un peu inégal mais il vaut quand même le détour.
Un autre album de Julie Maroh sur mon blogue : Le bleu est une couleur chaude
Corps sonores - Julie Maroh
Éditions Glénat 2017
6 commentaires:
Un album qui me tente énormément et pourtant, je n'arrive pas à faire le pas. Feuilleté plusieurs fois, je reste sur ma réserve, l'ambiance graphique ne m'attire pas. Je m'imagine pas parvenir à rentrer dans le récit (fou ça !).
Intéressante ta réflexion sur les répliques des personnages, ce manque de "crédibilité" qui ne colle pas correctement au franc-parler québécois, cette succession de petites fausses notes qui font que l'album manque d'authenticité. Loin de me faire fuir, ce que tu en dis m'intrigue.
J'ai beaucoup aimé Le bleu est une couleur chaude. Je vais probablement emprunter celui-là à la biblio.
Je finirai par le lire, c'est certain !
@ Mo : J'ai préféré l'ambiance graphique de son autre album "Le bleu est une couleur chaude" pour être franche. C'est un album agréable mais loin d'être un coup de coeur. Pour le manque de crédibilité, je crois que ça agacera uniquement les québécois...
@ Karine : Moi aussi !
@ Stephie : Si tu es comme moi, tu dois être attirée par curiosité :)
Le thème me plait mais moins l'idée de "nouvelles".
@ Valérie : Je te comprends. Et certaines nouvelles sont très courtes, même trop courtes je dirais !
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