dimanche 26 janvier 2020

Polatouches - Marie-Christine Bernard

Quatrième de couverture :

« - Un polatouche, souffla-t-il.- Un quoi ?- Un écureuil volant... C'est rare qu'on en voie... ils ont peur de tout. C'est tranquille vrai par ici pour qu'ils se tiennent proches des maisons comme ça. Viens, faut pas lui faire peur. Il est chez lui, ici. »


Réfugiée dans le chalet de ses parents, Stéphanie réfléchit à son couple et à une éventuelle sortie du placard. Sa compagne, Josée, élevée par des Blancs et refusant ses origines cries, est prête à se marier et à fonder une famille. Elle, surtout pas. Avec son meilleur ami, Claude, elle observe les animaux aux alentours et fait connaissance avec ses voisins, accueillants mais de plus en plus bizarres. Elle ne répondra à cette question qui la ronge : Qui es-tu ?, qu'au moment où tomberont les masques. Une histoire d'amitié, d'amour et de monstres, qui interroge l'identité, l'héritage et ce qu'on en fait.


Polatouches est un roman aussi original que son titre ! Le début peut sembler convenu quoiqu'il ne soit pas inintéressant pour autant. Stéphanie est enseignante "aux adultes" dans une petite ville à proximité d'une réserve amérindienne. Josée, jeune femme crie adoptée par des Blancs, est infirmière. Elles vivent ensemble depuis une dizaine d'années. Les gens de leur entourage pensent qu'elles ne sont que des colocataires alors qu'en fait, elles sont amoureuses depuis tout ce temps. Seul Claude, le meilleur ami de Stéphanie, est au courant de leur relation. Alors que Josée veut sortir définitivement du placard pour se marier et fonder une famille, Stéphanie est réticente. Elle profite de sa semaine de relâche pour aller réfléchir seule dans la forêt dans le chalet de ses parents. 

Avec cette mise en contexte, nous pourrions croire que le roman n'aborde que la quête identitaire du personnage principal mais ce n'est pas du tout le cas. Il est question de crise identitaire mais de façon beaucoup plus générale. Le personnage de Claude est tourmenté par la découverte de ses origines cries. Josée navigue entre deux eaux aussi, elle qui a été adoptée et élevée par une famille de Blancs. Les relations entre les Blancs et les autochtones sont difficiles, eux qui habitent pourtant si près les uns des autres, tout en demeurant à milles lieues dans leur façon de vivre et de comprendre le monde.

Soudain, alors qu'on se croyait dans un drame psychologique, l'auteure nous surprend en flirtant avec l'horreur. Elle nous offre une intrigue angoissante inspirée d'une légende autochtone. Et ça fonctionne! Je ne veux pas en révéler davantage. Je crois que, pour bien l'apprécier, la surprise doit demeurer intacte.

Bref, dans ce roman il est question de sujets aussi variés que l'homosexualité féminine, l'amour, les quêtes identitaires, les croyances des Premières Nations, les relations entre les autochtones et les Blancs, les légendes autochtones, etc. 

Polatouches est un roman aux multiples facettes avec lequel j'ai passé un excellent moment. 

Polatouches - Marie-Christine Bernard
Éditions Stanké 2018
228 pages

4 commentaires:

Karine a dit…

Je l'ai reçu il y a des mois... j'avais peur que ce soit dur à lire... Bref, on verra!

Marguerite a dit…

@ Karine : Dur à lire ? Oh non, pas du tout ! C'est même le contraire je dirais :)

Suzanne a dit…

Un roman que j'ai beaucoup aimé comme tous ceux de Marie-Christine Bernard d'ailleurs.

Marguerite a dit…

@ Suzanne : J'ai Matisiwin à la maison, il faudrait bien que je le lise !